Comment remporter un titre NBA ?

Comment remporter un titre NBA ?

Playoffs NBA - Lignes de Fond - champion - Golden State Warriors - San Antonio Spurs - Cleveland Cavaliers
Les Spurs, champions NBA en 2014

La course au titre est plus ouverte que jamais cette année tant les prétendants semblent nombreux. C'est pour cette raison que Lignes de Fond a décidé de se pencher sur ce qui fait un champion NBA en s'appuyant sur les équipes titrées ces 15 dernières années.

Le titre NBA, c'est la consécration ultime, l'accomplissement d'une (ou plusieurs) saison(s) et parfois même d'une carrière. Chaque année, elles sont 30 équipes avec la même ambition, plus ou moins réalisable, et la longue route jusqu'au Graal est parsemée d'embûches. Il faudra près d'une centaine de matchs (saison et Playoffs compris) pour atteindre les NBA Finals et peut-être remporter le trophée tant convoité. Il est évident qu'il n'existe pas d'équipe type ou de modèle grâce auquel n'importe quelle franchise pourrait décrocher un titre NBA. Mais c'est justement ce qui fait la beauté de cette ligue, chaque champion y est parvenu à sa manière. Malgré tout, on peut retrouver des similitudes, des détails qui ne trompent pas et c'est ce que Lignes de Fond a tenté de décrypter. Quelles sont les clés pour devenir champion ? Quelles franchises ont le plus de chances d'aller au bout ? C'est parti pour l'épisode 10 de Lignes de Fond spécial Champion NBA.

 

  •  Domination & Gestion

 

C'est se mettre le doigt dans l'oeil que de croire que la saison régulière, bien que trop longue, ne sert à rien et que seuls les Playoffs comptent ! Si dans l'absolu, un titre se gagne en post-season, la quête du trophée de champion est un travail de longue haleine qui dure une saison, si ce n'est bien plus. Aucune équipe ne devient compétitive et performante à partir de fin avril par la grâce du bon Dieu. Sur les 15 derniers champions, tous étaient ainsi au dessus des 67% de victoires et aucune n'était classée en dessous de la 3ème place de sa conférence. Il faut remonter jusqu'en 1995 et le doublé des Rockets de Rudy Tomjanovich pour voir une équipe (la seule), 6ème de sa conférence, remporter la titre. Le véritable plus que prodigue une saison régulière réussie est l'avantage du terrain. Jouer à la maison devant son public dans une salle surchauffée peut parfois faire la différence dans les matchs couperets. Le bilan à domicile cumulé (en Playoffs) des 15 dernières équipes équipes championnes est ainsi de 148 victoires pour 31 défaites seulement ! Avoir potentiellement 4 matchs à la maison sur une série de 7 peut donc s'avérer décisif. Autre élément essentiel: la bonne gestion de l'effectif tout au long de l'année. Demandez aux Bulls 2012 ! Parfois, mieux vaut terminer dans le top 3 avec des cadres en bonne santé qu'à la première place avec des joueurs à bout de souffle après le long marathon de 82 matchs. Certains coachs (Poppovich, Carlisle ou encore plus récemment Spoelstra) sont des pointures dans l'art de gérer leurs protégés. Il n'est tout de même pas donné à tout le monde de terminer en haut du classement tout en maintenant son cinq de départ à un temps de jeu limité. C'est la profondeur du banc qui fait la différence. Cette année, des équipes comme les Spurs, les Warriors ou encore les Hawks ont eu les ressources nécessaires pour arriver en post-season avec un effectif qui pète la forme.

 

  • Run-n-Gun ou Lockdown D ?

 

Un certain Michael a dit "L'attaque fait lever les foules, la défense fait gagner des titres". Bien qu'en la contextualisant, cette citation n'est pas aussi réductrice qu'elle en a l'air, l'histoire récente nous montre que les équipes purement défensives qui sont allées jusqu'au titre n'existent pas (à l'exception peut-être de Detroit en 2004, bien qu'ils aient monté le ton offensivement en Playoffs). Basons-nous sur les offensive et defensive ratings (nombre de points inscrits ou encaissés pour 100 possessions), qui permettent d'évaluer l'efficacité des attaques et des défenses. Mis à part les Pistons de 2004 donc, qui n'étaient que la 18ème attaque mais 2ème défense du championnat et les Lakers de 2001 qui ont remporté le titre tout en étant la 17ème défense de la ligue (mais 2ème attaque), on remarque que les 14 autres franchises championnes figuraient non seulement dans le top 10 des meilleures défenses mais aussi dans le top 10 des meilleures attaques. Encore mieux, 11 des 15 derniers champions étaient dans le top 7 des meilleurs offensive ratings et 13 sur 15 figuraient dans le top 7 des meilleurs defensive ratings. La clé semble être donc le parfait équilibre entre le rideau de fer défensif et l'efficacité offensive. Cette saison, seuls les Warriors, les Spurs, les Hawks et les Blazers figurent à la fois dans le top 10 des meilleures attaques et défenses... Les Warriors sont notamment classés 2ème et 1er dans ces classements.

 

  • De l'expérience, un collectif rôdé et un difference maker

 

Si les points développés précédemment concernent principalement des facteurs visibles à l'échelle d'une saison, l'expérience (qui s'engrange au fil des années) joue un grand rôle lors des phases finales. S'il suffisait de construire une équipe de talents individuels pour gagner, de nombreuses équipes déchues auraient connu le succès. Des Lakers (2003-2004) aux Nets (2013-2014), en passant par les Wolves de Garnett/Sprewell/Cassell ou encore les Lakers de Howard/Gasol/Bryant/Nash, aucun(e) de ces équipes  amas de talents n'avaient l'expérience commune nécessaire pour aller défier les grosses écuries se connaissant alors par coeur. Gagner ensemble, ça s'apprend et surtout ça prend du temps, certaines franchises n'ont même jamais connu le titre malgré avoir la carte de la continuité (oui, Reggie Miller et Karl Malone peuvent blâmer les Bulls de MJ). Ainsi, lorsqu'on se penche sur les effectifs des 15 derniers champions NBA, tous étaient constitués d'au moins 5 joueurs ayant cohabité au minimum 3 saisons complètes avant le couronnement (hormis pour le premier titre du Heat, seuls Dwayne Wade, Udonis Haslem, Mario Chalmers et Joel Anthony jouaient pour le Heat trois ans auparavant). La cohérence collective et l'alchimie sont primordiales donc mais pas seulement ! Tout champion comptait dans ses rangs au moins un, si ce n'est plusieurs joueurs capables de faire la différence individuellement (Kawhi Leonard, pourtant au centre du collectif, en était un parfait exemple l'an dernier avec ses matchs 3, 4 et 5 des NBA Finals). Sur les 15 derniers champions, tous comptaient au moins un joueur all star l'année de leur titre, 9 en possédaient deux et le Heat (2011-2012 puis 2012-2013) en avait même trois. La présence d'un go-to-guy est essentielle pour faire basculer un match. C'est notamment pendant les temps faibles que l'on attend de ce genre de joueurs qu'il porte l'équipe à bout de bras pour remettre ses coéquipiers dans le bain. Dans des séries de Playoffs allant parfois jusqu'à sept matchs, l'élimination peut se jouer à quelques possessions, voir même à un ballon et ce n'est jamais un luxe pour tout collectif qu'il soit, d'avoir un joueur capable de prendre le tir décisif ou de faire le bon choix.

 

  • Quels prétendants pour cette année ?

 

Nous n'aurions jamais la prétention de dire que les critères évoqués ci-dessus nous permettraient de prédire avec certitude le prochain champion NBA 2015. Mais si les statistiques ne constituent en rien une garantie, elles sont souvent de bons indicateurs quant aux chances de réussite de nos protagonistes. Voici donc la liste des principaux favoris au titre, leurs forces & faiblesses ainsi que les previews détaillées d'Inside Basket:

 

 Golden State Warriors


Forces : Incroyable impression de puissance et de domination en saison, équilibre attaque/défense, profondeur de banc, avantage du terrain

Faiblesses : Manque d'expérience en Playoffs, statut de leader à assumer (pression médiatique)


La preview ISB des Warriors par Antoine Abela

 

​ San Antonio Spurs


Forces : En bonne santé, sur une excellente dynamique en fin de saison, équipe équilibré/complète et expérimenté, ils connaissent le chemin des finales et sont motivés par l'idée d'un back-to-back afin de clore la dynastie Spurs

Faiblesses : 6ème place de la conférence synonyme de non-avantage du terrain, leur statut de champion en titre font d'eux l'équipe à éliminer, conférence Ouest dense


La preview ISB des Spurs par Yvo Bene

 

Cleveland Cavaliers


Forces : Au complet, grosse deuxième partie de saison (33-9 depuis janvier), profondeur de banc, effectif complémentaire, conférence plus faible, LeBron James...

Faiblesses : Manque d'expérience en Playoffs des cadres (Love, Irving, Mozgov), trop tôt pour atteindre l'objectif du titre (remake du Heat 2011 ?)


La preview ISB des Cavaliers par Simon

 

​ Houston Rockets


Forces : Avantage du terrain, ils ont appris des erreurs de l'an passé (top 10 des meilleures défenses cette saison), expérience en Playoffs et Finales (Terry, HowardHarden, Ariza) , leadership de James Harden

Faiblesses : Santé (Beverley et Motejiunas absents), quid de la santé de Dwight Howard ?


La preview ISB des Rockets par David Kalmes

 

Atlanta Hawks


Forces : Collectif et profondeur de banc, stabilité de l'effectif et du coaching staff, impressionnants de facilité en saison, adresse (à tous les postes), peu de pression médiatique malgré leur 1ère place de la conférence Est

Faiblesses : Manque d'expérience en Playoffsqui sera le go-to-guy ?


La preview ISB des Hawks par P-O Thillay

 

​ Chicago Bulls


Forces : Expérience, raquette inégalé (Noah, Gasol, Gibson, Mirotic), soif de revanche sur les années passées, expérience, habitués à jouer demi-terrain, émergence de Jimmy Butler en leader

Faiblesses : Baisse de l'intensité défensive cette saison, fatigue (Jimmy Butler est le joueur qui joue le plus de minutes en NBA), mauvais tirage (Cavaliers en demi-finales de conférence, sans l'avantage du terrain)


Preview des Bulls par Oussama Ben Saad

 


Les previews des outsiders: Clippers, GrizzliesBlazers, Raptors, Wizards, Mavericks, Bucks, Pelicans, Celtics, Nets