Faut-il avoir peur des Jazz ?

Faut-il avoir peur des Jazz ?

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Avec neuf victoires lors des dix derniers matchs, Utah revient en force dans la conférence Ouest et pourrait jouer les troubles fêtes dans les semaines et mois à venir.

En novembre, on se moquait d'eux. Il faut admettre que c'était tentant : un gros contrat à Gordon Hayward, Derrick Favors qui ne progresse plus, Enes Kanter qui a repris son abonnement chez McDo, Alec Burks qui se blesse à l'épaule pour la saison, Dante Exum qui possède toutes les caractéristiques d'un bide. Et pourtant, depuis le All-Star Game, les Jazz carburent. Avec neuf succès lors des dix derniers matchs, ils sont mêmes remontés à la 10eme place à l'Ouest et pourraient frôler voire atteindre un bilan positif à la fin du championnat (actuellement 30 victoires pour 36 défaites). Est-ce un simple feu de paille ou Utah est en train de retrouver ses lettres de noblesse ? 

 

 

  • Un mur de glace

 

Pour résumer le Jazz, nous sommes tous d'accord pour affirmer trois choses : leur roster est jeune et n'effraie personne, leur coach ne possède aucune expérience en NBA, la ville d'Utah n'a rien de glamour. À partir de là, il est difficile d'imaginer la franchise retrouver sa grinta des années 90 avec John Stockton et Karl Malone ou encore son revival sous l'ère Deron Williams-Carlos Boozer. Mais voilà, depuis quelques semaines, les hommes de Quin Snyder ne font plus rire personne. Bien au contraire, tout le monde les redoute et à juste titre. Avec seulement 95,1 points encaissés par match, Utah affiche la meilleure défense de toute la NBA. Une identité défensive mise en place par le coach, ancien assistant d'Ettore Messina au CSKA Moscou en Europe et des Altanta Hawks la saison passée. Le Jazz présente chaque soir une réelle volonté d'imposer un match lent et défensif. Utah est l'équipe qui a le moins de possessions par match, laisse le moins de rebonds et autorise le moins de passes décisives dans toute la Ligue. 

 

 

  • Des joueurs qui adhèrent au projet

 

Dans la raquette, le Français Rudy Gobert dicte sa loi : 2,3 contres et 8,8 rebonds par match en 24 minutes de jeu. En attaque, pas de folie pour le jeune pivot. Il fait ce qu'il sait faire et se rend disponible. Son jeu est certes limité -83% de ses tirs sont des dunks, des lay-ups ou des claquettes-, mais ne présente aucun dépassement de fonction pouvant mettre en danger l'attaque du Jazz déjà bien morne. 

Gordon Hayward assume son statut inédit de franchise player. Avec 19,6 points, 4,9 rebonds et 4,2 passes décisives par match, il endosse comme il se doit son costume de joueur polyvalent supposé créer en attaque. D'ailleurs, son shoot est devenu consistant. Gordon Hayward est désormais capable de tirer de n'importe quel endroit du terrain avec une excellente fiabilité. 

Avec 14 points, 4 rebonds et 3 passes décisives de moyenne en 27 rencontres, Alec Burks était parti pour réaliser une très bonne saison. S'il parvient à produire (au moins) les mêmes statistiques l'an prochain et que le Jazz drafte intelligemment, la bataille pour la 8eme place à l'Ouest risque d'être la plus féroce de toute l'histoire de la NBA.