Le Final 3

Mavericks, Suns, Grizzlies : 3 équipes pour deux spots à une semaine de la fin de la saison régulière. Et les trois se rencontrent en quatre jours.

Les responsables du calendrier devraient faire du cinéma. Alors que Dallas, Phoenix et Memphis se battent pour s'accrocher à des play-offs amplement mérités, ils s'affronteront mutuellement le 12 puis le 14 et le 16 avril pour clôturer le classement. Comme si la coïncidence n'était pas belle, tout est équilibré comme dans une partie de pierre-papier-ciseau : Dallas reçoit Phoenix qui accueille ensuite Memphis, qui finit à domicile contre Dallas. Deux matchs pour chaque équipe, un à la maison, un chez l'adversaire direct. Avec des résultats équivalents à domicile et à l'extérieur, impossible de savoir qui gagnera quoi.

 

 

À la date du 9 avril, les Mavericks partent favoris : ils sont septièmes à l'Ouest (48-31) avec deux victoires d'avance sur les Suns (46-31) et trois sur les Grizzlies (45-32), et ils ne leur restent que trois matchs (un à domicile contre les Spurs avant le grand final). Phoenix est juste derrière mais devra jouer quatre de ces cinq dernières rencontres à l'extérieur (chez les Hornets, puis à San Antonio avant d'aller à Dallas le lendemain). Mais l'équipe de Jeff Hornacek possède un joker de réserve : alors que Dallas et Memphis finissent leur saison sur un face-à-face, les Suns joueront leur 82ème match à Sacramento. Quant aux Grizzlies, ils savent déjà à quoi s'en tenir : réaliser un exploit (contre Miami mercredi) puis prendre deux cadeaux (les Sixers à la maison puis chez les Lakers) pour espérer s'extirper de la neuvième place.

 

 

Chacune de ses équipes a une identité bien différente, qui nourrit leur soif de play-offs. Les Mavs sont les vétérans, récents champions, plus toujours efficaces mais rodés aux enjeux. S'ils sont là, c'est grâce à leur organisation et la constance de Dirk Nowitzki. L'Allemand est d'ailleurs clairement le joueur le plus clutch des trois franchises. Dallas veut prouver que malgré l'âge de son effectif, le groupe a encore des ressources.

 

Phoenix est la grosse surprise, l'équipe qu'on pensait côtoyer les profondeurs de la conférence avec un effectif de joueurs de banc devenus titulaires par nécessité. Maintenant, on voit des révélations partout parmi les Suns : Goran Dragic a un niveau de All-NBA, Gerald Green est un poison pour les défenses adverses. Les frères Morris, Miles Plumlee... pas vraiment des hommes qu'on pensait voir à ce stade de la compétition. L'effectif est jeune, plein d'envie à l'idée de s'incruster dans le tableau final, et n'a peur de personne : Phoenix a battu tout le monde cette année à l'Ouest... excepté Memphis.

 

Les Grizz ne devraient pas être là. Après leur périple jusqu'aux finales de Conférence l'année dernière et un effectif presque inchangé, Memphis était déjà programmé pour les play-offs 2014. Mais l'adaptation au nouveau coach Dave Joerger et surtout la longue blessure de Marc Gasol ont longtemps fait dérailler l'équipe du Tennessee (10v-15d au 18 décembre), avant de repartir en quatrième vitesse (35v-17d depuis), de quoi faire peur à tous ceux qui ont goûté à la défense locale les saisons passées (Clippers, Thunder, Spurs...). Mais la remontée n'est pas terminée, et les Grizzlies ont besoin de chaque match pour tenir leur rang. Ils vont clairement appréhender ce final avec la rage.

 

 

Si jamais deux (ou trois) équipes se retrouvent avec le même bilan, c'est la règle du tie breaker qui est prise en compte, les résultats des face-à-face avec le(s) adversaire(s) direct(s) :

À ce jeu, Dallas mène trois succès à zéro contre Memphis, qui a lui remporté ses trois rencontres face à Phoenix. Entre Suns et Mavs ? On en est à une victoire partout. Autant dire que l'équipe arizonienne n'a pas intérêt à être a égalité avec ses deux adversaires au bout du dernier match. Seule issue pour les Suns : battre les Mavs chez eux, pour remporter le tie-breaker. Ce final risque d'être un grand moment de tension dans toute la Conférence : à huit jours du dernier match, aucun match-up n'est encore assuré à l'Ouest. Celui qui finira neuvième aura de gros regrets. Surtout celui de ne pas jouer à l'Est.