Nicolas Batum, la résurrection

Nicolas Batum, la résurrection

Nicolas Batum - Steve Clifford - Brandon Roy - Damian Lillard - Michael Jordan
Crédit photo : foxsports

Nicolas Batum a stagné ces dernières années avec les Blazers, mais depuis son arrivée à Charlotte, Batman a littéralement pris son envol. Retour sur cette transformation inespérée.

  • Un passage par Portland au goût amer

Doté d'un talent hors-norme, d'un énorme potentiel et du physique parfait, Nicolas Batum a tout les atouts nécessaires pour régner sur la NBA.

Dès son arrivée dans la ligue, Batum est confronté à un rôle de titulaire et donc à de lourdes responsabilités pour son jeune âge (20 ans).

Pour sa saison de rookie, le frenchie tourne en moyenne à 5,4 points et 2,8 rebonds en 18,4 minutes par match. Ces statistiques sont loin d'être impressionnantes mais elles vont rapidement augmenter en raison d'un temps de jeu revu à la hausse.

 

Lors des six saisons suivantes, Nicolas Batum va s'imposer comme titulaire indiscutable et comme élément important du roster des Blazers. 

Durant ces six saisons, l'ailier affiche une moyenne de 12,2 points, 5,3 rebonds et 3,2 passes en 32,4 minutes par match. 

Il est clair qu'il y a une nette progression par rapport à sa première année dans la grande ligue mais Nico' ne répond malheureusement pas aux attentes placées en lui.

Partager le ballon avec des superstars telles que Brandon Roy, LaMarcus Aldridge et Damian Lillard n'aura en rien aidé Batum à éclore dans l'Oregon.

Offensivement, Nicolas Batum se contentait de faire voyager la balle au maximum alors qu'il avait largement les moyens de figurer parmi les premières options offensives des Blazers.

Bien qu'il soit un défenseur très complet, c'est sur le plan offensif que Batum a toujours été attendu au tournant.

 

Pour sa dernière saison avec les Blazers, Batum est catastrophique. Avec 9,4 points, 5,9 rebonds et 4,8 passes en 33,5 minutes de moyenne par match, cette saison est synonyme de trade et c'est alors que Noah Vonleh et Gerald Henderson débarque à Portland tandis que Batman s'envole pour Charlotte.

 

  • Un transfert à Charlotte qui fait renaître le frenchie

Nouvelle équipe, nouvelle Conférence, nouveau rôle, nouvelles responsabilités et nouvelles amibitions, voilà les changements auxquelles Batum va devoir rapidement s'adapter avec les Hornets.

En plus de ces nombreux changements, les attentes sont une nouvelle fois énorme pour l'ailier de 26 ans. En effet, Nicolas Batum est l'une des premières options offensives de son équipe, et en l'absence de Michael Kidd-Gilchrist, le Français a d'autant plus de responsabilités à assumer.

Malgré la présence de Kemba Walker et de Al JeffersonNicolas Batum réalise tout de même un départ canon avec pas moins de 16,9 points (42,7% à 3 points), 6,1 rebonds et 4,1 passes en 35,2 minutes par match.

Il n'aura pas fallu longtemps à Batum pour prouver que sa dernière année avec les Blazers n'était qu'une erreur de parcours, mais il faudra cependant qu'il continue sur sa lancée si il ne veut pas revivre cette saison 2014-15.

 

Son coach Steve Clifford admire énormément sa toute nouvelle recrue, et il y a de quoi...

 

Nicolas Batum joue avec énormément de confiance. Il a énormément de qualités, il a la taille parfaite, le talent, la polyvalence, et c'est surtout un grand compétiteur qui dispose d'un QI basket supérieur à celui des autres joueurs.

 

Nicolas Batum a pris une nouvelle dimension avec les Hornets, c'est indéniable. Batman a enfin pris son envol, a tel point qu'on se demande si il est capable de devenir un véritable franchise player. Il lui reste évidemment beaucoup de chemin à parcourir pour être la pierre angulaire des Hornets, mais cela semble tout de même être un objectif atteignable si il arrive à corriger son plus gros défaut : l'irrégularité.

 

  • Un franchise player à en devenir

Ces dernières années, les Hornets disposaient d'une défense très solide, mais également de l'une des pires attaques de la ligue.

Pour cette saison 2015-16, Steve Clifford veut remédier à ce gros problème offensif en adoptant un jeu plus rythmé et plus espacé.

Avec ce nouveau plan de jeu et un effectif remanié (8 nouveaux joueurs sur 15), les Hornets ont désormais la 5ème meilleure attaque de ce début de saison. 

 

Nicolas Batum est la principale raison de cette progression offensive des Hornets. 

En l'absence de Michael Kidd-Gilchrist - l'un des principaux leaders des Hornets -, Nicolas Batum est le 2ème meilleur marqueur et le 2ème meilleur passeur de son équipe - en ce début de saison - derrière Kemba Walker.

En attaque ,Batman est généralement au départ des actions. Son rôle est de fixer les défenseurs afin de trouver un shooteur ouvert, et Batum l'a bien compris :

 

Être l'une des premières options ne veut pas dire prendre 25 tirs par match. A Charlotte, j'ai énormément le ballon au départ des actions pour créer des mouvements, des décalages, faire des passes décisives, etc... Le coach veut vraiment que je sois à la création. Kemba Walker et Al Jefferson me donnent déjà beaucoup la balle. C'est en ce sens que je dois être la première option offensive.

 

Le nouveau rôle de Nicolas Batum lui correspond à la perfection, a tel point qu'on se demande si il a les épaules pour être un franchise player.

L'absence de MKG est de bonne augure pour Nicolas Batum puisque le Français a plus de place pour s'exprimer et pour montrer l'étendu de son talent aux dirigeants des Hornets.

Malheureusement, Nicolas Batum est irrégulier, et c'est d'ailleurs son plus gros défaut. En effet, Batum est capable de planter 33 points un soir, puis de mettre 4 points le match suivant, c'est ce qui l'empêche, pour le moment, d'avoir un rôle de franchise player.

 

Batum est excellent en ce début de saison et son irrégularité se fait de moins en moins ressentir.

Cette saison, Batman a été honoré par la NBA. En effet, le Français a remporté le titre de Player Of The Week suite à une semaine digne d'une superstar avec une moyenne de 25,5 points (à 57,7% à 3 points), 6 rebonds et 3 passes par match.

Cette récompense est amplement méritée et cela prouve bien que Batum se sent bien dans ses baskets avec sa nouvelle équipe.

 

Cette saison 2015-16 est une année charnière pour l'avenir de Nicolas Batum.

En effet, l'ailier sera free agent l'été prochain, il devra donc prouver durant la totalité de la saison qu'il mérite d'obtenir le contrat qu'il désire.

Même si Batum déclare vouloir rester concentré sur le présent, on se doute qu'il s'est déjà penché vers son avenir en NBA.

 

En arrivant à Charlotte, Batum a relancé sa carrière en plus de donner une nouvelle dimension au jeu des Hornets. Il est évident que la franchise de Michael Jordan réfléchira à deux fois avant laisser partir le Français si il continue la saison sur sa lancée.

Au vu des derniers contrats obtenus par l'ensemble des joueurs NBA et de l'explosion du salary cap, un contrat de 80 millions de dollars sur 5 ans semble être abordable si Batum termine l'exercice 2015-16 sur la même dynamique qu'en ce début de saison.

 

Un changement de décor a permis à Nicolas Batum de montrer ce qu'il est réellement capable de faire sur un terrain de basket.

Batman a enfin pris son envol après plusieurs années de déception et son avenir semble désormais rempli de billets verts et de succès, c'est du moins ce qu'on lui souhaite de tout coeur !