3 août 2000 : Grant Hill débarque à Orlando
Il y a tout juste 25 ans, le Magic pensait réaliser le coup du siècle avec l'acquisition de Grant Hill, un des meilleurs joueurs de l'époque. Cependant, les blessures auront eu raison de l'ailier
A la fin de la saison 2000, une partie du futur de la NBA va être bouleversée à jamais. Coaché par Doc Rivers, pour sa première saison sur un banc, le Magic rate de peu une qualification en Playoffs. De l'autre côté, les Pistons sont 7e de conférence et vont se faire balayer par le Heat. Mais surtout, Grant Hill, ailier de calibre MVP, arrive en fin de contrat rookie avec Detroit. La tendance est clairement à un départ et le drame arrive en fin de parcours dans le Michigan : le joueur se blesse à la cheville, et empire les choses en postseason. Mal entouré, le choix numéro 3 de la Draft 1994 décide de prendre la direction de la Floride à l'été 2000.
Agent libre, un sign and trade est monté : Grant Hill rejoint Orlando. En échange les Pistons obtiennent Chucky Atkins et... Ben Wallace. Dans le même temps, le Magic acquiert Tracy McGrady, toute jeune superstar montante, et est en négociations très sérieuses pour faire venir Tim Duncan. Un big three monumental est en construction. Au final, le Big Fundamental restera à San Antonio. Et le projet floridien tombera à l'eau. Les blessures ont détruit les ambitions de la franchise : l'ex Pistons ne jouera que quatre matchs en 2000-01, 14 la saison suivante et 29 en 2002-03. La saison 2003-04 est blanche. Après la signature d'un contrat à 92 milions sur sept ans à l'été 2000, le bilan est désastreux au bout de quatre saisons : 47 petits matchs, 43 en compagnie de T-Mac. Hill revient en forme par la suite mais c'est trop tard : l'ancien des Raptors est parti formé un duo de feu avec Yao Ming du côté de Houston. Orlando a lâché le projet, l'heure est à la reconstruction avec un pivot choisi à la Draft 2004 : un dénommé Dwight Howard.
- Les pistons vainqueurs de l'échange
Le Magic pleure ; les Pistons sont aux anges. Grand perdant du trade à l'instant T, Detroit va pourtant poser les premières pierres de sa décennie de domination à ce moment. Ben Wallace s'impose titulaire et deviendra quadruple DPOY et All Star au cours de son premier passage dans le Michigan. Chucky Atkins proposa de belles choses à la mène au début du siècle, avant de devenir le remplaçant de Chauncey Billups. Aussi, il aura une importance capitale un certain jour de février 2004 : c'est l'une des pièces qui permettra à la franchise de récupérer Rasheed Wallace. Le puzzle est complet : l'équipe ira au bout, remportera le titre quelques semaines plus tard et sera finaliste en 2005.
Destiné à dominer la conférence Est, le Magic n'a jamais pu profiter des qualités de Grant Hill, qui aurait dû prendre la suite de Michael Jordan pour la NBA. A l'inverse, les Pistons ont eu l'audace de se séparer de l'ailier et sont parvenus, à partir d'une contrepartie loin d'être au niveau sur le papier, à poser les bases d'une équipe championne. L'ailier était de loin le meilleur joueur de ce sign and trade. Pourtant, cet échange déséquilibré fut incontestablement à l'avantage de Detroit.