Devin Booker hausse le ton avec Joakim Noah à l'entraînement

C’est devenu une grande tradition du mois d’Août, les joueurs de NBA reprennent tous le chemin des parquets en se défiant dans des gymnases aux quatre coins des USA. Théâtre de tous les fantasmes, ces affrontements défraient la chronique, et Devin Booker n’a pas fait pas exception cet été.

Devin Booker est sans doute parmi les joueurs les plus sous-estimés de la NBA aujourd’hui. Formidable attaquant, il sort encore d’une saison exceptionnelle à près de 27 points par match composée de grandes performances comme ses 3 matchs consécutifs à 59, 50 et 48 points en Mars dernier. On rappelle également qu’il est le seul joueur en activité à avoir passé la barre des 70 points en match, lors d’une visite au TD Garden dans sa seconde année NBA. Seul James Harden (61 points) s’est rapproché de cet exploit en Janvier dernier, sans pouvoir l’égaler. Pourtant, il reste très peu respecté autour de la ligue à cause de ses résultats collectifs depuis 4 ans maintenant. Entouré de piètres coéquipiers qui n’ont jamais su le faire briller ni profiter de ses démonstrations offensives, il n’a jamais connu mieux qu’une avant dernière place de la conférence Ouest. Même le prochain jeu vidéo ‘’NBA 2K20’’ l’a mésestimé en attribuant une note de 86 seulement au 6ème meilleur scoreur de la NBA l’an passé.

 

Désormais, Devin Booker veut donc changer le regard des gens à son sujet. Pour cela il n’y a pas de secrets, il doit travailler plus que les autres. En plus d’espérer un nombre de victoires bien supérieur à celui de l’an passé (19), il va aussi tenter de jouer des coudes pour devenir le meilleur scoreur de la ligue. Cet été, les Suns lui ont enfin offert un meneur digne de ce nom en la personne de Ricky Rubio. L’Espagnol va libérer Booker de l’organisation du jeu, tout en lui évitant de multiplier les tirs forcés, à remplacer par des tirs ouverts. Le jeune pyromane des Suns a donc toutes les cartes en main pour passer un cap la saison prochaine.

 

Ces derniers jours, plusieurs vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux américains. Il s’agit d’extraits choisis d’un pick-up game près d’Atlanta opposant Devin Booker à une équipe composée (entre autres) de Ben Simmons et Joakim Noah. Au-delà de la performance de l’arrière des Suns que tous les observateurs ont salué, c’est l’attitude de Booker qui nous a interpellé. Plus particulièrement des échanges de punchlines, dont la séquence la plus marquante avec Joakim Noah. Alors que Booker est en train d’humilier ses adversaires, Noah ordonne une prise à deux sur Booker. Une fois l’action terminée, une légère altercation débute.

 

 

Devin Booker : ‘’Eh frère on ne fait pas prise à deux dans un open gym !’’

Joakim Noah : ‘’Bien sûr que si on le fait !’’

Devin Booker : ‘’Je me prends cette merde toute la saison frère… Sérieux mec on est là pour travailler notre jeu, travaillons notre jeu…’’

Joakim Noah : ‘’Les prises à deux font partie du jeu !’’.

Devin Booker : ‘’Pas en open gym.’’

 

Si cet échange de mots n’a rien de violent, il en dit long sur la détermination de Devin Booker à atteindre le meilleur de lui-même. Ici, il souhaitait simplement travailler sur ses qualités de scoreur, chose difficile à faire quand une prise à deux intervient. Dans les réponses du français, on reconnaît bien son caractère très tenace. La punchline la plus savoureuse de Booker est lorsqu’il dit prendre des prises à deux (‘’cette merde’’) toute la saison. En effet, il a par le passé souvent été victime du faible niveau de ses coéquipiers qui permettaient aux défenses de le doubler pour empêcher la seule arme offensive sérieuse des Suns de marquer. Les fans de Phoenix ont par exemple tous encore en tête les prises à 3 du Jazz en fin de match pour empêcher coûte que coûte Devin Booker de passer les 60 points ce soir-là, un moment symbolique de ce qu’il subit toute la saison.

 

Sur cet extrait, les joueurs les plus féroces jugeront probablement Devin Booker de petite nature mais l’essentiel est ailleurs. La star des Suns souhaite tout faire pour atteindre la fameuse mentalité du vainqueur. Ce cap mental qui lui permettra de garder confiance en toute circonstances pour devenir le vrai leader attendu dans tout l’Arizona depuis le départ de Steve Nash. Pour preuve, un autre extrait de ce fameux pick-up game dans l’Atlanta nous montre un spectateur demander à Devin Booker de se calmer tant il était en feu ce jour-là. Serein, Booker lui répondit en toute décontraction : ‘’Je suis juste en train de travailler frère, je n’ai toujours pas atteint les playoffs.’’.