Hassan Whiteside mérite-t-il le salaire maximum ?

Le pivot du Heat confirme cette année son potentiel. Omniprésent au contre et au rebond, il se place désormais parmi les meilleurs intérieurs de la Conférence Est. Un nouveau statut qui devrait se monnayer cher prochainement.

Hassan Whiteside est en course pour devenir le premier joueur depuis 20 ans à finir une saison à plus de 4 contres de moyenne. L'intérieur affiche également 12,8 points et 10,9 rebonds. A 26 ans, sa marge de progression, notamment en attaque, est énorme. Cet été, il sera unrestricted free agent et pourrait obtenir le salaire maximum. Les projets du joueur se situeraient autour des 90 millions de dollars sur quatre ans. En transférant il y a quelques semaines, Mario Chalmers à Memphis, le Heat s'est donné un peu de mou dans le salary cap et pourrait répondre aux attentes du pivot. Mais en plus du cas Whiteside, Miami va devoir re-signer Dwyane Wade. Si le meneur vétéran désire aussi un contrat maximum, les Floridiens crèveront le plafond de la luxury tax. L'un des deux devra faire des sacrifices, à moins que le staff décide de se séparer d'autres joueurs.

 

Mais, Whiteside mérite-t-il vraiment le salaire maximum ? Certes, il excelle au contre mais son ratio défensif pointe vers le négatif : sur 100 possessions, le Heat accorde plus de points quand il est sur le parquet (102,5) que lorsqu'il est sur le banc (92,3). Le coach Erik Spoelstra ne l'utilise que 28 minutes par match, là où un Andre Drummond en joue 35. Sa défense peut en être la cause. Parfois, l'intérieur du Heat recherche tellement le contre qu'il abandonne son placement désarçonnant toute la défense de l'équipe. En s'éloignant du cercle pour asséner un block à tout prix, il ne peut plus assurer le rebond défensif. Quand il est sur le terrain, le Heat laisse 28 deuxième chances à ses adversaires (stat ramenée sur 48 minutes), le deuxième pire bilan de la ligue. Quant à son jeu de passe, il est pour le moment anecdotique (0,2 assist par match).

 

Si le Heat décidait de le re-signer cet été, c'est surtout parce que les big men de son calibre ne sont pas légion dans la ligue. Conscient de ces failles, le coaching staff compte bien le faire travailler là dessus. Doté d'un tempérament volcanique, Whiteside a besoin d'un cadre structuré pour s'épanouir. La présence des vétérans Dwyane Wade et Chris Bosh est un atout pour sa future éclosion. Bosh, d'ailleurs, croit en l'avenir du jeune pivot.

 

Dans cette ligue, à son âge et à son niveau, il peut marcher tranquillement en mâchant son chewing-gum. Si vous êtes un joueur de grande taille que vous savez poser des écrans et prendre des rebonds, vous pouvez avoir la belle vie.

 

Une autre chose est sûre, c'est que Whiteside ne manque pas de force de caractère. Drafté par les Kings en 2010, ses débuts se solderont par un échec cuisant, Sacramento le jugeant trop immature. Après un exil en Chine et au Liban, il revient plus fort et s'impose dans le cinq majeur du Heat. A force de travail, il apparaît désormais au seuil du All Star Game. Si le joueur continue à progresser de la sorte, nul doute que Miami devra allonger les billets en fin de saison.