Le poste de meneur est un véritable casse-tête pour le coach Quin Snyder. C'est le chaînon manquant à un cinq majeur qui a pourtant fière allure avec Rudy Gobert, Derrick Favors, Gordon Hayward et le sophomore Rodney Hood. Avec l'arrivée récente de Shelvin Mack, le head coach dispose de nouvelles possibilités. Etat des lieux et récapitulatif des statistiques sur 36 minutes.
- Trey Burke : Un talent décevant
Comment Trey Burke a-t-il pu finir dans les rumeurs de transferts lors de la dernière trade deadline ? Drafté en 9ème position en 2013, il incarnait le renouveau du backcourt de la franchise. Star universitaire avec Michigan, le meneur a trusté quantité de trophées et récompenses individuelles (National College Player of the Year, Bob Cousy Award...). Pour lui faire place nette, la direction a même été jusqu'à trader Mo Williams et Randy Foye. Lors de son année rookie, Burke alterne le chaud et le froid. En délicatesse avec son shoot (38%), il score quand même 12,8 points et délivre 5,7 passes. Au sein d'une cuvée assez faiblarde, il termine 3ème dans le vote de Rookie of the Year. Cela reste à ce jour son dernier fait d'arme.
Loin de franchir des paliers, le meneur s'englue dans ses défauts : trop de dribbles, mauvaise sélection de ses shoots et manque cruel de playmaking. Au cours de sa deuxième année, il perd même son rôle de starter au profit du rookie australien Dante Exum puis de Raul Neto. S'il se taille encore la part du lion au niveau des minutes passées sur le parquet, il ne représente plus l'avenir de l'équipe au poste de meneur.
- Shelvin Mack : L’intérimaire idéal
Faute de grives, on mange des merles ! Voilà ce qui a dû trotter dans la tête des supporters mormons à l'annonce du recrutement de Shelvin Mack lors de la trade deadline. Le Jazz n'est pas parvenu à attirer un Top Meneur comme Jeff Teague ou Brandon Jennings. Et pourtant, ce trade pourrait bien être celui qui a le plus d'impact sur sa franchise, du moins à court terme. Réduit au garbage time à Atlanta, ce solide combo guard a enfin l'occasion d'exprimer son potentiel. Mack retrouve son ancien coéquipier de la fac de Butler, Gordon Hayward. Une relation privilégiée qui peut être un atout pour sceller le collectif.
Meilleur gestionnaire que Burke, il est aussi le meneur distillant le plus de caviars (6,4 assists sur 36 minutes). Quin Snyder ne s'y est d'ailleurs pas trompé en l'intronisant dans son cinq majeur dès sa deuxième apparition. De plus, sa polyvalence lui permet de glisser au poste 2, comme ce fut le cas en fin de match contre Houston. Lors de cette victoire cruciale contre un prétendant direct, la recrue s'illustre avec 17 points. Même s’il est trop tôt pour un bilan définitif, l'addition de Mack est une grosse plus-value pour Utah en vue des playoffs. Mais, le back office de Salt Lake s’orientera vraisemblablement vers la free agency pour recruter un gros poisson.
- Raul Neto : Un carioca chez les Mormons
Difficile d'imaginer un mélange des cultures plus exotique. Formé dans le club brésilien de Belo Horizonte, le jeune Raulzinho fait ses bagages pour le Vieux Continent en 2011. Direction la ligue espagnole à San Sebastian, où ses performances honnêtes (8,5 points et 2,9 passes) séduisent les Hawks qui le draftent en 47ème position en 2013. Il sera échangé dans la foulée pour le Jazz. Il faudra attendre le début de cette saison et la blessure au long cours de Dante Exum pour voir débouler Neto dans le grand bain.
Malgré son inexpérience à ce niveau et ses capacités limitées, le jeune brésilien est bombardé directement dans le starting five. Evidemment, il ne se montre pas au niveau de telles responsabilités (4,1 points et 34% de réussite lors du mois de novembre) et devient la cible des observateurs locaux. S'il présente plus les caractéristiques d'un back-up NBA, Neto a prouvé en février qu'il pouvait hisser significativement sa production : 8,0 points à 50%, 2 rebonds et 2,5 passes. Avec Shelvin Mack dans le roster, il devrait logiquement retrouver une place sur le banc avec un temps de jeu limité à une dizaine de minutes.