Les Hawks étaient trop gentils...

Les Hawks étaient trop gentils...

Atlanta Hawks - Paul Millsap - LeBron James - Cleveland Cavaliers

Malheureusement, les Hawks ont encore été sweepés par des Cavs supérieurs. Le beau jeu ne suffit pas...

Encore sweepés par les Cavs, les Hawks peuvent nourrir des regrets... Contre cette équipe, la malédiction les poursuit. L'opposition de style a tourné court et les Hawks sont d'ores et déjà sortis des playoffs alors qu'ils ont offert une résistance solide aux Cavaliers. Pourtant, dès lors qu'ils prenaient l'avantage, on sentait les Hawks inférieurs aux Cavaliers. Jamais les joueurs de Cleveland n'ont semblé être en difficultés contre l'une des meilleures équipes de la Conférence Est ? Une classe d'écart semblait séparer les Hawks des Cavaliers... Une classe que n'a jamais réussi à combler cette belle équipe. Ce n'est pas la première fois que les Hawks laissent cette impression d'impuissance alors qu'ils ont un effectif des plus solides. Pourquoi ? 

 

Avant tout, le jeu d'Atlanta est basé sur une circulation de balle redoutable capable de rendre fou la plupart de leurs adversaires. Mike Buldenhozer, en tant que digne élève de Gregg Popovich, connaît ses classiques et est attiré par le beau jeu offensif. Il a également de très bon système défensif axé notamment autour du duo Al Horford-Paul Millsap. Bien que souvent impeccable offensivement, cette équipe s'appuie sur une paire d'intérieur All Star associée à un meneur de jeu de qualité et plusieurs joueurs de devoir pour les entourer. La force d'Atlanta, c'est leur collectif ; c'est ce dernier qui permet à Atlanta de pouvoir prendre l'avantage sur la plupart de leurs adversaires. C'est aussi une de leurs limites face à des adversaires, supposés supérieurs sur le papier. 

 

Leur jeu léché fonctionne contre des équipes composées d'individualités moins fortes que celles de Cleveland. Contre une équipe du calibre de celle de LeBron James, il faut être capable de proposer plus de méchanceté, plus de vice, en un mot : il faut avoir la faculté de s'adapter et de proposer autre chose qu'en saison régulière. Ce n'est pas le jeu offensif d'Atlanta qui est criticable sur cette série mais son jeu défensif, trop stéréotypé. Ils n'ont jamais été capable de donner des coups à leurs adversaires pour pouvoir opposer une résistance plus acharnée et empocher au moins un match (une progression non négligeable par rapport à l'année précédente). Les Pistons l'avaient compris au tour précédent en tentant de limiter l'impact de LeBron James grâce à une pression défensive et des fautes limites. Cela n'a pas été suffisant mais leur hargne et leur envie était impressionnante à regarder mais leur manque d'expérience leur a été fatal. Aux Hawks, l'expérience est présente, mais le vice non ! Des joueurs trentenaires (ou presque) qui sont rodés depuis quelques saisons aux luttes de playoffs sont là, mais ils ne sont pas fondamentalement méchants, ou capables de le devenir ! C'est clairement ce qu'il leur a manqué pour franchir ce cap de la bonne équipe, mais également du bon sparring partner. Ils leur manquent un ou deux joueurs ugly capables de limiter de manière plus ou moins légale l'impact de leur adversaire... 

 

Cette équipe est trop propre. Beaucoup trop propre. Désespérement propre... C'est leur force mais également leur faiblesse. Ils ont un jeu plaisant ainsi qu'une solide défense mais pour s'opposer aux Cavs, cela n'est pas suffisant. Il faut avoir des gars capables de faire le sale boulot. Durant cette série, hormis Paul Millsap (dont la vitesse est trop limitée pour pouvoir contenir le maître à jouer des Cavs), aucun autre joueur n'a été capable de se salir les mains. Peut-être aurait-il fallu confier plus de responsabilités à un Thiago Splitter à l'intérieur, capable dans ses matchs avec les Spurs de mettre quelques vilains coups ? Il est vrai que cela n'aurait pas été suffisant. Thabo Sefalosha, tout bon défenseur qu'il est, n'a pas le physique adapté pour limiter LeBron James, c'est également le cas de Kent Bazemore... C'est là tout le problème. Contre Cleveland, il faut limiter l'abattage de LeBron James. Et pour se faire, il faut lui imposer un combat de tous les instants. Andre Iguodala l'a montré l'année dernière, il faut reproduire ce shéma en faisant sortir le King de sa zone de confort. De là, les Cavs sont désunis... Pour cela, même sans très bon déffenseur, il faut des chiens de garde, capables de donner des coups... C'est peut-être leur seul manque, mais c'est ce qui freine leur progression. 

 

Certes, c'est beaucoup plus facile sur le papier que sur le terrain mais les Hawks laissent toujours la même impression : celle d'une équipe dôtée d'un beau jeu mais incapable de pouvoir hausser son intensité contre des adversaires plus forts. 

 

Reste à savoir s'ils veulent garder leur étiquette d'éternels seconds où s'ils veulent véritablement jouer le titre dans les années à venir.