Meilleur ailier à l'Est ?

Meilleur ailier à l'Est ?

Tobias Harris - Orlando Magic - All Star
Crédit photo : Fernando Medina - NBAE/Getty Image

Bon allez, on met une pièce sur Tobias Harris pour le ASG de cette saison ? Melo et LeBron vont accaparer les poste 3 et 4 dans le starting five mais qui derrière ces deux joueurs fait mieux que Tobias Harris au poste d'ailier dans cette de la conférence Est à l'heure actuelle ?

On le sait, les Américains sont obsédés par les statistiques en tout genre. Parmis elles, la win shares, une sorte de chiffre savamment calculé qui indique la contribution d'un joueur dans les victoires de son équipe. À l'Est, les trois ailiers dominants sont Lebron James (0,180), Tobias Harris (0,135) et Carmelo Anthony (0,122) ! Et oui vous ne rêvez pas, l'ailier du Magic se trouve devant Melo, juste derrière King James. 

  • Une forme olympique !

Jeff Green inscrit 19 points par rencontre mais avec des pourcentages d'adresse bien inférieurs à ceux de l'ailier d'Orlando ! D'ailleurs, c'est l'ailier le plus adroit de la conférence Est. Seul Jabari Parker fait mieux que lui avec 48,1 % aux shoots contre 47,6 % pour Harris. Harris ayant tenté 89 shoots de plus que le rookie des Bucks. Même constat longue distance chez Tobias Harris  puisque l'intéressé dispose d'un excellent pourcentage dans ce domaine avec pas moins de 43,4 %. Depuis le début du mois de décembre, ses pourcentages sont même en hausse et hormis la déconvenue face aux Clippers, Orlando reste sur un bilan de trois victoires et une défaite au buzzer face au leader de la conférence Ouest, Golden State (97-98). Sa meilleure performance de la saison, il l'a réalisé face aux Kings en dominant par la même occasion Rudy Gay avec 27 points dont un solide 4/5 longue distance.

  • Corner three's

Depuis le début de sa carrière, Harris possède une moyenne de 29,8 % à 3 points. La saison dernière, il s'est montré peu adroit dans ce secteur de jeu avec un faible 25,4 %. C'est dire les progrès du joueur dans ce domaine cette année. Depuis que son shoot à trois points est devenu plus fiable, Harris s'est transformé en un scoreur nettement plus efficace. En ajoutant cette nouvelle dimension à son jeu, il est devenu un menace importante pour les défenses adverses.

"J'ai juste travaillé mon shoot à 3 points. Toutes les positions. Je veux m'assurer d'avoir un maximum de shoots dans les corner, de prendre le shoot dans un bon rythme. Je sais quand mes coéquipiers vont chercher à me trouver, nous commençons à bien nous comprendre. Je suis régulier et plus confiant face à ce type de tentative. Le travail commence à payer"

Harris déclare meme que certaines équipes le presse très haut à trois points et le force à pénétrer, lui ouvrant des drives vers le panier, alors que son jeu à mi-distance est fatale pour n'importe quelle défense.

 

Le shot chart de Tobias Harris illustre le fait qu'il affectionne tout particulièrement le shoot à 3 points dans les corners et notamment celui de droite (source/basket reference). L'addition d'un shoot longue distance est une corde de plus à son arc et ce même s'il n'en abuse pas - seulement 2,5 tentatives par match.

  • Un produit pas encore fini

Harris a vu sa moyenne de rebonds par match pareillement augmenter cette saison - 7,9 contre 7 l'année dernière - mais reste perfectible dans plusieurs domaines et notamment sur le plan défensif où l'intéressé semble connaître quelques difficultés dans certaines situations (source : NBA.com/stats).

 

 

Tout d'abord, évoquons le positif et sa défense en périphérie. On s'aperçoit que l'ailier du Magic conteste efficacement les tentatives de son vis-à-vis derrière la ligne à 3 points puisque ses adversaires directs ne convertissent que 24,6 % de leurs tentatives alors qu'habituellement, ils valident 35,3 % de leurs shoots longue distance. Il conteste le shoot, il gêne les déplacements, il ne mord pas aux feintes ainsi pourquoi s'écarter face à Tobias Harris ? La réponse est sans équivoque ! Il suffit d'appuyer là où ça fait mal ! Les adversaires de Tobias Harris ne se risquent pas à tenter de loin mais au contraire tendent à se rapprocher du cercle. Les brèches apparaissent nombreuses lorsqu'on sait que près de 70 % des tentatives de ses adversaires à moins de 2 mètres sont validées contre 62,2 % à un peu plus de 3 mètres. Ces chiffres ne sont pas très glorifiant surtout lorsqu'on observe les pourcentages que réalisent ses opposants à l'accoutumé...

  • Un avenir en Floride ?

Orlando aura la possibilité de s'aligner sur les prochaines offres dont Tobias Harris fera l'objet, les dirigeants floridiens préservent l'avantage sur les autres franchises. Les récentes prolongations de certains jeunes joueurs - Parsons (3 ans/45 M $), Thompson (4 ans/69 M $) et Hayward (4 ans/63 M $) - laissent présager quelques offres juteuses en provenance d'autres franchises. Cette saison est déterminante pour lui dans l'optique de décrocher un gros contrat durant les années à venir. Agé de seulement 22 ans, Harris a le profil du jeune joueur en devenir, une identité qui entre en adéquation avec la direction que souhaite prendre le front-office du Magic - la moyenne d'âge du roster est d'un peu moins de 25 ans - qui vient de prolonger Vucevic pour 54 millions de dollars sur 4 ans.

 

Le danger pourrait venir d'une franchise en capacité de proposer un contrat trop important sur lequel le Magic ne serait pas en mesure de s'aligner. Tobias dispose effectivement d'une marge de progression mais de là à casser sa tirelire ? A combien évaluerez-vous le contrat d'un joueur tel que Tobias Harris qui cumule cette saison 18,9 points et 7,9 rebonds de moyenne ? Il va falloir prendre en considération le facteur lié aux blessures sachant que Tobias a déjà squatté l'infirmerie malgré sa jeune carrière. Une blessure cette saison viendrait clairement influencer les enchères et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles les dirigeants n'ont sans doute pas encore pris la peine de prolonger leur joueur ("wait and see rules").

 

Après seulement trois saisons passées dans la ligue, Tobias Harris est à un tournant de sa carrière. Il a entrepris la saison 2014-2015 de la meilleure des manières d'autant plus que le Magic est loin d'être ridicule  - 9ème à l'Est - avec un bilan de 9 victoires pour 14 défaites. Mon confrère Antoine Abela me suggère la chose suivante concernant la free agency à venir "Orlando matche toutes les offres n'excedant pas les 60 millions de dollars sur 5 ans". Et vous chers lecteurs, à quel choix votre âme de GM nous mènerez ?