Milwaukee Bucks 2021-2022 : Le champion revient en son royaume

Les doutes étaient nombreux à l'orée de la saison dernière concernant les Bucks, au vu de leurs récentes déceptions en playoffs. Mais les gars du Wisconsin ont réalisé une saison 2020-21 incroyable, avec en point d'orgue le graal, le titre NBA décroché à l'issue d'une campagne de playoffs légendaire. Alors, comment faire pour conserver un trophée si durement acquis ?

 

Après avoir terminé deux fois en tête de la saison régulière consécutivement, Milwaukee a cette fois-ci terminé troisième à l'Est. Qui veut voyager loin ménage sa monture, et cela semblait être le crédo de Mike Budenholzer la saison dernière. Milwaukee n'a pas forcé son talent en régulière, jouant le plus souvent à l'économie, et testant ses systèmes en vue des playoffs. Cela a sans doute privé Giannis Antetokounmpo d'une possible troisième trophée de MVP consécutif, mais au vu du passé récent, cela semblait nécessaire. La principale recrue de l'été dernier, Jrue Holiday, a ainsi eu le temps de se familiariser avec ses nouveaux coéquipiers en vue des playoffs.

 

Après avoir survolé leur premier tour contre le Heat (4-0), les Bucks avaient rendez-vous avec les terrifiants Nets en demi-finales de conférence, sans l'avantage du terrain. Après qu'aucune équipe n'ait perdu à domicile lors des six premiers matchs, les Bucks vont réussir une performance légendaire lors du game 7 à Brooklyn, sortant les Nets d'un KD pourtant au sommet pour avancer vers les finales de Conférence. Ils y écarteront les surprenants Hawks 4-2, sans avoir vraiment risqué l'élimination, malgré une grosse alerte pour Giannis qui, blessé au genou, laissera Middleton et Holiday faire le travail pour boucler les deux derniers matchs.

 

La finale contre les Suns sera un modèle de ténacité. Menés 2-0, les Bucks vont remporter les quatre matchs suivants et le titre, avec notamment un game 5 somptueux dans lequel Jrue Holiday forcera la décision d'une interception décisive sur Devin Booker. Giannis Antetokounmpo est logiquement élu MVP des Finals, et c'est tout Milwaukee qui célèbre le second titre de l'histoire de la franchise, 50 ans après le premier. Mike Budenholzer et le management de la franchise ont réussi leur pari, et l'intersaison était attendue sous le signe de la continuité chez les Bucks.

 

 

Départs : P.J Tucker (Heat), Bryn Forbes (Spurs), Rodion Kurucs (Partizan Belgrade), Jaylen Adams (Sydney), Mamadi Diakité (Thunder), Sam Merill (Grizzlies), Justin Jackson, Jeff Teague, Axel Toupane (libres)

 

Arrivées : Grayson Allen (Grizzlies), George Hill (free agent), Rodney Hood (free agent), Semi Ojeleye (free agent), Sandro Mamukelashvili (two-way), Justin Robinson (two-way), Yorgos Kalaïtzakis (draft)

 

 

Meneurs : Jrue Holiday, George Hill, Justin Robinson, Tremont Waters

Arrières : Pat Connaughton, Grayson Allen, Donte DiVincenzo, Elijah Bryant,

Ailiers : Khris Middleton, Semi Ojeleye, Rodney Hood, Yorgos Kalaïtzakis

Ailiers forts : Giannis Antetokounmpo, Thanasis Antetokounmpo, Jordan Nwora, Johnny O'Bryant

Pivots : Brook Lopez, Bobby Portis, Sandro Mamukelashvili

 

 

PG : Jrue Holiday SG : Pat Connaughton SF : Khris Middleton : PF : Giannis Antetokounmpo, : Brook Lopez

 

Giannis Antetokounmpo, MVP des Finals, reste le leader des champions NBA. Monstrueux des deux côtés du terrain, le Grec sera de nouveau candidat au MVP, ainsi qu'au DPOY. De plus, il semble toujours disposer d'une marge de progression, notamment en attaque placée et sur sa sélection de shoots, et à 26 ans, son prime vient tout juste de commencer.

 

Les deux autres membres du « Big Three » des Bucks seront fidèles au poste. Khris Middleton est toujours le parfait pendant du double MVP, et semble avoir passé un cap important lors des derniers playoffs. Jrue Holiday reste l'un des meilleurs « two-way players » de cette ligue, son importance n'est plus à démontrer lors des moments chauds. Ces trois joueurs pourraient, à l'instar de la saison dernière, être économisés pendant la régulière pour arriver au pic de leur forme en playoffs.

 

Ce cinq majeur a néanmoins besoin de soldats, et Brook Lopez en est le parfait exemple. Le pivot All-Star (sous le maillot des Nets) a parfaitement travaillé dans l'ombre la saison passée, et son impact est crucial par sa capacité à espacer le jeu et sa présence au contre. Enfin, Pat Connaughton continuera son intérim sur le poste 2, au vu de la grave blessure de Donte DiVincenzo lors des derniers playoffs, et de sa date de retour inconnue.

 

 

Les Bucks ont perdu un élément important de leur effectif, en la personne de P.J Tucker, parti sous le soleil de Miami, dont le départ n'a pas réellement été compensé. Mais ils pourront compter sur Bobby Portis pour assurer le travail sous le cercle, et sur Thanasis Antetokounmpo, dont l'importance grandit au sein de l'effectif. On sera également curieux d'observer les recrues Rodney Hood et Semi Ojeleye, des joueurs prometteurs en début de carrière qui n'ont pas atteint le niveau escompté.

 

Sur les lignes arrières, les Bucks sont allés chercher George Hill (qui effectue son retour à Milwaukee) et Grayson Allen pour densifier leur second unit. Le meneur vétéran est efficace en sortie de banc partout où il passe, et le jeune arrière a laissé entrevoir un bout de talent au Jazz puis à Memphis.

 

 

On aura bien entendu un œil sur la potentielle campagne de MVP de Giannis, mais Middleton sera le joueur à suivre côté Bucks. Eternel sous-côté, l'ailier s'était vu refuser l'accès au All-Star Game la saison passée, et cela lui a servi de motivation pour la suite de la saison. Ses playoffs ont été impeccables, il n'a pas eu peur de prendre les rênes de l'équipe quand Giannis s'est blessé, et il a rentré nombre de shoots importants dans le money time. « Khash » Middleton doit viser haut cette saison, notamment une troisième apparition au match des étoiles, ainsi qu'une sélection dans une All-NBA team en fin de saison. Surtout, il doit prouver par sa régularité qu'il appartient bien au gratin des ailiers de la ligue.

 

 

Un mental à toute épreuve : les Bucks ont lavé les échecs du passé et faire taire les critiques sur leur mental prétendument défaillant. Forts d'un titre NBA, leur confiance sera décuplée, et les certitudes acquises l'an passé devraient les aider à traverser la saison régulière sans encombres.

 

Un cinq majeur parfaitement complémentaire : l'arrivée de Jrue Holiday a apporté la pièce manquante pour que le cinq de départ soit équilibré. Milwaukee a désormaus trois porteurs de balle qui peuvent tourner au fil du match, et leur défense s'est trouvée renforcée grâce à l'arrivée de l'ancien Pels. Mike Budenholzer a parfaitement su s'adapter en playoffs, et faire tourner le jeu autour de Giannis pour sanctionner à trois points.

 

Un MVP qui a encore faim : à 26 ans, Giannis a déjà tout gagné. MVP, MVP des Finals et champion NBA, on pourrait envisager une baisse de régime cette saison. Mais le Grec est toujours motivé (selon ses dires) car à 26 ans, il a encore de longues années de domination devant lui, et la perspective d'un back-to-back le fait saliver d'avance.

 

 

Un banc en retrait: la perte de P.J Tucker est vraiment préjudiciable au vu de la qualité des playoffs de l'ancien Rockets. Thanasis Antetokounmpo devra considérablement progresser pour pallier ce départ. Les coups de chaud de Bryn Forbes vont également manquer, et des doutes subsistent sur Grayson Allen quand à sa régularité.

 

Un plafond déjà atteint ? Mike Budenholzer a tiré le maximum de son groupe la saison dernière, et l'on se demande si il pourra en faire autant cette saison. Les Bucks sont attendus au tournant, et même si les leaders seront probablement au rendez-vous, le reste du groupe devra cravacher pour maintenir ce niveau de performance.

 

Une concurrence affûtée : le revers de la médaille quand on remporte le titre, c'est que chaque adversaire voudra être celui qui vous fera tomber de votre piédestal. Les Nets d'un KD revanchard, les Hawks qui voudront surfer sur leurs excellents playoffs, le Heat considérablement renforcé, les trois victimes de Bucks en playoffs auront les dents longues. Charge à Milwaukee de faire respecter son autorité dès la saison régulière.

 

 

Même si Mike Budenholzer économisera au maximum des cadres pendant la saison régulière, les Bucks devraient être présents pour valider l'avantage du terrain, car ils savent désormais qu'ils sont capables de tout en playoffs. La rédaction d'Inside Basket pronostique 56 victoires pour 26 défaites pour cette équipe remplie de certitudes. Avec un trio Antetokounmpo – Middleton – Holiday parfaitement rôdé, les Bucks seront l'équipe à abattre mais devraient assurer l'essentiel avant de se projeter vers la défense de leur titre.