7 août 2000 : Jerry West quitte les Lakers
Patron de la franchise depuis 1982, Jerry West quitte sa franchise de toujours après une année exceptionnelle de son équipe, à l'issue de la saison 1999-2000. Mitch Kupchak prit la suite, à la tête d'une des meilleures équipe de l'histoire.
67 victoires pour 15 défaites ; Shaquille O’Neal sacré MVP à la quasi unanimité ; un titre de champion après 12 années de disette. La saison 1999-2000 des Lakers restera à jamais comme l’une des plus grandes de l’histoire. Derrière cette construction, un homme, légende absolue de la franchise : Jerry West. Le patron du sportif annonça, le 7 août 2000, son départ, après plusieurs décennies d'excellence à la tête de LA.
Arrivé à son poste en 1982, West est dans une position particulièrement confortable : les Lakers de Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar viennent de remporter le titre face aux Sixers. Sous l’égide de Pat Riley, le Showtime commence à dominer la ligue. Et comme le hasard fait bien les choses, LA possède le first pick ! Quelques années auparavant, un échange a eu lieu avec les Cavs, qui ont envoyé ce choix aux Lakers. Pas de chance, ça tombe l’année où Cleveland réalise la pire saison de son histoire. Ainsi, pour sa première décision, le logo sélectionna James Worthy à la Draft. Un maillon qui se révèlera essentiel pour l’équipe au cours de la décennie suivante.
- une période creuse
Jusqu’en 1991, Jerry West enchaîne les bons coups : il monte un échange pour faire venir Byron Scott, compère de Magic sur le backcourt, il choisit AC Green avec le choix 23 en 1985, puis Vlade Divac en 26 lors de la cuvée 1989. Malgré le départ de Pat Riley vers les Knicks et la retraite de Kareem Abdul-Jabbar, tout roule pour les Lakers. Sauf qu’à l’été 1991, toute la NBA est choquée : Magic Johnson, l’icône absolue, annonce sa séropositivité et sa retraite à l’âge de 31 ans. Cet événement imprévisible va chambouler les plans du patron.
Dès lors, les années 90 sont compliquées. Du moins, le début. Les Lakers sont moins forts, sortent au premier tour à deux reprises, et ratent les Playoffs en 94. Mais Jerry West à un plan : il le mettra en place lors de l’intersaison 1996. Agent libre, Shaquille O’Neal prend le max avec les Lakers. Parmi les meilleurs joueurs de la ligue, le pivot accepte le challenge. Pour le signer, il faut libérer du cap (et au poste 5 si possible). Ainsi, après plusieurs semaines de négociations, Vlade Divac est envoyé à Charlotte, en échange d’un choix de draft en 1996. Le pick 13 de cette cuvée appartient désormais aux Lakers. Kobe Bryant est pris malgré les réticences sur son profil (sortie de lycée). En fin de premier tour, Derek Fisher est sélectionné. Les bases sont posées.
- nouvelle dynastie
La franchise redevient compétitive à haut niveau : l’équipe réalise de très belles régulières mais bute en Playoffs. Parfois sévèrement avec de gros sweeps, comme en 1998 et 1999. L’équipe est articulée autour de Shaq and Kobe. On retrouve des joueurs comme Robert Horry, Glen Rice, Derek Harper, ou encore Rick Fox, que Jerry West est parvenu à recruter via la Free Agency, ou en montant des échanges. A l’aube de l’an 2000, le patron ajoute la dernière pièce du puzzle : Phil Jackson. Le coach, qui vient de réaliser deux three peat avec les Bulls, a pris une année sabbatique, avant de relever le défi à Los Angeles : un véritable succès, comme mentionné en début d’article…
En 18 saisons à la tête des Lakers, Jerry West n’aura remporté le titre d’Executive of the Year qu’une fois. Mais il aura laissé un trace indélébile : à huit reprises, ses équipes auront atteint les finales NBA, pour quatre titres. Il aura fait les ajouts pertinents pour compléter le Showtime, puis accepté l'épreuve de la reconstruction après la retraite imprévisible de Magic, avant de poser les bases d’une nouvelle dynastie à l’été 1996, en créant un des duos les plus létals de l’histoire.
Décédé en juin 2024, West fut une icône des parquents pendant ses 14 saisons sous le maillot des Lakers de 1960 à 1974. Il fut, ensuite, coach pendant trois ans, avant de finalement accepter le rôle de président des opérations basket. Présent à Los Angeles de 1960 à 2000, il est devenu en quatre décennies la personne la plus importante de l’histoire des Lakers. Chapeau l’artiste.