Le duo Gobert-Favors essentiel dans la belle série du Jazz

Le duo Gobert-Favors essentiel dans la belle série du Jazz

Rudy Gobert - Derrick Favors - Utah Jazz

Coéquipiers depuis l'arrivée du français dans l'Utah en 2013, l'association des deux bigs mens a souvent prêté à débat au sein de la Jazz Nation. Utah est actuellement sur une série de victoires impressionnantes (11 au totale) et son front-court n'est pas étranger à cette situation.

Revenu de blessure à la mi-janvier, Rudy Gobert et le Jazz cartonnent depuis le retour du pivot français. Si Donovan Mitchell est clairement le leader d'un Jazz nouveau sur le plan du jeu (moins de demi-terrain et plus de courses), le duo formé par Gobert et Derrick Favors a joué son rôle dans la folle série des hommes de Quyn Snyder. Dans cette ligue prônant de plus en plus le shoot et le small ball, Utah fait partie des rares équipes (dont New Orleans et récemment Detroit) à combattre ce nouveau fléau en alignant deux grands dans sa line-up. Rudy Gobert, poste 5 défensif qui est l'affût de la moindre intrusion adverse, contre qui compte ose pénétrer dans sa raquette et capable de rattraper n'importe quel ballon envoyé en l'air. A ses côtés, Derrick Favors, un poste 4 old-school, fort scoreur au poste bas et qui possède un petit shoot à 5-6 mètres. Si elle manque un poil de spacing, cette raquette a de quoi faire trembler. Extrêmement complémentaire sur le papier avec chacun des deux joueurs très fort dans leur moitié de terrain favorite (l'attaque pour Derrick et la défense pour Rudy), elle a néanmoins peiné à donner pleinement satisfaction lors de ses dernières années.

 

D'un point de vue défensif, ce duo a tout pour être dévastateur notamment avec la tour de contrôle que constitue Rudy Gobert. Deuxième meilleur contreur de la ligue derrière Kristaps Porzingis avec 2,31 contres de moyenne par match, Rudy rejette mais surtout dissuade extérieurs et intérieurs adverses qui tentent de finir leur action par un drive. En revanche pour Favors, c'est plus compliqué. Dans une ligue où les ailiers-forts passent le plus clair de leur temps derrière la ligne à 3 points, la mobilité et la lenteur de l'intérieur du Jazz sont des freins pour pouvoir défendre sur des postes 4 fuyants. Si Quyn Snyder n'a jamais vraiment su trouvé la solution à ce problème, il semble néanmoins se résoudre cette année, notamment lorsqu'on se penche sur le plus et malus des deux joueurs. Ça ne surprendra personne, mais lorsque Rudy Gobert est sur le parquet, le Jazz devient une véritable forteresse imprenable dans son terrain. Un différentiel de près de 5 points de moins concédés en défense sur 100 possessions lorsque Rudy est sur le parquet. Si on tacle Favors pour son non-impact défensif, le gars n'est pas un fardeau puisque le Jazz concède 1,5 points de moins avec Derrick sur le terrain, une stat qui s'explique par le fait que les deux joueurs sont régulièrement associés ensemble.

 

D'un point de vue offensif maintenant, les deux hommes ont des arguments à faire valoir. Avec des génies à la passe que sont Ricky Rubio ou Donovan Mitchell, Rudy Gobert se fait un plaisir de catcher les caviars envoyés par ses partenaires. Il est également très utile dans ce rythme de jeu plus élevé qui permet au pivot de faire valoir sa qualité de course cercle à cercle. Si le Français inscrit la majorité de ses points sur des dunks, il fait également parti de ces intérieurs capable de marquer des points sur la ligne des lancers-francs. Avec 68% de réussite aux LFs, peu de chance que votre adversaire tente du "Hack-a-Rudy" et faire une faute sur le géant de Saint-Quentin pour l'empêcher de finir au cercle n'est pas non plus la meilleure des solutions. Le registre offensif de son compère du front-court est tout autre. Excellent joueur de poste bas, Derrick est un de ces intérieurs qui auraient pu cartonner dans les nineteens. Ajouté à cela un petit shoot dans le périmètre à respecter sous peine de sanctions et la palette offensive de l'intérieur est déjà bien fourni. Derrick Favors est bien évidemment davantage utilisé lors de format demi-terrain et qu'il faut poser un système ou lui filer la gonfle en iso.

 

Si le très exigeant coach du Jazz semble enfin avoir trouvé la bonne formule pour aligner les deux hommes ensemble, il dispose également de diversités dans ses rotations. Avec la récente acquisition de Jae Crowder, on a déjà pu voir que Snyder l'utilise prioritairement en tant que poste 4 plutôt qu'ailier, permettant d'écarter le jeu. Les rôles players que sont Jonas Jerebko ou Ekpe Udoh font le travail en sortie de banc et permettent à Utah de faire valoir une solide rotation à l'intérieur.

 

Depuis le retour de Rudy Gobert, le Jazz d'Utah a engrangé 12 victoires lors de ces 14 dernières rencontres, dont 11 wins d'affilées. La montagne Gobert n'est pas du tout anodine à la bonne forme du Jazz et son association avec Derrick Favors commence enfin à porter ses fruits. La saison du Jazz en dépend.