Atlanta Hawks 2023-2024 : passer un cap ou tout chambouler ?

Les Hawks sortent de deux saisons très instables où le Play In a été atteint chaque fois, mais on sent que la franchise veut et peut aspirer à mieux. Avec Quin Snyder aux commandes depuis l’hiver dernier, on attend des progrès défensifs et plus de régularité mais la mention des Hawks dans toutes les rumeurs de trades ne procure probablement pas les conditions optimales pour que le groupe grandisse et progresse.

 

L’arrivée de Dejounte Murray à l’intersaison 2022 a suscité beaucoup d’interrogations chez les observateurs : comment allait-il s’associer avec Trae Young ? Allaient-ils pouvoir cohabiter ? Finalement, les doutes ont été dissipés et les deux joueurs se sont très bien entendus sur le terrain.

 

Malgré tout, les Hawks connaissent un début de saison poussif qui les met dans le rouge dès les deux premiers mois, au point de virer le Coach Nate McMillan en février. Après une période d’interim, Quin Snyder arrive en Géorgie et redresse la situation mais pas jusqu’à réussir à obtenir une qualification directe pour les Playoffs. Une année de plus, les Hawks participent au Play In et réussissent à se qualifier pour les Playoffs grâce à une victoire face aux futurs finalistes NBA, le Miami Heat, rien que ça.

 

En Playoffs, les volatiles se retrouvent face aux Boston Celtics et font douter les petits lutins irlandais jusqu’au bout. Ils prendront deux matches aux Verts, qui se dirigeront ver les Finales de Conférences pour perdre face au Heat.

 

Un bilan finalement mitigé pour les Hawks, qui semblent être abonnés au tricotage dans l’urgence depuis deux saisons, avec des saisons régulières en dents de scie et une qualification au Play In Tournament à l’arraché. On est bien loin des exploits de Trae Young au Madison Square Garden et des ambitions naissantes pour une franchise qui commençait à attirer l’attention sur elle.

 

Néanmoins, cette intersaison marque la fin d’une étape avec le départ de John Collins, visage des Faucons depuis 2017, avec son charisme et son côté spectaculaire. Restent les deux grandes interrogations : on sait les Hawks intéressés par Pascal Siakam, mais à quel prix ? On voit mal les Raptors brader leur star. La rumeur d’un possible changement d’effectif plane, ou en tout cas le départ d’une des figures de proue géorgiennes (Bogdan Bogdanovic ?). D’autre part, la menace d’un départ de Trae Young est toujours bel et bien présente, lui qui peine à convaincre qu’il peut être le leader d’une équipe avec de véritables aspirations au trophée Larry O’Brien.

 

 

Arrivées : Kobe Bufkin (Draft), Trent Forrest, Mouhamed Gueye (Draft), Patty Mills (Oklahoma City Thunder), Wesley Matthews (Milwaukee Bucks)

Départs : John Collins (Utah Jazz), Vit Krejci, Tyrese Martin

 

 

Meneurs : Trent Forrest (TW), Patty Mills, Trae Young

Arrières : Bogdan Bogdanovic, Kobe Bufkin, Dejounte Murray, Garrison Mathews, Wesley Matthews

Ailiers : Saddiq Bey, AJ Griffin, De’Andre Hunter, Jalen Johnson, Seth Lundy (TW), Miles Norris (TW)

Ailiers-forts : Mouhamed Gueye

Pivots : Clint Capela, Bruno Fernando, Onyeka Okongwu

 

 

PG : Trae Young, SG : Dejounte Murray, SF : De’Andre Hunter, PF :  Saddiq Bey, C : Clint Capela

 

On peut être à peu près sûr que les titulaires de la saison dernières seront reconduits. Le départ de John Collins laisse un trou au poste 4, et deux prétendants pour le combler : Quin Snyder pourra choisir d’aligner Saddiq Bey ou Jalen Johnson en l’absence de vrai ailier-fort de métier. L’ancien Piston apporte plus de garantie offensives à trois points alors que Jalen Johnson est plus complet et plus sûr en défense. Tout dépendra de ce que Coach Snyder voudra dès le coup de sifflet. À condition évidemment que l’effectif reste tel quel.

 

Sur les lignes arrières, la paire Young-Murray est reconduite, avec une belle prolongation de contrat cet été pour l’ex Spur. L’association fonctionne, ce qui était le grand point d’interrogation de l’intersaison 2022. Au poste de pivot, Clint Capela reste une assurance, avec son jeu sur pick n roll et sa défense. Au poste 3, De’Andre Hunter a stagné mais il reste un bon joueur qui peut aspirer à retrouver confiance avec le changement d’entraîneur.

 

 

La second unit reçoit une injection d’expérience avec l’arrivée de Patty Mills et de Wesley Matthews. Les deux joueurs nés à la fin des années 1980 font endosser le rôle de mentors pour ces jeunes Hawks qui ont besoin de stabilisé et de sang froid pour fermer les matches. Mais ils n’apporteront pas que leur expérience ; ils pourront soulager les deux arrières titulaires au scoring et apporter de la dureté défensive, et pourront aussi prendre le relai de Bogdan Bogdanovic en attaque en sortie de banc. Le Serbe est toujours aussi fort en venant du banc et permet aux Hawks de maintenir la pression sur leurs adversaires lorsque Young ou Murray s’assoient quelques minutes. Le Rookie Kobe Bufkin voudra aussi essayer de faire son trou dans la rotation mais l’embouteillage aux postes 1 et 2 risque de limiter ses minutes.

 

 

L’entente Trae Young-Dejounte Murray : on avait des doutes au moment où les deux arrières ont été associés, mais ils ont réussi à les dissiper au cours de la saison dernière. Young et Murray se complètent et sont capables de jouer ensemble en attaque sans que l’un des deux ne doive s’effacer outre mesure. C’est bien sûr Trae Young la première option offensive, lui qui est naturellement plus doué que Murray pour créer son propre shoot et être dangereux, notamment à trois points, et ainsi créer des espaces. Murray a bien profité de ce que les défenses adverses se concentrent sur le meneur pour s’engouffrer dans les intervalles et pointer à une moyenne de 20,5 points l’an dernier, avec 6,1 passes décisives.

 

Bogdan Bogdanovic sixième homme : le Serbe connaît son rôle et est un des meilleurs joueurs NBA lorsqu’il s’agit d’être efficace d’entrée de jeu et de maintenir la pression sur les adversaires quand l’un des titulaires souffle sur le banc. Avec sa fiabilité de loin, qui lui donne des espaces pour pénétrer et provoquer des fautes, l’arrière est devenu une pièce essentielle du côté de la Géorgie.

 

Les arrivées de Patty Mills et de Wesley Matthews : les deux vétérans sont des exemples de professionnalisme et de fiabilité à leur poste respectif, et une présence rassurante dans le vestiaire et sur le banc quand les matches se compliquent. Patty Mills peut prendre feu de loin et enquiller les paniers à trois points en relai de Trae Young, et Wes Matthews apportera du tir de loin et de la dureté défensive.

 

 

L’incertitude liée à l’effectif : si les arrivées de l’intersaison apportent de la stabilité au vestiaire et de l’expérience et de la dureté en sortie de banc, les Atlanta Hawks sont au centre de nombreuses rumeurs de transferts, ce qui a pour conséquence de miner la recherche de stabilité dans ce groupe. À la rumeur d’un trade pour Pascal Siakam s’ajoute celle du départ de Clint Capela et la menace qui continue de planer d’un départ de Trae Young vers un marché plus important (les Lakers ?). Dans ce context, difficile de créer une véritable alchimie.

 

La densité de l’effectif : si le cinq majeur apporte certaines garanties, le banc peut être un sujet de préccupation. Derrière Bogdanovic, les vétérans Patty Mills et Wes Matthews connaissent bien la ligue et les joutes de la Postseason mais ont respectivement 35 et 36 ans, autant dire que toute l’animation de la second unit ne peut pas reposer entièrement sur leurs épaules malgré un indéniable apport positif en termes de spacing.

 

Le jeu intérieur et le spacing : quand on a Trae Young, a-t-on besoin d’intérieurs qui s’écartent ? Le meneur des Hawks assure presqu’à lui seul tout le spacing des Hawks, et c’est bien là le problème ; le profil de la franchise géorgienne est par trop stéréotypé pour surprendre les adversaires, avec un Capela en finisseur sur pick n roll. C’est à ce niveau que l’apport de De’andre Hunter et Saddiq Bey peuvent être intéressants, mais leur régularité est à voir. Comme dit plus haut, Mills et Matthews seront décisifs sur cet aspect.

 

 

Dans une Conférence Est imprévisible derrière les Bucks et les Celtics, voire les Sixers, les Faucons ont un coup à jouer. Le trade de John Collins permettra peut-être plus d’animation offensive et plus de tir extérieur, mais cela suffira-t-il pour atteindre les Playoffs directement ? L’autre grand point d’interrogation, ce sont les possibles trades qui peuvent potentiellement déstructurer le groupe et changer le profil de l’équipe.

 

On voit malgré tout les Hawks en positif, avec un bilan autour des 44 victoires et un ticket pour le Play In.