Les Clippers sont limités

Les Clippers sont limités

Chris Paul - Los Angeles Clippers

"Un titre ou rien", c'est avec cet état d'esprit que les Clippers ont attaqué la saison. Or, cela semble déjà s'éloigner, voici pourquoi...

  • Doc Rivers à la barre des accusés

 

Même si les lacunes des Clippers sont globales, il est bon de rappeler que Doc Rivers possède à Los Angeles la double casquette de coach et de General manager. Tous les choix sportifs  sont donc de son fait. Or il y a beaucoup à dire.

 

Un recrutement très discutable :

 

Depuis plusieurs saisons, Doc Rivers ne semble pas avoir la main heureuse dans ses choix durant l’off-season. Hormis Reddick qui, on y reviendra plus tard, est une satisfaction, si on s’attarde sur les signatures  et les échanges effectués lors de ces dernières saisons, on est en droit de se poser des questions : la signature de Spencer Hawes fut un échec, le trade pour Stephenson est pour le moment un échec retentissant (l’ancien Pacer n’a même pas joué contre les Warriors jeudi dernier), la signature de son fils parce que…c’était son fils continue de se demander si Rivers est toujours lucide lors de ses choix dans le recrutement. A sa décharge, il faut tout de même noté qu’il a réussi a attiré cet été Josh Smith qui apporte déjà et l’apport de Pierce devra être juger sur ses performances lors des prochains play-offs. 

 

Des formes de jeu trop statiques :

 

Le problème avec les Clippers, c’est qu’offensivement, ils sont trop prévisibles. Le match contre les Warriors ce jeudi a mis en lumière leurs qualités et à la fois leurs défauts. En première mi-temps, la performance aux tirs de Chris Paul et l’apport de Blake Griffin les ont rendu inarrêtables. A tel point que lors du deuxième quart temps, les Clippers shootaient à 72%. Un taux que l’on ne peut certainement pas maintenir durant tout un match. Et quand Golden State s’est mis à défendre et à venir doubler sur toutes les prises de position au poste bas de Griffin, les Clippers se sont retrouvés perdus et ce pour plusieurs raisons. Blake a été incapable de lire les brises à deux et de les sanctionner en renversant le jeu, Jamal Crawford, notamment, s’est entêté à tirer après 4 ou 5 dribbles sur place et les Angelinos ne possèdent aucun jeu sans ballon côté faible. C’est bien simple, il ne se passe rien. Or, c’est sur le niveau du jeu sans ballon d’une équipe qu’lon juge son niveau offensif. L’analyse sera ici très dur mais au Clippers, nous sommes proche du néant. Cela est d’autant plus vrai lorsque J.J. Reddick est absent comme cela était le cas lors de l’affiche de la semaine. Et si l’on regarde les dernières équipes à avoir décroché le Graal, leu jeu sans ballon était une part importante de leurs réussites offensives. 

 

Un coaching incompréhensible :

 

On ne va pas tirer sur l’ambulance mais faire jouer Austin Rivers coute que coute détruit de plus en plus la crédibilité de son père. Même s’il est capable de défendre, l’ancien de Duke est incapable de créer pour les autres et le faire jouer en back-up de Paul est une hérésie.

Plus grave encore, Rivers n’a pas réagi au coaching de Luke Walton et son Small Ball. Au lieu d’insister avec la traditionnelle doublette intérieur Jordan-Griffin, n’aurait-il pas été préférable de faire jouer Smith pour contrer la mobilité de Draymond Green ? Au lieu de ca, l’ancien Spartans de Michigan State s’est promené et c’est lui qui fut un des grands artisans du retour des champions en titre.

 

  • Un effectif friable physiquement et mentalement

 

Une forme physique aléatoire :

 

Les Clippers sont trop souvent sujets à des blessures qui les handicapent : Chris Paul aura du mal à jouer plus de 60 matchs cette saison car il enchaine les petits bobos, le poids des années commençant à se faire sentir… Reddick traine des problèmes de dos alors que son rôle est primordial dans le collectif et Griffin a toujours été bridé par des blessures lors des derniers playoffs.

 

Un mental friable :

 

Depuis un certain temps, les Clippers agacent. Et pas seulement les Warriors ! Certaines attitudes ne leur ont pas uniquement attirés que des faveurs de la part de leurs pairs et des fans de la NBA et l’on ne reviendra pas sur l’épisode Jordan/Mavs qui n’a rien fait pour arranger les choses.

Plus grave, les Clippers sont dans le viseur permanent des arbitres et ce de par leurs, mauvaises, habitudes à contester toutes les décisions arbitrales.  A tel point que Blake Griffin est en tête des fautes techniques récoltées cette saison (4) et que cela lui a couté une expulsion contre les Suns cette année propulsant son équipe vers la défaite.

Leur capacité à resister à franchir les obstacles est aussi à remettre en cause. La saison dernière, ils ont réussi à perdre une série de Playoffs contre les Rockets après avoir mené 3-1 et en ayant posséder un avantage de 19 points dans le 3ème quart temps. Cette saison, cette vilaine manie de succomber sous la pression s’est déjà fait sentir deux fois contre les Warriors en menant de 10 points en deuxième mi-temps et de plus de vingt points dans le dernier affrontement en date de cette fantastique rivalité.

 

  • Des raisons d’y croire

 

Un patron et un candidat au titre de MVP.

 

En Chris Paul, les Clippers possèdent l’un des meilleurs meneurs de la NBA mais également l’un des meilleurs leaders de la ligue. Paul sait montrer l’exemple sur le terrain et en dehors. Jeudi, c’est lui qui a donné le ton dès les premiers instants de la rencontre en défendant dur sur Curry et en provoquant ainsi les deux fautes du MVP de la ligue.  Sans le monstre d’Oakland, Blake Griffin serait quant à lui LE favori pour le titre de MVP. En effet, l’ancien des Sooners d’Oklahoma n’arrête pas de franchir des caps saison après saison. Et même si certains secteurs doivent encore être travaillés, on peut dire que les Clippers sont tranquilles au poste 4 pendant les 7 ou 8 saisons à venir.

 

Des moyens d’effectuer des échanges.

 

Pour trouver ce poste 3 manquant cruellement, Les Clippers possèdent des monnaies d’échange intéressantes. Crawford est dans sa dernière année de contrat et la prochaine saison de Stephenson est une « team option » signifiant qu’il pourrait être free-agent la saison prochaine. Hier soir, en commentant le match pour ESPN, Jeff Van Gundy l’ancien coach des Knicks et Rockets citait comme cible des joueurs tel que Deng du Heat de Miami ou bien encore P.J. Tucker des Suns. Effectivement, on doute fort que les Clippers termineront la saison avec l’effectif qui l’a commencé.

 

Pour conclure, on peut dire que le début de saison est décevant mais n’est pas encore catastrophique comme peut l’être celui des Rockets. Mais tout comme Houston, l’objectif, pour Doc Rivers et son groupe, est bien plus que de passer un tour ou deux au mois de Mai. Les Clippers veulent jouer en juin lors des Finales. Pour cela, certaines choses doivent absolument évoluer…Sans cela, cela pourrait bien être la dernière saison au Staples Center de joueur majeurs et on ne serait alors pas étonner que l’on appuie sur le bouton Reset.