La série qui va débuter ce soir au Toyota Center entre les Rockets et les Blazers s'annonce palpitante mais déséquilibrée. Côté Portland, on affirme à corps et à cris avoir comme objectif la victoire. Pourtant atteindre ce but s'annonce un tantinet délicat. La franchise n' a en effet pas remporté une série de playoffs depuis 2000. Malgré 4 solides starters, Damian Lillard, Wes Matthews, Nicolas Batum et LaMarcus Aldridge, les Blazers restent fragiles. Il faut dire qu'ils ressemblent beaucoup aux Seattle Sonics du début des années 90. Ainsi Gary Payton, Hersey Hawkins, Detlef Schrempf et Shawn Kemp ont bien souvent alterné entre le chaud et le froid dans la bouillonante Key Arena.
Ironie du sort, l'adversaire le plus délicat à manier pour ces Sonics étaient les Rockets d' Hakeem Olajuwon qui savait se sublimer dans les moments chauds accompagnés de Robert Horry Othis Thorpe ou Mario Elie. Le match-up des pivots est en outre catastrophique pour Portland qui boite à l'intérieur même si Robin Lopez réalise sa meilleure saison en carrière. Ce dernier va se faire dévorer par Dwight Howard et/ou Omer Asik comme Dikembe Moutombo et Denver avaient dévoré Seattle et le lent Sam Perkins dans la raquette. Point commun supplémentaire avec Seattle: un banc invisible qui coûte cher. Ainsi, à Portland, à part Thomas Robinson et Mo Williams, cela sonne creux et c'est fort préjudiciable sur une série. A Seattle, Derrick Mc Key ou Nate Mc Millan n'ont jamais été des foudres de guerre sur le plan offensif non plus.
Enfin, et dernière chose, l'expérience. James Harden a joué les finales avec OKC et Howard avec Orlando. Aussi, pour Portland, ce sera un petit tour et puis s'en va. En effet, si Batum, Aldridge et Matthews ont joué contre Dallas en 2011, Lillard lui n'a qu'une march madness à son actif avec Webber State... trop court.
- Un banc trop faible
Regardons le second 5 des Blazers. Les deux meilleurs remplaçants sont Mo Williams qui joue meneur et Thomas Robinson qui joue Power forward. Or, ces deux éléments remplacent les titulaires qui ont le moins besoin d'être remplacé : Lillard et Aldridge. Cette situation est complétement absurde. C'est notamment pour cette raison que Portland a besoin d'un vrai banc équilibré et de qualité pour devenir un véritable prétendant au titre. Dorrell Wright et CJ Mc Collum qui occupent les postes 2 et 3 sont des blagues à 5 points par rencontre. Et que dire du pivot Meyers Leonard qui culmine à 2 points et 2 rebonds de moyenne ? Impossible de gagner une série dans ces conditions car les titulaires sont bien de trop exposés. Hier soir, on a vu deux joueurs en difficulté sur les fautes dans le match qui opposait les Clippers à Golden State.
Il s'agit de Blake Griffin et de Andre Iguodala. Les Warriors ont gagné la rencontre parce que Harrison Barnes a su suppléer qualitativement Iguy alors que Glen Davis a été zéro comme son numéro à la place de Griffin. Evidemment les remplacants et leur qualité ne sont pas l'unique facteur de réussite mais c'est un indicateur extrêmement important dans les victoires collectives comme l'exigent les playoffs NBA. Enfin, Lillard doit être plus « killer » qu'il ne l'est. Même chose pour Aldridge. On ne les sent pas capable d'aller au charbon en descendant à la mine. C'est dommage mais necessaire pour espérer mieux que participer.