Deandre Ayton est-il un bon défenseur ?

Après 1 mois de NBA, les meilleurs rookies de la dernière classe de draft commencent à être jugés. Aujourd’hui, on passe à la loupe la défense de Deandre Ayton chez les Phoenix Suns.

Pour le premier numéro 1 de draft de l’histoire chez les Suns, on ne peut pas dire que Deandre Ayton est un joueur décevant. Il montre un potentiel extrêmement intéressant qui devrait faire de lui le pivot dominant que les Suns attendaient tant depuis de nombreuses années. Les fans sont d’ailleurs plutôt frustrés d’observer actuellement Tyson Chandler faire des miracles chez les Lakers alors qu’il se montrait feignant à Phoenix, mais c’est une autre histoire… Deandre Ayton est à la hauteur des attentes placées en lui. Avec une moyenne de 16 points et 10 rebonds par match, il n’y a pas de quoi rougir. Son apport dans la raquette et son box plus minus (+7) est bon comparé à celui de ses médiocres coéquipiers. Coucou Josh Jackson.

 

Au-delà des statistiques, on veut s’intéresser à la défense du caribéen qui divise énormément sur les 15 matchs que l’on a pu voir. Malheureusement, il semblerait que Ayton ait encore quelques lacunes dans ce domaine. En peu de temps, on a déjà pu observer quelques leçons mémorables comme celles de Nikola Jokic ou Steven Adams où Ayton s’est retrouvé largement dominé dans de douloureuses soirées collectives. Même contre des oppositions plus faibles, il a parfois pris l’eau. On pense aussi au match face aux Raptors où les canadiens s’étaient montrés inventifs. Ayton est un homme très large et donc difficile à contourner. Malins, les joueurs de Toronto ont préféré profiter de ses jambes trop ouvertes pour lui placer d’ingénieux petits ponts. 4 au total. Une scène qui lui avait valu quelques moqueries sur les réseaux sociaux. Désormais, on va observer son influence défensive sous deux axes clés.

 

 

C’est le point fort de son jeu défensif. Très grand, puissant, et athlétique, c’est difficile de lui griller la priorité dans la raquette. Si Deandre Ayton obtient la position préférentielle, il obtiendra le rebond à coup sûr. Ainsi, il a déjà enregistré 9 double-double en 15 matchs. C’est un chiffre honorable pour un rookie. On notera sa pointe à 18 rebonds contre les Raptors. Certes, Jonas Valanciunas n’est pas le meilleur rebondeur au monde mais ça reste remarquable. Il faut maintenant rester exigeant avec le big man des Suns. Parfois, son attitude est laxiste, voir nonchalante. Deandre Ayton peut pêcher par manque de sérieux et lucidité. Sûr de ses forces, il peut en oublier les fondamentaux ce qui peut faire perdre certains rebonds défensifs décisifs comme face à Boston. Il faut tout de même rester mesuré, ce sont ses 15 premiers matchs.

 

 

Le problème que Ayton peut rencontrer au rebond s’amplifie dans le gros point faible de son jeu défensif, le placement. C’est le point noir de son jeu que les fans ont déjà su lui reprocher à de nombreuses reprises. Comme on vous l’a dit, Ayton peut parfois se montrer laxiste, un défaut particulièrement frustrant pour ses supporters. Une touche de lucidité et de sérieux supplémentaire pourraient combler cette lacune. En attendant, Deandre Ayton ne sait pas se positionner en défense. On ne compte plus les séquences où un extérieur adverse a pénétré dans la raquette sans la moindre difficulté avec un chemin désert comme l’Arizona vers l’arceau. On en revient par exemple à ce 4ème quart-temps traumatisant face au Celtics. Les Suns se sont fait souffrance en oubliant tous leurs fondamentaux au fil des minutes, Deandre Ayton le premier. Une séquence où les Celtics dans une composition small-ball récupèrent 4 rebonds offensifs consécutifs a valu des moqueries (encore). On peut aussi souligner la faible moyenne du pivot aux contres. Avec 0,7 contre par match, il n’est même pas le meilleur joueur de son équipe dans ce domaine, dépassé par l’ailier T.J Warren (1). Au vu de sa taille, c’est inacceptable. Il se doit de faire des efforts, de se battre, pour aller arracher des contres avec volonté sur un attaquant pourtant en avance. De nombreuses séquences témoignent d’un Ayton souvent résigné lorsqu’il vient d’effectuer une erreur, qu’il a oublié l’aide, ou que son repli est trop tardif. Ici encore, c’est un problème de placement. Trop souvent, il est emmené loin du cercle par un pivot plus mobile que lui, et sa protection du cercle devient inexistante.

 

Voilà donc un point essentiel à travailler pour le first pick dans les mois à venir. Comme dit précédemment, on ne remet en cause en aucun cas ses qualités offensives. Au contraire, son tir mi-distance et sa puissance au poste font de lui une menace très sérieuse pour n’importe quel défenseur. Mais à l’avenir, il faudra défendre bien mieux pour s’imposer dans l’élite des pivots. En attendant, un déplacement à Philadelphie l’attend cette nuit, et Joel Embiid a déjà annoncé la couleur sur Twitter…

 

Ne comparez pas Ayton avec moi… Je sais DEFENDRE.