La saison régulière s’achève en NBA et, surprise, les Bobcats sont toujours de la partie, puisqu’ils se sont qualifiés pour les playoffs. Si on a déjà beaucoup vanté les mérites d’Al Jefferson ou Kemba Walker, nous voulons nous attarder cette fois sur un autre élément de l’effectif de Charlotte, en la personne de Josh McRoberts. Alors que la diffusion de la quatrième saison de Game of Thrones vient de débuter aux Etats-Unis, nous vous le présentons en le rapprochant de personnages de série US qui partagent tous une caractéristique physique avec lui : les cheveux longs, voire la barbe.
- Josh McRoberts is Tim Riggins (Friday Night Lights)
Pour ceux qui l’ignoreraient, Tim Riggins est un membre de l’équipe de foot américain du lycée de Dillon, dans le Texas, dont la série Friday Night Lights raconte les exploits et les mésaventures tout au long de cinq saisons. Riggins, c’est le bad boy au grand cœur, avec une gueule d’ange à faire fondre n’importe quelle cheerleader, et un physique de déménageur qui lui permet de faire mal sur le terrain. Comme lui, McRoberts a été une star en high school à Carmel, dans l’Indiana, un Etat qui aime le basket comme le Texas aime le foot. Bien sûr, tous les joueurs pro ont excellé au lycée, mais McRoberts a fait encore mieux, puisqu’à la fin de sa dernière année, pendant laquelle il a tourné à 17,9 points 11,4 rebonds, 4 passes et 3 contres de moyenne, il était considéré comme le meilleur prospect du pays au poste d’ailier-fort. Alors que la NBA lui faisait les yeux doux, McRoberts a rejoint l’armada de Coach K à Duke, où il a parfait son apprentissage pendant deux années. Il est d’ailleurs le premier joueur de cette prestigieuse fac à terminer un match avec plus de quatre unités dans cinq catégories statistiques (19 points, 6 rebonds, 6 contres, 4 passes et 4 interceptions face à Kent State en 2006).
- Josh McRoberts is Rick Grimes (The Walking Dead) .
A l’instar de l’ancien sheriff qui survit au milieu des zombies, Josh McRoberts a beaucoup voyagé, cherchant un abri dans un monde hostile. Drafté au second tour en 2007 par les Blazers, il a connu les charmes de la D-League chez les Idaho Stampede. Il a ensuite parcouru le pays en passant par Indiana, Los Angeles (les Lakers) et Orlando. Son temps de jeu était faible, ses statistiques pratiquement insignifiantes.
McBob (son surnom) est finalement arrivé à Charlotte en février 2013 dans un échange avec Hakim Warrick qui a laissé tous les observateurs complètement indifférents. Autant vous dire que les attentes autour de McRoberts n’étaient pas particulièrement élevées. Il survivait, c’est tout.Pourtant, McRoberts a trouvé en Caroline du Nord, non loin de son alma mater, un havre de paix dans lequel il a pu prospérer, un peu comme Rick Grimes dans la saison 3 de The Walking Dead. Pour la première fois depuis ses années universitaires, il bénéficie de la confiance de son coach et s’impose dans la rotation : 30 minutes de jeu, pour 9 points, 7 rebonds et 2,7 passes pour finir la saison.
Comme Grimes a été rejoint par plusieurs acolytes venus renforcer sa communauté, McRoberts a pu compter sur de nouveaux coéquipiers. C’est ainsi qu’il est associé à Al Jefferson depuis octobre. Tout d’abord improbable (mais qui allait bien pouvoir défendre ?), leur duo s’est progressivement montré complémentaire et a reboosté une raquette des Bobcats jusque-là parfaitement ridicule. Jefferson, on l’a souvent dit sur ce site, réalise la meilleure saison de sa carrière. A ses côtés, McRoberts n’a pas le même impact statistique mais il facilite le jeu. Avec un secteur intérieur renforcé et des jeunes en progression, Charlotte s’est qualifiée pour les playoffs où elle devrait affronter Indiana. Comme Rick face aux « walkers », McRoberts et les siens ne sont pas donnés favoris face aux Pacers. Mais tout l’intérêt de la série (je vous laisse savourer le jeu de mot) ne réside-t-il pas dans la possibilité d’un exploit ?
- Josh McRoberts is Ned Stark (Game of Thrones)
Mais, outre leur chevelure, quel peut être le point commun entre McRoberts et le seigneur de Winterfell ? C’est pourtant évident : l’un et l’autre sont des hommes loyaux, porteurs de valeurs désuètes dans un monde qui change vite, très vite. Ainsi, dans une ligue qui valorise d’abord la performance individuelle, McRoberts est l’essence même du joueur collectif. Il fait beaucoup de petites choses, et il les fait bien, sans que cela ne se voit sur la feuille de match. L’illustre propriétaire des Bobcats, Michael Jordan, l’a ainsi désigné comme son « connect-the-dots-guy », celui qui relie les points. Il faisait notamment référence à la capacité qu’a McRoberts de créer du jeu. Avec 4,2 passes, ce dernier est considéré comme le principal playmaker des Bobcats, même si Kemba Walker enregistre davantage d’assists par match.
Il suffit de le voir jouer pour comprendre à quel point ce type respire le basket. Mais au-delà de son intelligence de jeu, McRoberts, comme Ned Stark, est un homme de panache ! Les médias américains ne s’y sont pas trompés, et l’intérieur des Bobcats figure régulièrement dans les Top 10 de la nuit, notamment grâce à ses superbes passes dans le dos qui enrhument toute une défense et permettent à un coéquipier de briller. Reste que McRoberts est aussi capable de s’enflammer, pas à cheval et l’épée au poing, mais à coup de tirs longue distance. Le Magic, qui en a encaissé six de sa part, pour 24 points au total le 28 mars dernier, peut en témoigner.
Difficile d’en dire plus sans risquer un spoiler que vous ne nous pardonneriez pas, à juste titre. McRoberts a déjà eu une carrière pleine de rebondissements, et ce n’est certainement pas fini. Qui sait, à l’avenir, à quel autre héros de série US on pourra le comparer ? Tant que ce n’est pas Dexter, on est tranquille.
Article rédigé par Sylvain Poitou