Âmes sensibles s'abstenir, Paul George est de retour !

Suite de notre top 10 des retours avec sur le podium en troisième position, la star des Pacers Paul George.

Interdit aux moins de 13 ans ! Le dernier film de Quentin Tarantino ? Non. La prochaine saison de Game of Thrones ? Non plus. Paul George est de retour ! De 24 à 13 sur son maillot, l'ailier des Pacers annonce la couleur pour que son surnom devienne PG13 - équivalent américain d'interdit aux moins de 12 ans en France. L'accord parental est donc recommandé pour le retour tant attendu du désormais franchise player des Pacers d'Indiana après son horrible blessure en août 2014. Certaines scènes pourront donc heurter la sensibilité des enfants pour le come back d'un des joueurs les plus complets de la Ligue qui a la mission délicate de réinstaller la franchise du Midwest dans les hauteurs de l'Est.

 

 

Drafté en 2010 en onzième position - tout comme Dieu Reggie Miller 23 ans auparavant - Paul George a connu une ascension fulgurante au sein de la Ligue suite à la blessure de Danny Granger. Le californien a su profiter de l'opportunité qui lui a été donnée pour devenir le franchise player des Pacers. Ses statistiques individuelles en disent d'ailleurs beaucoup sur sa progression phénoménale.

 

Statistiques individuelles de Paul George depuis son arrivée en NBA
SaisonMinutes/matchPoints/matchRebonds/match% au shoot% à trois points 
2010-1120,77,83,745,3%29,7%
2011-1229,712,15,644,0%38,5%
2012-1337,617,47,641,9%36,2%
2013-1436,221,76,842,4%36,4%

 

Utilisé uniquement comme cadenas défensif à ses débuts, l'absence longue durée de Danny Granger en 2012-2013 a permis à Paul George de développer et d'étoffer son arsenal offensif. Élégant au possible, l'ailier d'Indiana est non seulement devenu adroit à trois points mais il est désormais une menace à mi-distance qui possède de bons dribbles pour aller au panier. À cet égard, il nous réserve des finitions aériennes spectaculaires, " des dunks de mamouths " comme dirait notre idole George Eddy et dont se souvient certainement encore Chris Andersen lors du match 2 des Finales de Conférence en 2013. 

 

 

David West et Roy Hibbert partis, la franchise du Midwest est désormais plus que jamais entre ses mains. Il aura donc tout le loisir d'être la première option offensive incontestable de son équipe et d'être abreuver de gonfles pour dominer sur son aile. C'est pourquoi Paul George devrait encore passer un cap la saison prochaine en termes de statistiques individuelles. Il sera néanmoins intéressant de voir quels sommets PG13 pourra tutoyer cette saison. Son but avoué est de marquer entre 6 et 8 points de plus par match, soit une moyenne se situant entre 27 et 29 points par match. Utopique et présomptueux me diriez-vous. Pour un joueur de sa trempe à l'éthique de travail admirable, cette mission semble possible même s'il est plus raisonnable de le voir atteindre les 25 points de moyenne par rencontre. Il n'en demeure pas moins que Paul George devrait se hisser parmi l'élite actuelle du scoring la saison prochaine surtout dans le nouveau système up-tempo des Pacers. 

 

 

Le californien n'est pas seulement un habitué des Top 10 mais il s'avère être un défenseur quatre étoiles. Sa discipline et ses fondamentaux en font un des meilleurs défenseur de la Ligue à son poste. Bas sur ses jambes, il est rapide pour lire les lignes de passes, il réalise les bonnes rotations et possède une défense au poste solide. Loin d'être un joueur unidimensionnel à l'image d'un Carmelo Anthony, Paul George s'occupe de tout dans l'Indiana. Il est à la fois capable de porter son équipe offensivement tout en se coltinant le gratin des équipes adverses.  À l'instar d'un Lebron James, PG13 est l'un des seuls joueurs capable de dominer des deux côtés du terrain comme en témoigne son defensive win shares - calcul estimant le nombre de victoires qu'un joueur permet à son équipe d'engranger grâce à son habilité défensive. Au cours des deux dernières saisons auxquelles il a pleinement participé, Paul George a fait gagné 12,7 matchs à son équipe uniquement grâce à sa défense (6,3 en 2012-2013 et 6,4 en 2013-2014). À titre de comparaison, Melo n'a jamais pu faire gagner plus de 3 matchs à son équipe en une saison par le biais de sa défense et Kevin Durant a réussi au maximum à en faire gagner 5,3 au cours de sa meilleure saison en 2012-13. L'ailier d'Indiana est sur les traces de Lebron James dans ce domaine et devrait sans doute faire mieux, ce qui situe encore un peu plus le personnage. Ses adversaires voient leurs stats au shoot baisser aux quatre coins du terrain, que ce soit à deux ou trois points pour tourner seulement à 40,3 % face à PG13. À titre de comparaison, les adversaires de Kawhi Leonard shoote à 44,2% face à lui et ceux de Lebron James à 42,9% lors de la dernière saison. Le tableau suivant résume par ailleurs très bien l'impact du joueur californien : défensivement Paul George fait partie de l'élite de la NBA. 

 

Tableau de bord défensif de Paul George lors de la saison 2013-2014
Catégorie défensiveMatchs jouésMatchsDFGMDFGADFG%FG%Différence %
Général80805,012,340,3%45,1%-4,7%
2 points80801,44,233,7%35,6%-1,9%
3 points80803,68,243,7%48,6%-4,9%
Moins d'1 mètre 8080751,42,653,4%60,5%-7,1%
Moins de 3 mètres80791,93,948,3%55,4%-7,1%
Supérieur à 4 mètres 6080802,67,136,3%37,6%-1,3%

 

Matchs : Nombre de matchs au cours desquels l'adversaire de Paul George enregistre un shoot dans la catégorie correspondante.

DFGM (Defended Field Goals Made) : Nombre de paniers que l'adversaire marque quand PG13 défend sur lui.

DFGA (Defended Field Goals Attempted) : Nombre de shoots tentés quand PG13 défend sur son adversaire.

DFG% (Defended Field Goals %) : Pourcentage de l'adversaire quand Paul George défend sur lui.

FG% (Field Goals%) : Pourcentage habituel du joueur sur lequel défend PG13

 

Ajoutez à ce cocktail savoureux la mentalité d'un parfait coéquipier altruiste qui ne bouffe pas la gonfle et vous avez dans vos mains un franchise player dont de nombreux propriétaires rêvent d'hériter au cours d'une draft d'autant plus qu'il s'avère être un joueur clutch en fin de match. 

 

 

Paul George occupe la troisième place du podium des retours grâce à sa polyvalence qui en fait un des meilleurs joueurs de la Ligue. Son absence la saison dernière a été éminemment préjudiciable pour ses Pacers qui ont dû traîner leur carcasse dans la Conférence Est. Aussi bien offensivement que défensivement, le retour sur les parquets de PG13 va permettre à Indiana de passer un cap, de se mêler légitimement à la course aux playoffs et pourquoi pas d'être une des surprises de la saison 2015-2016. 

 

Même s'il se déclare prêt à changer de position, Paul George émet quelques doutes et reste sceptique quant à son repositionnement en poste 4 appelé par Larry Bird et Frank Vogel :

 

Je ne suis pas très enthousiaste à cette idée, mais je suis ouvert pour essayer. C'est un grand changement, quelque chose de nouveau. Nous verrons comment ça va se passer. Au fur et à mesure de la saison, ça serait peut-être mieux pour moi de rester à ma position habituelle. Ma seule véritable préoccupation est d'être moins solide physiquement que les gars qui jouent au poste 4. Ce n'est pas vraiment un problème pour un match, mais plus sur l'ensemble de la saison car je ne sais pas comment mon corps va réagir, surtout après une grave blessure qui m'a éloigné des parquets pendant un an.

 

Il est légitime pour Paul George d'être inquiet quand il va devoir défendre contre LaMarcus Aldridge, Blake Griffin ou encore Anthony Davis. Aussi athlétique et bon défenseur soit-il, il lui manque le coffre pour répondre physiquement aux intérieurs de la Ligue. La défense quatre étoiles d'Indiana n'est plus à prouver et coach Vogel ne tardera pas à s'adapter aux équipes adverses en offrant une défense de zone pour combattre ce mismatch. Si des ajustements vont devoir être trouvés défensivement, le repositionnement de PG13 en " Power Fauxward " - expression utilisée par Tim Cato - peut s'avérer très intéressant offensivement pour les Pacers et surtout pour le principal concerné. Polo ne sera pas utilisé comme un simple strech 4 qui écarte le jeu pour dégainer à trois points. L'ailier d'Indiana peut marquer à longue distance tout en surpassant ses adversaires grâce à la rapidité de ses dribbles lui permettant de finir au panier. Entouré de shooteurs à trois points, il aura donc le loisir et l'espace pour exploiter ces mismtachs offensifs. Son  match de présaison contre les Pistons de Detroit à 32 points (premier quart-temps à 20 points à 4/5 à trois points) laisse entrevoir ces avantages indéniables : trop véloce et bon dribbleur, Polo a martyrisé son vis-à-vis. Une bonne nouvelle à confirmer.

 

De retour dans une franchise qui veut faire peau neuve, le retour de Paul George devrait faire des étincelles grâce à ce nouveau système up-tempo qui gravite autour du californien. Le roster des Pacers d'Indiana est désormais construit autour de Polo afin qu'il puisse s'épanouir pleinement offensivement. Sa grave blessure va sûrement laisser des traces au cours de la saison mais le système prôné par le front-office permettra à la star du Midwest de s'exprimer de la meilleure manière. Éloignez les enfants, PG13 pourrait heurter la sensibilité des âmes sensibles...