Les Raptors peuvent-ils aller en finale de conférence ?

Les Raptors peuvent-ils aller en finale de conférence ?

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À partir du 19 avril, certaines franchises seront en mission. Les Playoffs démarreront et ce sera le début de saison pour de nombreuses équipes. Car si les Bobcats et les Mavs sont heureux de retrouver les phases finales, d'autres franchises attendent ce jour depuis un an avec une seule idée en tête : le titre de champion. En effet, malgré 16 équipes participant aux Playoffs et donc potentiellement 16 vainqueurs différents, toutes n'ont pas le même statut. Et nous ne parlons pas de favoris. Mais de concurrents et de prétendants. Le premier décrit une franchise dont l'objectif sera d'aller le plus loin possible dans la compétition, tandis que l'autre représente celles dont un autre résultat que la victoire finale serait synonyme d'échec. Profitant des duels du premier tour des Playoffs, la rédaction d'ISB débat de ces statuts et délivre son verdict. Alors, Toronto... Concurrent ou prétendant ?

  • Ce qu'il faut savoir sur Toronto

Bilan : 48 victoires-33 défaites

Classement : 3ème à l'est
Joueurs clés : Kyle Lowry, DeMar DeRozan, Terrence Ross, Jonas Valanciunas
Chiffres clés : 101,4 points inscrits par match (13ème attaque), 98,1 points encaissés (7ème défense)

  • Un concurrent avec des atouts

Sylvain : Les Raptors ne se sont pas qualifiés en playoffs par hasard. Ils frôlent les 50 victoires, et ont réussi à résister aux assauts des Bulls sur leur troisième place en terminant très fort (20 victoires pour 9 défaites depuis le All Star break). Ses succès sont dus à un collectif qui tourne bien, sous un houlette d'un coach dont on a pourtant beaucoup douté. Mais après le départ de Rudy Gay en décembre dernier, Casey a trouvé le moyen de le remplacer, en confiant les clés du camion à son meneur Kyle Lowry. Ce dernier, en compagnie du sophomore Terrence Ross et du néo-All Star DeMar Derozan, a fait feu de tout bois. A leur côté, Jonas Valanciunas et Amir Johnson tiennent solidement la raquette. Résultat : les Raptors ont une attaque décente et une défense solide. Une jeunesse explosive et affamée pour venir à bout des Brooklyn Nets ?

  • Mieux que prévu mais pas assez

Manu : On aurait tort de sous-estimer le bilan des Raptors. La concurrence leur a laissé le champ libre mais ils ont été bien plus solides qu'annoncés. Ils ont été la meilleure équipe de la Conférence à l'extérieur et ont réussi à remporter 16 de leurs 30 matchs contre l'Ouest (dont un 7-3 contre la très relevée Southwest Division!). Depuis décembre, ils ont su rester constants pour tenir tête aux vétérans de Chicago et de Brooklyn. Mais ils sont encore loin des deux favoris que sont Miami et Indiana (en forme) : le Heat les a battu quatre fois cette année.

L'inexpérience des play-offs sera déterminante. Les Raptors auront un peu d'insouciance en se disant que leur saison est déjà un succès et devraient se casser les dents face à des adversaires habitués à la tension du tournoi éliminatoire. D'autant plus quand on sait que l'équipe canadienne a du mal avec les matchs serrés (sept défaites sur dix rencontres décidées à moins de trois points d'écart). Néanmoins, Toronto a les moyens de faire son meilleur parcours en play-offs depuis 2001 (demi-finales de Conférence) si elle tombe sur un autre adversaire inexpérimenté comme Washington.

  • L'effectif est-il trop limité pour aller loin ?

Sylvain : Dire que les play-offs représentent une grande inconnue pour les Raptors est un doux euphémisme. La franchise ne s'était pas qualifiée depuis 2008, et des joueurs majeurs de l'équipe, seul Kyle Lowry connaît le goût âcre des matchs disputés au mois de mai (avec Houston en 2009).

Or, quand on sait le poids de l'expérience pour gérer les rencontres au couteau, on peut estimer que Toronto est sérieusement désavantagée. Toutefois, les Canadiens sont une équipe imprévisible, difficile à décrypter pour les staffs adverses.

 

Manu : Le mega-trade réalisé en décembre avec Sacramento aurait du chamboulé cette équipe. Ça n'a pas été le cas, ce qui paradoxalement est un avantage et un inconvénient. Une fois Rudy Gay parti, un nouveau cinq de départ s'est tout de suite formé, Terrence Ross prenant la place de l'ailier pour rejoindre les titulaires DeRozan, Valanciunas, Johnson et Lowry. Ces hommes jouent ensemble depuis deux ans et leur cohésion est la raison majeure du succès des Raptors (sixième line-up la plus utilisée dans la ligue avec 700 minutes sur le parquet). Derrière, c'est un peu plus compliqué : les joueurs majeurs du banc sont tous arrivés en cours de saison et leur impact est encore limité. 
Pourtant, les pièces récupérées en échange de Gay sont prometteuses, notamment Greivis Vasquez et Patrick Patterson qui tournent à près de dix points par match en 20 minutes de jeu. Mais eux aussi manquent d'expérience pour donner un réel coup de pouce psychologique à l'équipe pour ces play-offs.