L'histoire d'Emmanuel Mudiay n'est pas banale. Promis à une belle carrière universitaire avec la fac de Michigan, le meneur a fait un pied de nez au championnat NCAA, préférant s'exiler à Guangdong dans le championnat chinois. Cette bravade aurait été fatale à nombre de joueurs, mais en se présentant à la dernière draft, Mudiay a finalement été choisi en 7ème position par Denver. Preuve s'il en est des qualités physiques du garçon. Ses prestations récentes en présaison ont rassuré le staff des Nuggets qui mise énormément sur lui après le transfert de Ty Lawson à Houston.
Première pierre de la reconstruction du club, à seulement 19 ans, Emmanuel Mudiay est en train de s'acclimater au jeu NBA. Sur les cinq premières rencontres de sa jeune carrière pro, il cumule des stats intéressantes (15 points, 2,6 rebonds, 5,4 passes et 1 interception) le tout avec des joueurs comme Chris Paul, Stephen Curry ou Russell Westbrook sur le râble. Mais cette présaison a également mis en exergue, les points faibles du meneur à savoir une adresse déficiente (seulement 37% de réussite) et un nombre élevé de turnovers (4,8 balles perdues). Encore en rodage dans la ligue, le joueur des Rocheuses alterne le très bon comme en témoigne sa dernière sortie contre le Thunder (22 points avec un 8 sur 17 aux tirs) et le calamiteux comme ses 8 balles perdues en ouverture contre les Clippers ou son 2 sur 11 contre Chicago.
Conscient des efforts à fournir pour accéder au niveau supérieur, le rookie a soif d'apprendre. Il a récemment avoué pratiquer de nombreuses séances vidéo afin de disséquer ses erreurs et n'hésite pas non plus à demander des conseils à ses aînés. Un état d'esprit qui impressionne le coach Mike Malone.
Il m'a touché par sa maturité que certainement très peu de jeunes de 19 ans possèdent. C'est un garçon très curieux. Il m'a posé beaucoup de questions au sujet de Chris Paul, Stephen Curry ou LeBron James, tous les grands joueurs que j'ai eu le privilège de coacher. Il peut devenir un joueur vraiment à part. Je suis ravi qu'il soit ici et je sais qu'à seulement 19 ans, il a beaucoup de facettes à améliorer.
L'explosivité et les qualités physiques de Mudiay sont indéniables. Doté d'une très bonne vision du jeu, le rookie va bénéficier d'un temps de jeu conséquent pour perfectionner ses défauts. Beaucoup de meneurs sont arrivés dans la ligue avec des déficiences similaires. Lors de son année rookie, Jason Kidd shootait à seulement 38,5 % pour 3,2 turnovers et plus récemment, John Wall a débuté avec une adresse de 40,9 % pour 3,8 balles perdues. Deux exemples en plus à suivre dans l'escarcelle du jeune Mudiay, qui n'a pas fini de faire parler de lui.