Golden State Warriors 2022-2023 : vers un (autre) back-to-back ?

Après avoir remporté le titre l'année dernière, les Warriors vont tenter de remporter un second back-to-back, avec un effectif rajeuni.

 

On s’attendait à revoir les Warriors afficher un gros niveau cette saison, mais peut-être pas à ce point. Et pourtant, les hommes de Steve Kerr sont parvenus à décrocher leur quatrième bague depuis 2015. Un exploit qui trouve ses sources dès le début de la saison. Les premières semaines étaient assez abordables, et un bon départ permettait de bien mettre tout le monde en confiance. Un point crucial alors qu’il y avait beaucoup d’interrogations dans l’effectif, qui avait échoué en play-in l’année passée. Dans le sillage d’un Stephen Curry clairement prêt pour détruire toutes les défenses de la ligue (il a claqué 45 points dès son deuxième match contre les Clippers, les Warriors ont remporté 18 de leurs 20 premiers matchs. De quoi se placer en tête de la conférence Ouest, et sans Klay Thompson, toujours blessé. La suite de la saison a été un peu moins brillante, mais toujours de très bonne facture, et tout en faisant en sorte que les joueurs prennent un peu de repos lors de certaines rencontres. Ce qui n’a pas empêché les joueurs clés des Warriors de subir quelques blessures. Il y a d’abord eu Draymond Green, victime d’une hernie discale qui lui a fait louper une trentaine de matchs, puis Stephen Curry, pour qui la rencontre de Marcus Smart avec ses chevilles a entraîné 11 forfaits, pour les derniers matchs de la saison. Ajoutez à cela un retour mitigé pour Klay Thompson, qui a mis du temps à retrouver le rythme et empêché Golden State de remporter quelques rencontres, et les Warriors ont terminé la saison régulière à la troisième place, juste derrière les Grizzlies. Pour les playoffs, la bande de Steve Kerr a affronté au premier tour les Denver Nuggets d’un Nikola Jokic MVP mais esseulé. Un duel pas loin d’être idéal pour les Warriors, qui sont passés sans soucis (4 à 1). À noter malgré tout que Curry, pas encore complètement remis de sa blessure à la cheville, a démarré les premiers matchs de la série sur le banc. Une décision que Kerr a pu prendre grâce à la saison impressionnante de Jordan Poole. Pour sa troisième année, l’arrière a cumulé 18,5 points à 45 % aux tirs, et parfaitement remplacé Curry en fin de saison. La défaite lors du quatrième match a cependant poussé Kerr a revenir à une formule plus classique, avec Curry en titulaire et Poole sur le banc. Ce qui a permis au Big Three historique de la franchise (Thompson-Curry et Green) d’être tous titulaires pour la première fois depuis les Finals perdues contre les Raptors ! (Green a fait acte de présence pour le retour de Thompson, mais sa blessure au dos l’a empêché de jouer plus de quelques secondes). Pour le second tour, les Grizzlies ont fait de leur mieux, mais l’expérience des Warriors et la blessure de Ja Morant, en costard pour les trois derniers matchs de la série, ont permis aux Warriors de s’en sortir sans encombre (4 à 2). Même si la blessure de Gary Payton, une fracture au coude, n’était pas rassurante pour la suite des événements, tant l’arrière était important grâce à sa défense. C’était sans compter sur la sérénité des Warriors, dont la défense collective a permis de faire une bouchée des Mavericks en finale de conférence (4 à 1). En Finals, malgré un début de série ratée (les Celtics menaient 2 à 1), les Warriors inversent la tendance, et s’imposent 4 à 2, avec un Steph Curry qui décroche enfin le titre de MVP des Finals.

 

 

Arrivées : Donte DiVincenzo, Anthony Lamb (two way), Ty Jerome (two way), Ryan Rollins (rookie), Jerome Robinson, JaMychal Green, Patrick Baldwin Jr (rookie).

 

Départs : Nemanja Bjelica, Chris Chiozza, Damion Lee (Suns), Gary Payton II (Blazers), Otto Porter Jr (Toronto), Juan-Toscano Anderson (Lakers).

 

 

Meneurs : Stephen Curry, Ryan Rollins.

Arrières : Jordan Poole, Klay Thompson, Moses Moody, Jerome Robinson, Ty Jerome, Donte DiVincenzo.

Ailiers : Andrew Wiggins, Jonathan Kuminga, Andre Iguodala.

Ailiers-forts : Draymond Green, Patrick Baldwin Jr.

Pivots : Kevon Looney, James Wiseman, JaMychal Green.

 

 

PG : Stephen Curry SG : Klay Thompson SF : Andrew Wiggins PF : Draymond Green C : Kevon Looney

 

Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Ce cinq majeur offre un équilibre assez incroyable entre attaque et défense. Pour ce qui est de marquer des paniers, le talent de Curry a permis il y a deux ans de porter une attaque à lui tout seul. Ajoutez à cela le shoot soyeux de Klay Thompson, les qualités athlétiques d’Andrew Wiggins et l’expérience de ce groupe, qui se connaît par cœur, et vous obtenez une attaque capable de mettre 120 points. Pour ce qui est de la défense, Green et Looney vont boucher la raquette, pendant que Wiggins va prendre le meilleur extérieur adverse (avec peut-être l’aide de Thompson s’il revient bien de ses blessures). Quant à Curry, même s’il n’est pas un défenseur d’élite, il a très bien progressé ces dernières années pour ne plus être un point faible de ce côté du terrain. En clair, avec ce cinq majeur Steve Kerr irait à la guerre les yeux fermés.

 

 

C’est plutôt ici que l’on retrouve les interrogations. Poole est resté et devrait continuer à enfiler les paniers, mais Gary Payton II et Otto Porter Jr sont partis et avec eux deux des trois plus gros contributeurs de la saison dernière. Pour les remplacer, les Warriors ont misé sur les progressions de Moses Moody et de Jonathan Kuminga, intéressants en présaison. Mais il y a aussi eu les recrutements de Donte DiVincenzo, qui ne devrait pas avoir de mal à s’intégrer grâce à sa défense et son tir extérieur, ainsi que celui de JaMychal Green. Depuis sa période à Memphis, l’intérieur n’a pas brillé. Mais là encore, il a réalisé une présaison très intéressante. Et ce n’est franchement pas étonnant, puisque les qualités qu’il a montrées (intelligence de jeu, défense, rebonds et tir extérieur) collent parfaitement à ce que demande Steve Kerr. Pour terminer sur les bons points de la présaison, il ne faut pas enterrer les rookies Patrick Baldwin Jr et Ryan Rollins. Le premier a prouvé que son shoot extérieur était de très bonne facture, mais sa softitude en défense pourrait poser problème. Quant au second, il est long et intéressant, notamment en attaque, ce qui devrait lui permettre de gratter des minutes quand Curry se reposera. Mais surtout, la raquette des Warriors va voir arriver un certain James Wiseman. Deuxième choix de la draft en 2020, l’intérieur de 21 ans a enfin enchainé les séquences intéressantes, particulièrement en défense, et devrait faire du bien à des Warriors assez démunis dans la peinture.

 

 

- Stephen Curry. Le meneur est tout simplement incroyable, et sa présence dans un effectif même à bientôt 35 ans, et synonyme d’attaque qui marche, et d’équipe performante.

 

- Le retour de Klay Thompson ? À voir le niveau qu’il affichera en défense, mais le second Splash Brother était déjà très en forme en attaque en fin de saison dernière. On attend maintenant la défense.

 

- Draymond Green en contract year. Bon, on abordera l’éléphant dans le couloir un peu plus tard, mais un Green à la recherche d’un gros contrat est un Green motivé. Et un Green motivé, ça veut dire un Green prêt à faire passer la défense des Warriors à un autre niveau.

 

- Les Baby Dubs. Kuminga, Wiseman et Moody ont tous les trois affiché des progrès intéressants en présaison, et devraient pouvoir contribuer cette année, chacun avec un profil différent.

 

 

- Quid de l’ambiance dans le vestiaire après l’accrochage entre Poole et Green ? Les deux joueurs ont l’air d’avoir enterré la hache de guerre mais une telle agression (parce qu’on parle bien ici d’une agression, et pas d’une simple embrouille…), peut laisser bien plus de marques qu’un bleu.

 

- Le banc sera-t-il performant ? Mine de rien, le Big Three commence à vieillir, et ils ne pourront pas enchainer les performances comme par le passé. Les role players seront donc particulièrement importants, et il y a eu beaucoup de changements dans ce domaine ces derniers mois.

 

 

Comme d’habitude, les Warriors devraient gérer la saison régulière, afin que tous les cadres soient en forme pour les playoffs. Difficile de les imaginer premiers à l’Ouest donc, mais ils ne devraient pas sortir du top 4, et vont probablement dépasser les 50 victoires.