Adieu Kevin Love, bonjour les Playoffs !

Minnesota outragé ! Minnesota brisé ! Minnesota martyrisé ! Mais Minnesota libéré ! Kevin Love enfin parti, les Wolves vont pouvoir aller de l'avant et retrouver les Playoffs qui les fuient depuis 10 ans. Débarrassé de sa défense médiocre, de son volume de shoot à trois points et de son manque de leadership, la franchise aligne désormais un effectif jeune et atypique qui ne demande qu'à exploser. 

La raquette des Wolves est composée de mâles dominants et complémentaires. Le poste de pivot est détenu par deux profils radicalement différents mais tout aussi efficaces. En titulaire indiscutable, Nikola Pekovic une pure force de la nature venue des Balkans avec ses 2m10 et 130 kg. S'il se touche littéralement en défense -Flip Saunders arrivera peut-être à le faire défendre vu son gabarit qui peut dissuader de nombreux joueurs-, le Monténégrin est le seul vrai pivot de la NBA à savoir attaquer. Derrière ses 17,5 points à 55% de réussite au tir avec un excellent 75% aux lancers-francs en 30 minutes de temps de jeu, on découvre un bel arsenal offensif. Main gauche et main droite, il se sert à merveille de sa puissance pour placer à tout va des hook shot, jump hook, turnaround hook shot, et des lay-up en mode bulldozer. Lourd et difficile à déplacer, Pekovic place également souvent un petit coup de patte sur les rebonds offensifs pour mettre deux points faciles (1/10e de ses tirs).

 

Si Nikola Pekovic c'est le yin, Gorgui Dieng c'est le yang ! Pas à l'aise en attaque pour jouer des duels -80 de ses 113 tirs marqués ont été inscrits sous l'arceau-, lui ce qu'il préfère c'est mettre des claques en défense et aspirer des rebonds. Jeune, travailleur, de profil discret, le pivot va s'améliorer année après année en devenant un intérieur solide efficace et facile à gérer. En l'absence du Monténégrin, le Sénégalais a été titularisé 15 fois et a produit des stats à l'image de son potentiel : 12,2 points à 50% (70% aux LF), 12 rebonds dont 5 offensifs, 1,7 contre, 1 interception, le tout en 31 minutes de jeu.

 

Nikola Pekovic et Gorgui Dieng ne sortent pas de la raquette, n'ont aucune extravagance offensive ou défensive. Ils font ce qu'ils savent faire et le fond bien.

Flip Saunders possède une belle brochette d'ailiers : Andrew Wiggins, Thaddeus Young, Anthony Bennett, Shabazz Muhammad. Stop ! Je sais à quoi vous pensez ! Mais avant de fermer cet article, donnez au moins une chance à ces joueurs de vous prouver que bien utilisés et bien encadrés, ce sont de gros calibres. 

 

Commençons par le numéro 1 de la draft. Annoncé comme un futur All-Star, Andrew Wiggins a déjà été l'auteur d'une Summer League prometteuse avec 15,5 points, 3,5 rebonds, 1,3 interception. Malgré les nombreux doutes qui peuvent planer au-dessus de lui, le talent et le physique sont là. Avec un bon staff, l'ancien de Kansas pour rapidement exploser et devenir un scoreur redoutable. Ses qualités physiques exceptionnelles lui permettent de prendre de vitesse les défenses et d'aller agresser l'arceau, aussi bien balle en main qu'en slasheur. En plus d'être un poison sur les transitions, Wiggins est très à l'aise sur les shoots pull up, aussi bien en isolation que sur pick & roll, peu importe la distance. Cette polyvalence offensive et la non-nécessité de porter le ballon dès le début de l'action, en font un joueur facile à intégrer dans un système de jeu et déplaçable aux postes 2 et 3. 

 

Thaddeus Young n'a jamais été un foudre de guerre. Cela dit, c'est un bon jouer pour deux raisons : gaucher et chiant. Comme tous les gauchers, il trouve des angles de tirs improbables, retombe toujours sur sa main gauche, et très dur à défendre sur ses drives. Très long et athlétique, il est capable de jouer aux postes 3 et 4, de couper à l'opposé du ballon, de dominer son défenseur dos au panier, de remonter le terrain comme une flèche... Bref, Young est un basketteur hybride qui pose d'énormes soucis de match up des deux côtés du terrain et son association avec Ricy Rubio sur transition et fin de système s'annonce déjà fulgurante. 

 

Anthony Bennett ne sait pas tirer. Préjugé ! Anthony Bennett est soft. Préjugé ! Anthony Bennett n'a rien dans le crâne. Préjugé ! Le pauvre joueur s'est tapé Mike Brown comme entraîneur. Le pire de la NBA. Incapable de créer des schémas offensifs intéressants, incapables de faire progresser et de mettre en confiance un joueur, c'est l'un des pires head coach de l'histoire du basket. Il a tué dans l'oeuf le talent de nombreux joueurs (Danny Green, Sasha Pavlovic, J.J Hickson, peut-être Luke Jackson on ne saura jamais). Et pourtant, quand Bennett a été drafté je me suis dit "Grandmama is back ! Larry Johnson (1er choix des Charlotte Hornets en 1991) est de retour." Pas très grand, très gros, mobile comme TGV, capable de coast to coast et de shooter sur la tête de n'importe quel adversaire. Le Canadien cache de nombreuses qualités qui pourrait en faire un joueur solide à 15 points et 8 rebonds par match. Sur le pick & roll il est capable d'aller écraser un dunk en roulant sur la défense mais aussi de tirer à mi-distance de manière très fiable. Il n'a que 21 ans et son apprentissage va (enfin !) commencer. 

 

 

Shabazz Muhammad. Vous riez ? Moi pas. Pour avoir joué avec lui, contre lui, et l'avoir observé des tribunes, je peux vous assurer que le gamin a du feu dans les mains et les jambes. Rapide, gainé, dur à l'impact, si vous défendez de trop près il explose au panier claquer un dunk, si vous lui offrez un mètre il tirera sans se poser de questions. Alors certes il est immature en dehors des terrains, mais c'est un jeune qui a envie de jouer et qui a besoin de pouvoir s'exprimer du haut de ses 21 ans et airs de superstars. D'ailleurs, quand il est allé squatter la D-League quatre matchs, il a tourné à 24,5 points et 9,8 rebonds de moyenne en 27 petites minutes de temps de jeu. Autres éléments intéressants, Shabazz Muhammad est un battant au rebond offensif et possède en plus un solide jeu dos au panier avec des moves d'intérieur, et pas avec des fadeaways mais bien des mouvements d'épaules, spin puis finition vers le panier.  

 

Ce sont les joueurs les moins talentueux du roster, mais leur expérience et habilité à produire des performances correctes en font de parfaits lieutenants. Mo Williams apportera du danger à trois points, Kevin Martin enquillera les paniers (18 points de moyenne en carrière), Corey Brewer volera des ballons, Ricky Rubio distribuera les caviars (8,6 passes par match l'an passé) et enfin Zach LaVine avec sa détente et ses longs bras pourrait devenir un joueur polyvalent en sortie de banc.