Bilan 2017-2018 : Charlotte Hornets

Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante va débuter, il est temps de faire les bilans par équipe sur la saison 2017/2018. Voici celui des Charlotte Hornets.

 

Prédiction de victoires : 50 victoires/32 défaites

Réalisées : 36 victoires/46 défaites

 

 

Meneurs : Kemba Walker, Michael Carter-Williams, Marcus Paige

Arrières : Nicolas Batum, Dwayne Bacon, Treveon Graham, Jeremy Lamb, Malik Monk, Julyan Stone

Ailiers : Michael Kidd-Gilchrist

Ailiers-forts : Marvin Williams, Frank Kaminsky, Johnny O’Bryant

Pivots : Dwight Howard, Cody Zeller, Willy Hernangomez

 

 

Bilan : 36 victoires/46 défaites

Classement : 10ème de la Conférence Est

Attaque : 108.2 points marqués par match (10ème de la NBA)

Défense : 108 points encaissés par match (19ème de la NBA)

Meilleur marqueur : Kemba Walker avec 22.1 points par match

Meilleur rebondeur : Dwight Howard avec 12.5 rebonds par match

Meilleur passeur : Kemba Walker avec 5.6 passes par match

Meilleure intercepteur : Kemba Walker avec 1.1 interceptions par match

Meilleur contreur : Dwight Howard avec 1.6 tirs contrés par match

Meilleur % : Dwight Howard avec une réussite de 55.5% aux tirs

 

 

La franchise de Michael Jordan a globalement déçu cette saison. Victime des blessures l’année précédente, il est vrai que les résultats s’annonçaient plus reluisants avec notamment le recrutement de Dwight Howard pour former un axe meneur-pivot de niveau All Star avec Kemba Walker. Tout commence mal avec la blessure d’une des pièces maîtresses de cette équipe en présaison : Nicolas Batum. Le français avais loupé le rassemblement de l’Equipe de France pour pouvoir travailler durant l’été afin de progresser sur ses points faibles tout en s’accordant, pour la première fois depuis de nombreuses années, du repos… Annoncé absent pour l’intégralité de la saison régulière, le joueur souffrait d’une blessure au coude guérissable plus vite. Revenu trop tôt sur les parquets pour aider ses coéquipiers aux résultats collectifs peu flatteurs, le français n’a jamais su trouver son rythme de croisière tout au long de la saison. Il a trop souvent donné l’impression de jouer à contretemps. Peu en phase avec son tir, il a déçu et les critiques sur son contrat ont vu le jour. Dans le même temps, on ne peut nier que la volonté initiale du français était louable tant l’équipe galérait sans son playmaker attitré. Grâce à lui, Kemba Walker peut se décharger de la création. Dès qu’il est absent, les rouages collectifs de l’équipe coachée par Steve Clifford sont enrayés… Les résultats sont irréguliers, il y a trop peu de menace extérieure sur les ailes, et ce malgré la bonne saison en tant que sixième homme de Jeremy Lamb, la défense est peu en place et l’équipe se retrouve dans une spirale négative. Dwight Howard réalise des performances honnêtes mais son impact véritable sur le jeu est limité. La remarque vaut pour la majeure partie des titulaires. Dans le même temps, Malik Monk, censé apporter du scoring en sortie de banc est benché par son coach tandis que Cody Zeller, dont l’impact est loué par tous ses coéquipiers et ce, malgré une production statistique mitigée, est blessé. A l’aune du All Star Game et de la trade deadline, les rumeurs de transfert autour du franchise player de l’équipe, Kemba Walker, ne cesse de poindre… Le problème ? La contrepartie exigée par Michael Jordan pour son joueur : soit un joueur de même calibre. Impossible de convaincre une équipe de récupérer un très bon meneur sans qu’il soit dans le top 5 (voire le top 10) de la NBA sur son poste. C’est donc Willy Hernangomez qui arrive. En manque de temps de jeu à New York, il n’en aura pas davantage sous les ordres de Steve Clifford alors qu’il possède des qualités offensives intéressantes. Les Hornets misent sur une série positive de victoires mais également sur la faiblesse de l’adverisité au sein de la Conférence Est pour redresser la barre… En ballotage constant entre le tanking et une place en playoffs, ils décident de tenter de privilégier la seconde option. A tort… Les résultats sont toujours irréguliers et leurs résultats sont trop aléatoires. Steve Clifford ne trouve pas de solution. Jeremy Lamb est le véritable rayon de soleil de cette équipe alors que la conclusion qui s’impose est d’arrêter d’intégrer MKG au cinq majeur de cette équipe, ce que le coach ne fera jamais. Les jeunes ont l’occasion de se montrer lors des derniers matchs quand il est apparu évident que les playoffs étaient inatteignables. A l’image de leur saison précédente, la déception est de mise pour cette équipe dont on ne sait pas cerner le plafond véritable.

 

 

Les grands moments se comptent sur les doigts d’une main du côté de Charlotte tant leur saison fut d’une morosité absolue, entre blessures des uns et mauvaises performances des autres. Pourtant, c’est un soir du 29 mars que Kemba Walker, lors d’une défaite de son équipe contre les Cavaliers de LeBron James, devient le meilleur marqueur de la franchise, effaçant des tablettes Dell Curry. Alors que les rumeurs de trade n’ont cessé d’enfler autour du meneur de jeu de l’équipe, il parvient à inscrire suffisamment de points, dans sa propre salle, pour rentrer dans les livres d’histoire d’une franchise qui l’a drafté sept ans auparavant. Kemba Walker, même s’il n’est pas le meilleur meneur de la NBA, est désormais une légende aux Charlotte Hornets, équipe dont il constitue le véritable visage.

 

 

Dès le 4 octobre 2017, alors que les matchs de présaison battent leur plein afin que les équipes affinent leurs automatismes, Nicolas Batum quitte le parquet alors qu’il affrontait les Detroit Pistons avec son équipe. Très vite, les médias américains annoncent la possible fin de saison pour le français. Fort heureusement, ce n’est pas le cas. Il n’empêche, alors que le français est au cœur du dispositif de Steve Clifford, il revient prématurément, la faute aux résultats en dent de scie de son équipe. Alors qu’il a insuffisamment récupéré, c’est le début d’une saison galère pour le français. En délicatesse avec son tir, il ne retrouve du rythme qu’en fin de saison alors que la chance de son équipe est passée depuis longtemps. Sans cette blessure, avec un Batum en forme, nul doute que la saison des Hornets aurait pu s’avérer différente.

 

 

Dwight Howard : Quoiqu’on en dise, la saison de Dwight Howard est loin d’être infamante et ce, malgré un impact véritable sur le jeu relativement réduit. S’il n’avait pas été là, les Hornets auraient pu avoir des résultats bien plus décevants… Ses statistiques sont honorables. Même s’il n’est plus aussi dominateur que par le passé, il en impose dans la raquette, de par sa capacité à prendre des rebonds ainsi qu’à inscrire quelques paniers proche du cercle dès qu’il est servi dans de bonnes conditions. Défensivement, il pèse moins qu’auparavant. Il souffre face à des pivots plus mobiles. Même si son glorieux passé semble remonter à une autre époque, il reste un intérieur solide dans une bonne rotation NBA. Peut-être sera-t-il le rouage manquant à Washington ?

 

Garder Kemba Walker : Avoir gardé Kemba Walker a quelque chose de poétique. Michael Jordan a multiplié les appels du pied afin de se débarrasser de son meneur de jeu, symbole de la franchise depuis désormais sept ans. La contrepartie demandée était trop importante pour qu’une équipe propose une offre suffisamment intéressante à His Airness. Pourtant, garder Walker, le véritable leader de cette équipe apparaît être une bonne idée pour légitimer les ambitions de l’équipe. Solide à défaut d’être dominant tous les soirs, il est possible de construire un collectif autour d’un tel joueur.

 

 

Les role players : Par role players, on entend les Nicolas Batum, Marvin Williams ou Michael Kidd-Gilchrist. Les trois joueurs sont censés apporter leur importance dans le système de jeu de Steve Clifford mais aucun d’entre eux n’est parvenu à dépasser sa fonction au point de se rendre indispensable. Marvin Williams reste un poste 4 limité bien qu’il soit impliqué dans le collectif tandis que Michael Kidd-Gilchrist n’a toujours pas progressé depuis son arrivée en NBA (à noter que les deux joueurs ont été draftés bien trop haut par rapport à leur plafond véritable). Cela donne un cinq majeur trop peu productif pour inquiéter les équipes adverses.

 

Steve Clifford : Le coach est désormais loin de Charlotte puisqu’il dirige l’équipe d’Orlando depuis peu en espérant qu’il puisse relancer une franchise en perdition depuis plusieurs années. Reconnu comme un très bon meneur d’hommes capable d’installer une identité de jeu au sein de son groupe, il n’a pu inverser la balance au cours de cette dernière saison. Il ne possédait peut-être pas les pièces nécessaires mais la mauvaise intégration de MCW ou de Malik Monk sont de son fait tout comme la titularisation permanente de MKG. On peut reprocher un manque d’ajustement de la part du coach de Charlotte.

 

 

C’est mitigé, si ce n’est plus. Cette équipe est très irrégulière dans ses résultats depuis plusieurs années. Au début de la saison, l’objectif affiché était d’atteindre les playoffs. Avec les limites actuelles de l’effectif, il était trop compliqué de décrocher un strapontin alors que les Wizards (derniers qualifiés) ont terminé avec un bilan positif et que la différence entre les deux effectifs est évidente. L’effectif fut fade entre les déceptions et les blessures. Les rumeurs de trade n’ont rien arrangé à l’ambiance pesant sur cette franchise. La fin de saison aura permis de redonner un peu de confiance à des joueurs comme Malik Monk ou Willy Hernangomez, qui peuvent constituer des joueurs essentiels dans les années à venir. Alors que la franchise ne bouge que très peu sur le marché de la free agency (hormis le départ de Dwight Howard et le retour de Bismarck Byombo), il est compliqué de savoir dans quelle direction vont les Hornets. Ne faut-il pas une nouvelle fois tout reconstruire en partant de la base ? A moins que la solution ne soit différence avec des transferts bien pensés afin que l’équipe ne se renouvelle. Cela fait désormais trop longtemps que des joueurs sous-performent par rapport à leur contrat au sein de cette équipe..