Kyrie Irving, le meilleur role player de la ligue ?

Kyrie Irving, le meilleur role player de la ligue ?

Kyrie Irving - LeBron James - Cleveland Cavaliers

L'an dernier, les Cavs affirmaient qu'avec Irving et Love en bonne santé, ils auraient sûrement gagné le titre. Irving, par sa qualité de jeu, a prouvé que cette déclaration n'était pas dénuée de sens...

Dans le processus de construction d'une franchise, la première étape est la recherche d'une superstar. Un joueur qui, peu importe qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, est capable de vous faire gagner un match par son seul talent. Les Cavaliers ont longtemps eu LeBron James pour tenir ce rôle. A son départ, en 2010, il a laissé un vaste champ de ruines. Après une saison catastrophique, la franchise obtient le premier choix de la draft. Avec celui-ci, ils choisissent le meilleur joueur disponible : Kyrie Irving. Après une "année" passée à Duke (blessé après 8 matchs, il ne reviendra que pour le tournoi final), ils estiment que le jeune meneur est le plus à-même de redonner l'espoir à tout l'Ohio. 

 

Après trois années de galère, force est de constater que l'Américano-Australien n'est pas prêt à endosser le rôle de franchise player. Scoreur talentueux, soliste de haut niveau, il peine cependant à contribuer à la formation d'un collectif solide. Le joueur ne progresse pas et conserve ses lacunes à la création et en défense. Régulièrement blessé, il attire les critiques qui le voient comme un joueur de stats. Jusqu'au retour de l'enfant prodigue, de l'Elu, du King, du meilleur joueur de la ligue en 2014. Le bilan s'améliore drastiquement avec l'arrivée de joueurs de grand talent (JR Smith, Kevin Love, etc); la pression qui pesait sur les épaules de Kyrie retombe. La grande histoire de la NBA sera désormais de savoir si LeBron parviendra à tenir sa promesse, en offrant un titre à la ville de Cleveland. Kyrie change de statut. Un membre du Big 3, officiellement, mais toujours dans l'ombre. Une blessure met toutefois fin à ses premiers playoffs, et aux rêves de titre des Cavs, battus par les Warriors (4-2). 

 

Finalement, cette année ne semble pas si différente. Des Cavaliers au parcours solide, dont le jeu n'a pas vraiment changé. Cette fois, la santé est au rendez-vous. Uncle Drew réalise une saison dans ses standards, avec 20 points, 3 rebonds et 5 passes par match. Au moment d'entrer dans les playoffs, l'équipe semble toutefois plus impressionnante que l'an dernier. Preuve en est avec un sweep infligé à Detroit et Atlanta. Toronto opposera plus de résistance, mais craquera dès la moindre accélération, 4-2. Irving semble déjà très en jambes, avec 28, 21 et 24 points par match de moyenne, à 48% au shoot. Impressionnant pour un joueur qui joue la plupart du temps en isolation. La revanche de 2015 est au menu des NBA Finals.

 

Pour ses deuxièmes playoffs, Kyrie Irving est opposé au double MVP en titre, Stephen Curry. Bien que diminué, le meneur californien reste un joueur dangereux. Les Warriors prennent les deux premiers matchs, et Kyrie livre des prestations sans relief. A compter de ce moment, il prendra les choses en main et dominera son match-up. 31 points de moyenne sur le reste de la série, le tout à plus de 50% aux shoots, la plupart du temps en isolation, face à l'un des meilleurs défenseurs de la ligue Klay Thompson. Lors du game 5, il réalise le match de sa vie et termine avec 41 points à 17/24. De quoi le porter en tant que candidat crédible pour le MVP des Finals.

 

Kyrie Irving a t-il passé un cap ? Difficile à dire. Le meneur de 24 ans est encore jeune et dispose d'un potentiel remarquable. Cependant, il n'a jamais vraiment montré de signe de progrès, hormis dans le domaine défensif. Sa saison n'a pas été exceptionnelle, et même plutôt décevante. La saison régulière n'est pas pour lui. Il est un joueur qui aime avoir les projecteurs braqués sur lui, les grands rendez-vous. Son jeu, tout en spectacle et en finesse technique, l'atteste. Le véritable déclencheur de cette évolution est probablement LeBron James. En prenant les rênes de la création, du rythme, de la mise en place du jeu, il autorise le natif de Melbourne à faire ce qu'il fait de mieux : scorer, encore et toujours. Cela permet également à l'ailier de se reposer et à l'équipe d'avoir une autre source de points.

 

Kyrie Irving n'a pas vraiment évolué. Il possède simplement le luxe de jouer avec le meilleur joueur du monde, et d'être dans une équipe qui n'a besoin que de ses points et de son grand talent. Pour gagner un titre, il faut des superstars, mais aussi des role players capables de briller quand il le faut. A ce petit jeu, Irving est sans doute l'un des meilleurs.