Bilan des frenchies : Rudy Gobert est enfin devenu un All-Star !

Alors que la saison 2019/2020 s’est arrêtée après 68 matchs, Inside Basket a décidé de vous offrir son bilan annuel des français en NBA pour occuper votre confinement. L’échantillon est assez large, et on termine aujourd’hui notre série avec notre meilleur défenseur, Rudy Gobert.

 

Depuis quelques années, Rudy Gobert s’est installé de façon indiscutable comme le meilleur joueur français, prenant le relais de Tony Parker même s’il n’a bien sûr pas la même côte de popularité que le légendaire meneur des Spurs. Dans son petit marché d’Utah, c’est dans l’ombre que le français s’est tranquillement installé parmi les meilleurs pivots de la ligue à Salt Lake City. Sa progression individuelle liée au succès collectif de son équipe a ainsi fait tomber les récompenses. En 2018 et 2019, il a été élu défenseur de l’année en NBA lors de deux saisons consécutives. Ces récompenses sont le fruit du travail acharné fourni par Rudy Gobert qui l’a fait atteindre l’excellence dans la protection de la raquette. Deux trophées qui l’ont fait entrer dans le club des 10 joueurs à avoir remporté ce trophée à deux reprises. En plein dans son prime, le français avait l’occasion d’assoir encore un peu plus sa domination cette saison dans une équipe de Jazz renforcée par Bojan Bogdanovic et Mike Conley. Verdict ?

 

 

Mettez du respect sur Rudy. Alors qu’il souffre encore d’un manque de reconnaissance populaire (ignoré dans le vote du All-Star Game), Rudy Gobert a encore prouvé sa valeur à Utah. Alors qu’il avait passé le cap des 15 points par match l’an passé, Gobert a confirmé que ce nombre était son nouveau standard en retrouvant cette même moyenne. Dans les autres catégories, il a maintenu ses nouveaux plafonds à la même hauteur, tout en dépassant la barre des 13 rebonds par match pour la première fois de sa carrière. Il assure le double-double, même si on ne comptabilisait que les rebonds défensifs (10.3 par match) qu’il gobe par dizaine pour la première fois également. Pourtant, rien n’a été facile pour lui. L’intégration de Mike Conley fut ratée à Utah, et quand on sait à quel point la relation entre un meneur et un pivot est important, Gobert aurait pu en souffrir. Surtout en sachant que Conley n’a pas le talent de Ricky Rubio à la passe. Au contraire de ça, le français a pris ses responsabilités et assuré ses 15 points chaque soir malgré un collectif parfois en difficulté. Il est parvenu à maintenir cette excellence grâce à son pourcentage au tir, encore en progression lui aussi (69.8%). Si offensivement il n’a pas encore le niveau des meilleurs intérieurs NBA, il est devenu le plus efficace d’entre eux. Parmi tout ceux qui ont 15 points ou plus de moyenne, il est le seul à ne prendre que 8 tirs par match, loin devant le second (Bam Adebayo avec 11 tirs par match). Naturellement, il est ainsi le deuxième joueur le plus précis de la ligue derrière Mitchell Robinson. Encore une très grande saison donc.

 

 

Enfin au-delà des chiffres, Rudy Gobert a obtenu l’une des distinctions les plus prestigieuses avec sa première sélection au All-Star Game ! Cette étoile lui avait échappé ces dernières années jusqu’à déclencher ses larmes en pleine zone mixte, et on peut donc imaginer toute la fierté qu’il a ressenti lorsque son nom a été appelé parmi les 12 meilleurs joueurs de la Conférence Ouest. Une distinction totalement méritée, qui met enfin un peu de mérite sur la défense trop souvent oubliée en NBA. Il est le troisième français de l’histoire à participer à ce match de légende après Tony Parker et Joakim Noah. Mieux encore, il y a réalisé la meilleure performance qu’un français n’y ait jamais enregistré. Il a fait partie des 8 joueurs à passer la barre des 20 points, et aurait pu être un candidat au MVP en cas de victoire de sa Team Giannis. Avec 21 points et 11 rebonds, il a même pu placer son double-double habituel, le tout en 18 minutes ! Merci Rudy, on s’est régalés.

 

 

 

Comme on vous l’a dit, Rudy Gobert est devenu une machine de guerre en termes de régularité. Dans le sens inverse, il ne dépasse donc que rarement ses moyennes, freiné par un effectif de qualité qui doit se partager les responsabilités. Néanmoins, le français sait reconnaître une raquette à écraser lorsqu’elle se présente. C’était le cas le 19 Janvier dernier lorsque les siens accueillaient les Sacramento Kings. Contre un Marvin Bagley III bien frêle dans la raquette adverse, Gobert s’est régalé avec comme d’habitude une efficacité irréprochable. Il obtient sa meilleure performance de la saison avec 28 points (9/11), 15 rebonds et 3 contres dans un double-double marquant. Le Jazz peut difficilement se passer de lui, puisqu’il termine également avec le meilleur Plus/Minus de son équipe ce soir-là (+32), l’occasion de rappeler que le français est aussi l’un de ses joueurs qui a une influence énorme sur le terrain même si elle ne se retranscrit pas toujours sur sa ligne de statistiques. Les meilleurs attaquants de la ligue l’ont par ailleurs souvent désigné comme de loin le défenseur le plus intimidant. Enfin, il a ce soir-là trouvé la formule aux lancers-francs (10/11) contrairement à sa moyenne sur la saison (62% seulement). C’est l’axe d’amélioration principal du français s’il veut s’approcher des 20 points par match.

 

 

 

Malheureusement, Rudy Gobert a plus que personne été touché par la crise sanitaire mondiale du Coronavirus. Il y a deux semaines, il a vécu une soirée cauchemar où il est devenu le premier joueur NBA contrôlé positif au virus avant un match face au Thunder. Son cas a provoqué la suspension de la saison NBA (qui était inévitable de toutes façons), et ses plaisanteries en salle de presse quelques jours auparavant ont pris un aspect tragique lui valant les critiques parfois cruelles des différents médias américains. On lui souhaite un bon rétablissement. Sur une note plus positive, Rudy Gobert sera dans quelques mois candidat à un Threepeat pour son titre de défenseur de l’année mais la concurrence sera rude et Anthony Davis semble avoir une longueur d’avance. Avec son équipe, il est également plongé dans le flou de cette suspension sans réellement savoir s’il pourra participer aux playoffs dans quelques mois avec des ambitions certaines. Quoi qu’il en soit, Rudy Gobert a encore rendu son pays fier cette saison de l’autre côté de l’Atlantique en restant le meilleur joueur français de la balle orange. Merci d’avoir suivi nos 9 bilans des français expatriés en NBA, et à bientôt sur Inside Basket pour la suite de l’information en ces temps troublés.