JJ Redick : une carrière en dents de scie

JJ Redick : une carrière en dents de scie

JJ Redick - Orlando Magic - Milwaukee Bucks - Los Angeles Clippers

JJ Redick est maintenant connu pour son tir à 3 points et on comprend parfaitement pourquoi les Clippers l'ont voulu. Mais avant d'en arriver là, les années furent difficiles, aussi bien à Duke qu'en NBA.

En ce début de 2ème tour des playoffs, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un joueur plutôt discret de la NBA : Jonathan Clay " JJ" Redick. Le joueur de 29 ans est originaire de Cookeville, une ville de 30 000 âmes du Tennessee coincée entre Nashville et Knoxville. Vous allez découvrir que celui qui aime écrire de la poésie (si si !) a eu un parcours en dents de scie.

  • Ses années lycée et une vie particulière

Contrairement à d'autres joueurs NBA, Redick a une enfance singulière. Ses parents adeptes de l'alimentation végétarienne et très bohémiens dans leur état d'esprit, iront avec leurs enfants du côté de la Virginie et de la ville de Roanoke. Ils vivront dans une ferme et Redick n'ira pas de suite à l'école. C'est sa mère pendant de longues années qui lui fera cours à la maison. Lui a déjà deux passions : le baseball et le basketball. D'ailleurs, c'est à cette époque qu'il va s'entraîner de façon intensive chez lui aux tirs. Alors que le terrain n'est pas propice au jeu, il choisiera de tirer encore et encore...et viser parfaitement les branches d'un arbre.

 

Au lycée, il va jouer pour l'équipe de basket  de Cave Spring High School. Pour sa dernière année, il va marquer les esprits. Son équipe est en lice pour remporter le championnat d'Etat grâce à un très bon Redick. Durant les demi-finales, il est blessé mais choisi tout de même de jouer. Résultat, il score 43 points. En 2002, il est logiquement nommé McDonald's All-American Most Valuable Player. C'est à cette époque qu'il va construire son caractère tenace. Il n'aime pas perdre, il aime la pression. 

 

 

Un soir de match un certain Mike Krzyzewski vient le voir jouer. Le coach de Duke a entendu parler du phénomène. Il ne sera pas déçu d'avoir fait 2h30 de voiture pour voir jouer Redick. Il le veut dans son effectif. Cela tombe bien puisque Redick ne voulait jouer que pour une seule équipe universitaire : Duke. Il l'a toujours clâmé haut et fort. Il a aussi toujours refusé de visiter d'autres programmes universitaires. C'était Duke ou rien !

  • 4 ans à Duke...en dents de scie

Redick va passer 4 années sur le campus de Durham et décrocher par la même occasion un diplôme d'histoire. Pour sa première année, il score 15 points par match mais Duke échoue durant le Sweet Sixteen contre Kansas. Ce soir-là, Redick loupe son match avec seulement 2 tirs rentrés sur 16 pris. Il ne le sait pas encore, mais le pire est à venir. Pour sa deuxième année, il score 15,9 points de moyenne et emmène son équipe jusqu'au Final Four. Ils se font finalement sortir en demi-finales contre Connecticut.

 

 

Plus que la défaite, c'est le tir manqué à la fin de Redick qui va faire énormément parler. Au point, où certains remettent en cause le talent, le potentiel et le comportement de Redick. Il aura bien du mal à se remettre de cet échec, et traversera une période difficile remplie de doutes. Son image en prend un coup surtout lorsqu'un soir la police fait irruption dans une maison où des étudiants fument du cannabis et que Redick s'y trouve. Il dira qu'il ne faisait que consulter ses mails, peu importe. Il le dira plus tard :

J'ai fait des choses stupides durant mes deux premières années. Aussi bien sur le parquet qu'en dehors.

L'été suivant, il décide de se reprendre en main pour devenir le joueur que l'on connait maintenant : discipliné, heureux et avec une très bonne hygiène de vie. Pour sa 3ème saison à Duke, il perd du poids et score 21,8 points par match. Il est logiquement nommé dans la First-team All-American. C'est aussi un joueur détesté par les fans des autres équipes. Il est cette année-là en compétition pour le titre de meilleur joueur de l'année avec...Adam Morrison (les deux joueurs ne connaîtront pas la même carrière ! ). Pour sa dernière année, il tourne à 28,9 points par match, il dépasse le record de 26,1 points détenu par Bob Verga en 1966-67. Il devient donc le meilleur scoreur de l'Université. A cette époque, il montre deux de ses qualités : le tir à 3 points et les lancers-francs. Cela deviendra sa marque de fabrique. En 2007, Duke retirera le numéro 4 du joueur.

 

  • Des débuts délicats du côté d'Orlando

En 2006, il se présente logiquement à la draft. Identifié comme un joueur intelligent et très adroit à 3 points, des doutes persistent sur sa capacité à défendre et ses faiblesses athlétiques. Il est vrai qu'il avait déjà montré quelques limites en NCAA contre des joueurs bien plus athlétiques que lui. Orlando le choisit en 11ème position. 

 

 

Pour sa saison rookie, il joue 42 matchs pour 6 points en 15 minutes. Il shoote à 38% à 3 points. Il faut dire que devant lui il a Grant Hill (ancien de Duke). Quand ce dernier se blesse, Redick a plus de temps de jeu. Lui son objectif n'est pas d'être une star mais d'être un très bon joueur d'équipe. Sa 2ème saison ne sera mieux : il joue moins (34 matchs, 8 minutes, 4 points de moyenne), il se blesse et a de la concurrence avec Keith Bogans et Trevor Ariza (même si celui-ci sera ensuite tradé aux Lakers). Redick est frustré, il n'hésite pas à le dire. On sent que la carrière du joueur ne s'annonce pas facile du tout. Il faut dire qu'avec sa défense (enfin sa non-défense), il a un temps de jeu limité offert par Stan Van Gundy. Le joueur envisage un trade et demande à son agent de lui trouver une nouvelle équipe.

 

Il restera finalement à Orlando et verra son temps de jeu augmenter pour sa 3ème saison. 6 points en 17 minutes de jeu mais il joue plus de matchs. Mais la roue va tourner la saison suivante. Lors d'un match Vince Carter se blesse, Mike Pietrus est out aussi, Redick est disponible et il va se montrer : 23 points, 8 passes et 7 rebonds et surtout un match complet joué !  Sur la saison 2010-2011, il va jouer 22 minutes de moyenne pour 9,6 points à 40%. Restricted free-agent, les Bulls sentent la bonne affaire et lui offre un contrat de 19 millions. Pas fou, le Magic s'aligne pour conserver son shooteur. 2011-2012, dernière saison au Magic : 27 minutes de jeu, 11,6 points, 41% à 3 points. Mais l'expérience semble bientôt finie du côté d'Orlando

  • Un petit tour chez les Bucks avant la Californie

Pour la saison 2012-2013, il lui reste un an de contrat et est envoyé en cours de saison chez les Bucks. Changement de décor, fini le soleil de Floride ! Il rejoint Monta Ellis et Brandon Jennings pour tenter d'accrocher les playoffs. A Orlando, il avait enfin trouvé da place (31 minutes de jeu et 15 points de moyenne). Son rôle sera identique du côté de Milwaukee mais les Bucks se feront sortir au 1er tour. On sait alors très bien que Redick a des envies d'ailleurs et on le comprend. 

 

 

Dans un deal à 3 équipes, il débarque à Los Angeles chez les Clippers où Doc Rivers arrive aussi. Un beau contrat de 4 ans et 27 millions lui est offert. Il sait ce que l'on attend de lui : des 3 points, son intelligence de jeu, son sang-froid. Les Clippers sortent d'une élimitation précoce en playoffs, et ils veulent prétendre au titre la saison suivante. Redick doit être l'une des roues du carosse.

 

 

De nombreuses blessures vont gâchées sa saison mais une chose est certaine quand il est là, il est important pour les Clippers. En 28 minutes de jeu, il score 15 points (dont 39% à 3 points), distribue 2,2 passes. Pour le moment en playoffs, ses statistiques sont identiques même si son pourcentage à 3 points est plus délicat : 0/3, 2/10 et 3/8 contre les Warriors.

 

C'est un joueur plutôt discret et qui n'est pas toujours apprécié. Il est vrai qu'il est plutôt froid, distant. Ce ne sera jamais un grand défenseur mais peu importe ce n'est pas pour cela que les Clippers sont allés le chercher à Milwaukee. Il reste un joueur adroit avec une très belle mécanique de shoot. Les prochains matchs seront décisifs pour les Clippers mais ils ont maintenant un très beau banc avec Redick, Jamaal Crawford ou Danny Granger.