Bilan des frenchies : Le rookie Sekou Doumbouya entre promesses et doutes

Alors que la saison 2019/2020 s’est arrêtée après 68 matchs, Inside Basket a décidé de vous offrir son bilan annuel des français en NBA pour occuper votre confinement. L’échantillon est assez large, et on continue avec le rookie du camp tricolore, Sekou Doumbouya.

 

Lorsqu’un français débarque en NBA par la grande porte, c’est toujours un grand bonheur pour les fans de basket dans l’hexagone. Sekou Doumbouya est devenu le 20 Juin 2019 le cinquième plus haut drafté dans l’histoire du Basket français derrière Tariq Abdul-Wahad, Jérôme Moiso, Mickael Piétrus et Frank Ntilikina. Malheureusement, il n’a pas eu la chance de rejoindre ces messieurs dans la liste des français draftés en tant que Lottery Picks (1 à 14, équipes non-qualifiées en playoffs). Attendu aux alentours de la dixième place, il a finalement chuté à la quinzième place et sa sélection par les Detroit Pistons. Qu’à cela ne tienne, Sekou Doumbouya débarquait dans la cour des grands avec le statut du nouveau grand espoir du basket français. Du haut de ses 18 ans, il attaquait également sa saison rookie dans le costume du joueur le plus jeune de toute la NBA. Pour quel résultat ?

 

 

Paradoxalement, la saison rookie de Sekou Doumbouya a été un fin mélange de grandes promesses et de grandes inquiétudes. D’abord envoyé en G-League ou cantonné au garbage time, le français a attendu début Janvier pour enfin obtenir une place dans la rotation des Pistons, handicapés par des problèmes de blessures à répétition. Alors, Doumbouya a saisi sa chance mieux que personne. Du 3 au 16 Janvier, il dispute 8 matchs de très grande qualité tournant à 14 points par match sous les yeux ébahis des fans à Motor City. Mais comme tous les rookies avant lui, le natif de Conakry a connu le rookie wall dès la fin de cette série. Pire, il l’a heurté très violemment. D’abord, son coach n’a pas hésité à l’attaquer sans pincettes dans la presse avec une pédagogie tout sauf inoubliable. Ensuite, les mauvais matchs se sont enchaînés et les critiques ont fait leur apparition. Au-delà de ses matchs décevants, c’est son attitude en dehors des parquets qui a posé problème à Detroit où l’on a souvent évoqué un gamin nonchalant et peu impliqué à propos de Doumbouya. Entre bien et mal, notre rookie termine sa première année à 6 points et 3 rebonds de moyenne en 19 minutes par match.

 

 

Lors de son mois de Janvier tonitruant, Sekou Doumbouya a conclut sa série de 8 matchs en grande forme par un déplacement à Boston le 16 Janvier dernier. Ce soir-là, le français a dégouté la défense des Celtics devenant le temps d’une soirée absolument inarrêtable. Dans un style similaire à celui de Pascal Siakam avec qui il est souvent comparé, Doumbouya a montré de grandes qualités de finition près du cercle. Avec agressivité, il n’hésite pas à partir balle en main en tête de raquette ou à 6-7 mètres en se servant de son physique très athlétique pour s’approcher du cercle et finir avec un bon toucher de balle. De cette façon, il n’a pas raté un seul tir à l’intérieur de l’arc de cercle lors de ce career high. Cette performance, cerise sur le gateau de son mois de Janvier, nous inspire beaucoup d’espoirs en lui. Rappelons qu’il n’a même pas 20 ans, et que sa marge de progression est encore immense. Sekou Doumbouya termine sa soirée dans le Massachussets avec 24 points (10/13, dont 10/10 à 2 points) et la victoire avec son équipe tant limitée sur un favori de la Conférence Est.

 

 

 

Malgré une saison rookie trop souvent frustrante à l’ambiance pesante vis-à-vis des trop nombreuses critiques pas toujours justifiées qui lui sont tombées dessus, on porte énormément d’espoirs en Sekou Doumbouya. Il a prouvé à seulement 18 ans passés qu’il pouvait déjà être un marqueur merveilleux en NBA alors qu’il est encore en phase d’apprentissage. Son potentiel est immense et il doit maintenant en prendre conscience. La balle est dans son camp. On ne veut pas insister sur les problèmes comportementaux qui lui ont collé à la peau, et c’est désormais à lui de faire taire ces insupportables critiques. En travaillant dur, le français pourra à l’avenir devenir un marqueur efficace de plus en plus recherché en NBA sur ce poste 3-4 où les freaks de son genre gagnent à s’imposer. La découverte de la NBA a porté son lot de joies et de peines, et il faut désormais laisser tout ça derrière lui pour aller de l’avant. L’avenir lui appartient.