L'échec Carlos Boozer

Il y a quatre ans, Carlos Boozer s'engageait pour cinq ans et 80 millions de dollars aux Bulls, mais l'échec est cuisant.

Dans l'ombre de The Decision et de LeBron James en 2010, il y a eu de grosses arrivées à l'Est, avec Amar'e Stoudemire à New York, ou encore Carlos Boozer aux Bulls, qui allaient aussi engager Tom Thibodeau pour une première expérience en tant que Head Coach.

 

Chicago a choisi de donner enfin sa chance à l'ancien monsieur défense de Boston, mais on ne peut pas dire que Boozer, qui sortait de six saisons très solides offensivement à Utah, était le joueur approprié. Pour sa première année, il est plutôt bien rentré dans le jeu offensif de Derrick Rose avec 17,5 points, 9,6 rebonds et 2,5 passes en 32 minutes, mais la saison suivante va déjà montrer des signes inquiétants sur la capacité de Booz' à s'imposer dans la peinture.c

 

15 points et 8,5 rebonds lors de la saison tronquée par le lock-out. Avec un temps de jeu légèrement supérieur, Carlos Boozer parvient à retrouver son impact en attaque, mais derrière, Taj Gibson est en train de lui voler la vedette, notamment par ses actions défensives, très proches du jeu voulu par Tom Thibodeau.

 

Lors de cette saison 2012-2013, Booz' commence déjà à regarder le match se finir sans lui. Cette saison a été celle de trop avec 13,7 points (46%), 8,3 rebonds, 1,6 passe. Gibson de son côté termine sa saison avec 13 points (48%), 6,8 rebonds et 1,4 contre. La différence se fera sentir en playoffs puisque le New-yorkais termine le premier tour avec 18,2 pts, 6,2 pds et 2,4 ctrs, Boozer vivra un calvaire avec 9,6 pts, 7,8 rbds et un temps de jeu réduit en faveur de son second.

 

L'échec ne vient pas tellement de Boozer, mais du risque pris par le front office de faire venir en même un coach ultra-défensif, avec un joueur très offensif. Ce dernier a cartonné aux Bulls grâce à sa connexion avec Derrick Rose, mais dès que le MVP 2011 a vu ses saisons devenir blanches, l'ailier-fort ne l'était plus, ayant son quota de caviar et de pick-and-rolls revu à la baisse. 

 

Lorsque Pau Gasol s'est engagé pour trois ans et 22 millions de dollars selon Yahoo! Sports sans sign-and-trade, le destin de Boozer était scellé. Les Bulls ont économisé 16,8 millions de dollars en amnistiant l'ancien Jazz. Sur le site des Bulls, le General Manager Gar Forman rend un hommage, assez langue de bois : 

 

"Carlos incarnait le professionnalisme dans tout ce qu'il a fait pour les Bulls, à la fois sur le terrain et dans la communauté au cours de son passage à Chicago. Au cours des quatre dernières années, la productivité de Carlos nous a aidé à élever notre équipe à un autre niveau. Je n'ai rien de plus que du respect pour Carlos et je lui souhaite sincèrement le meilleur pour la suite."

 

Désormais, Boozer est libre de s'engager où il le souhaite. Beaucoup d'observateurs ont souligné que le front office des Bulls avait fait une grave erreur en accordant un gros contrat pour un joueur qui reste dépendant du jeu des meneurs. Ces deux dernières années l'ont prouvé, et sa place était plus qu'éjectable depuis la première blessure de Rose et les hués du public à l'encontre de l'intérieur. 

 

Les franchises vont être nombreuses pour pouvoir récupérer un intérieur de 32 ans, ayant une solide expérience NBA et qui va pouvoir apporter du scoring, mais il va de soi que celles-ci ne vont pas casser leur tirelire. Les Rockets, qui ont raté le coche avec Chris Bosh, pourraient rapidement se tourner vers le désormais ex-Bull.