Atlanta Hawks : Trop forts pour tanker ?

Alors que beaucoup d’observateurs voyaient cette équipe devenir la pire de la ligue cette année, les Atlanta Hawks surprennent. Ils n’ont pas encore un niveau époustouflant, mais les signes encourageants s’accumulent.

Qu’on se le dise tout de suite, pointer à la 12ème place de la (très faible) conférence Est avec 19 victoires et 39 défaites est tout sauf honorable. Mais soyons clairs, les Hawks n’ont jamais eu la prétention d’aller chercher mieux que ce résultat cette année. Mais à l’abri des projecteurs, ils ont réalisé une intersaison cohérente où ils ont ajouté à leur effectif des jeunes de talent ainsi que des vétérans expérimentés. Plus que ça, Atlanta a surtout composé un duo plein de potentiel déjà bourré de talent, l’association de Trae Young et John Collins.

 

Pour le rookie en provenance d’Oklahoma, les premières semaines de compétition furent difficiles. Forcément, son physique ne l’a pas aidé comme c’était prévisible et il a dû s’adapter à la ligue qui comprend les joueurs les plus athlétiques au monde. C’est désormais mission accomplie. Il a su ignorer les comparaisons avec Stephen Curry… tout en adoptant un style similaire à celui du double MVP. Véritable meneur organisateur, sa vision du jeu est remarquable, elle permet de libérer de nombreux tirs ouverts à ses coéquipiers. En constante progression, son tir à 3 points reste tout de même perfectible face à la gâchette annoncée. Il tire de manière irrégulière en alternant les festivals de briques à des soirées de pyromane. Aujourd’hui, il affiche des statistiques remarquables de 17 points et 7 passes par match.

 

Si ses statistiques personnelles explosent, c’est aussi grâce à l’apport de l’autre homme fort des Hawks, John Collins. Dès la dernière draft, son duo avec Young était attendu au tournant. Ici aussi, leur entente est à améliorer mais le potentiel d’un futur brillant est là. Trae Young est meilleur en la présence de Collins, et vice versa. Cet homme monté sur ressorts est la conséquence directe de la montée en régime récente d’Atlanta. Contrairement à son année rookie, il semble déjà avoir assimilé le rôle de leader au sein d’une franchise en pleine reconstruction. Dans les matchs serrés, Trae Young aura quelques tirs dans le money-time mais à l’heure de tirer pour la victoire, la balle va dans les mains de John Collins sans le moindre débat. Un choix payant qui a offert aux Hawks quelques victoires de marque face à Philadelphie, OKC ou encore face aux Lakers de LeBron James la semaine passée. Joel Embiid lui se souvient encore du game-winner en fade-away qu’il lui a concédé au Wells Fargo Center. C’est à peine croyable, mais Collins affiche déjà des chiffres de All-Star pour sa deuxième saison NBA seulement. Il atteint les 19 points et 9 rebonds par match. Avec la paire Young-Collins, les Hawks ont de l’avenir, c’est certain.

 

Ce duo est fort, mais les Hawks version 2019 ne se résument pas qu’à ces deux-là. Derrière ce monstre à deux têtes se cache une armée d’impact players qui ont un vrai apport dans le jeu. D’abord, leur 19ème choix de draft 2018, Kevin Huerter (rookie de Maryland) surprend. Lui aussi, son physique très frêle a inquiété à son arrivée mais cet homme est un sniper fiable avec quelques qualités défensives. Un talent très brut mais des fondamentaux très solides à développer. Derrière lui, les Hawks possèdent 5 hommes à plus de 10 points par match. Il s’agit de Alex Len, Dewayne Dedmond, Kent Bazemore, Taurean Prince et Jeremy Lin (parti à Toronto). Ce sont des joueurs jamais inutiles qui malgré une défense faible permettent de développer un jeu offensif intéressant.

 

La défense, c’est là le principal défaut de cette jeune franchise. Pourtant, leur coach rookie Lloyd Pierce est considéré comme un spécialiste de ce domaine. Ainsi, il arrive à donner à ses joueurs un regain d’envie sur certaines séquences, malgré leurs lacunes évidentes. Les premiers concernés sont Trae Young et John Collins dans ce domaine. Attaquants talentueux, en défense ils sont absents. C’est difficile de le reprocher à Young car sans un minimum de qualités athlétiques, survivre en défense est un sacré défi. En revanche, on peut reprocher à Collins sa naïveté sur certaines séquences, où une simple feinte téléphonée peut le faire décoller au plafond de la salle, sa grande passion.

 

Mais pour le reste, et notamment sur le jeu offensif, Lloyd Pierce peut déjà apprécier le résultat de son travail. Ses années d’apprentissage dans l’ombre de Brett Brown à Philadelphie lui sont aujourd’hui essentielles. C’est ce qui pousse les joueurs cités précédemment à devenir meilleurs en dépassant leur niveau initial. Dans ce contexte, Atlanta en vient à se compromettre. Alors qu’ils étaient favoris dans la course au tanking, ils sont aujourd’hui hors du top 4 éventuel de la prochaine lotterie. Gagner quelques matchs de plus que les Knicks et les Suns est donc positif tout comme handicapant. Zion Williamson, Ja Morant ou encore R.J Barrett sont annoncés comme des futures superstars en puissance, pas sûr que tous les prospects aient ce niveau…