Les salles les plus léthargiques de la NBA : le désert de Phoenix

Le désert du Sonora est la plus grande zone désertique d'Amérique du Nord. C'est là, au travers des villes fantômes, que l'intrépide manchot Bouncer se balade. Lors de "La vengeance du manchot", ce shérif, personnage de Bande Dessinée créée par Boucq et Jodorowsky, s'est trouvé contraint d'exécuter, sur ordre de Lance Blanks, le méchant black Lon Babby, pour faire de la place au gentil blanc Ryan Mc Donough venu de Boston. Aujourd'hui, notre héro, plein de ressources doit faire face cette fois à un ennemi encore plus redoutable. John Paxson, un peau rouge assassin qui sème la terreur chez les Suns à tel point que le bar de la franchise l'US Airways Center ne se remplit plus. Mais, faisons confiance au Bouncer.

1,5 million d'habitants. C'est la population de Phoenix qui place la ville au sixième rang des métropoles les plus peuplées des États-Unis. Fondée par les Indiens Hohokam au coeur du désert dans la vallée du soleil ( The Valley of The Suns ), il y fait chaud et sec malgré la présence de la douce mais piquante rivière salée. La ville s'est désenclavée au milieu du 19ème siècle, en même temps qu'arrivait le chemin de fer. En 1867, on y construisit même un canal qui donna la possibilité à une petite colonie agricole de se remobiliser. Il fut alors proposé de changer le nom du lieu en " Phoenix ", en liaison avec la renaissance de l'agriculture irriguée dans cette région. Dans le premier 20ème siècle, Phoenix attire les asthmatiques et les tuberculeux qui viennent profiter de son air pur et sec. Mais dès 1960, la région va devenir un centre de villégiature important, le troisième âge venant contre un diamant trouver son au-delà. Un climat sur mesure pour se dorer la pilule. Un climat pour les papy, Miller Light à la main. Le soleil attire ainsi toujours plus de résidents et l'activité économique prospère, notamment avec l'industrie électronique. En dix ans, la population a augmenté de 25 % et l'Arizona est l'État américain qui a un des plus forts taux de croissance démographique. Mais, les maternités vous l'avez compris ne croulent pas sous le travail, les maisons de retraites si. La population de la ville y est blanche à 75%, Phoenix est ce faisant le Miami de l'Ouest. Entourée par le désert, elle fait apparaître parfois, comme dans un mirage, des cow-boys et des cactus… Il faut se souvenir aussi que le Grand Canyon n’est pas loin…

 

 

Les grands décors du sport de Phoenix sont situées dans le centre de la ville. Une ville de vieux, de fortes chaleurs -Phoenix est la mégalopole du monde la plus chaude du globe après Bagdad-, un stade dans le centre.... Mais il n'y a personne pour supporter les franchises de la ville ... Zoom sur la situation. Construit en 2006, ultra-moderne avec un toit rétractable et une pelouse tantôt en herbe, tantôt synthétique s'il fait trop chaud, le stade des Cardinals (NFL), se classe 27ème sur 32 en ce qui concerne le remplissage des tribunes en 2013. C'est aussi le cas de l'US Airways Center, salle de 18.000 places qui accueille les Coyotes (NHL) et les Suns (NBA).

Hurlons d'abord en regardant l'assistance chez les coyotes puisque c'est la franchise attirant le moins de spectateurs de toute la NHL. Même topo, pour les Suns puisque la salle est régulièrement vide depuis 3 ans après avoir été régulièrement pleine pendant 40 ans. Élue bien souvent meilleure salle de la NBA par les joueurs dans le journal USA Today, la salle est totalement décorée de la première à la dernière rangée aux couleurs des Suns de Phoenix : violet, orange et à présent noir. Elle fut inaugurée, par Charles Barkley pour marquer son arrivée chez les Suns en 1992. En outre, l'arène est également réputée pour être la plus sûre du pays en matière de lutte contre les vols et autres effractions. On vous l'a dit, les papys ont besoin de sécurité ! Pourtant, les peaux rouges semblent arriver. 

Une foule s'amoncelle. Une foule vêtue de rouge se rue autour du tunnel qui permet aux joueurs d'accéder à leur vestiaire. On vient hurler sa ferveur à ses préférés. Comme Marseille au football, les populaires Bulls comptent des fans partout dans le pays. Et, la semaine dernière, de nombreux irréductibles avaient assiégé l'US Airways Center. Choquant... Humiliant même ! Les Suns ne sont pas supportés comme il se doit dans leur propre salle alors qu'ils venaient pourtant de gagner 8 de leurs 11 derniers matchs. À seulement 3 victoires des Clippers leader de la Division Pacifique. Du fond de son canapé avec une Bud à la main ou en costard cravate dans le studio d'ESPN, l'observateur ne peut qu'être admiratif des valeurs et du jeu produit par les joueurs à la tunique violette cette saison. Les sièges sont pourtant définitivement vides. Alors les joueurs ont réagi par réseaux sociaux et Marcus Morris y est allé de son petit Tweet, puis de sa petite déclaration.

 

" Ce n'était pas de la frustration (NDRL : Défaite des Suns). Mais lorsque l'on reçoit, nous avons besoin des encouragements de nos supporters. Nous ne souhaitons pas entendre des applaudissements sur des paniers adverses. Cette saison, nous jouons bien, avec courage et détermination. Avec l'appui des fans, nous serions encore meilleurs. "

Les anciennes figures de la franchise doivent se taper la tête contre le mur en voyant une salle pareille. Pas d'ambiance, de la poussière sur les sièges, des promos sur les bières, Gorilla en string, tout a été tenté pour faire revenir la foule à l'US Airways Center. La population issue de tout l'Arizona ne s'identifie plus à ses équipes locales. Même si elles arborent un passé glorieux. Les Suns ne donnent plus d'ivresse. Car s'ils gagnent des matchs, le showtime des attaques éclaires qui a fait le succès et le charme de Phoenix, a disparu. Quant à Paxson, notre nouveau bandit, il sévit en ville .... Regardez le ...