Draymond Green, prototype d'un véritable Warrior

Draymond Green, prototype d'un véritable Warrior

Draymond Green - Steve Kerr - NBA - Golden State -

Champion NBA 2015 avec les Golden State Warriors, Draymond green aura connu une ascension fulgurante la saison dernière où ses capacités, souvent décrié par les spécialistes, ont enfin été reconnu à leurs justes valeurs.

Un trophée de champion dans les bras, une casquette vissée sur la tête, un cigare dans la bouche... Tout ça entouré de ses fidèles acolytes, voilà comment Draymond Green a conclu cette saison 2015 exceptionnelle. Ses coéquipiers et ses fans sont présents, sa famille aussi, la ville d'Oakland entière s'est rassemblée pour applaudir ses champions NBA, artisans d'une épopée exceptionnelle, où il auront au final remporté la bagatelle de 83 matchs pour seulement 19 défaites

Parmi les acteurs de cette saison, on cite souvent Stephen Curry bien sûr MVP de la saison régulière, Klay ThompsonAndre Iguodala et donc.. Draymond Green...

 

Généralement, quand un joueur doit attendre le deuxième tour et la 35e position pour se voir sélectionner à la Draft, c'est soit qu'il ne possède pas un talent suffisant pour s'imposer en NBA sur le long terme (99% des cas), soit qu'il s'agit d'un profil exceptionnel complètement sous évalué par les recruteurs. C'était le cas pour Manu Ginobili (drafté en 57e position) ou encore Isiaiah Thomas (60e choix), ça l'est également le cas pour Draymond Green. Jugé trop lent pour tenir des extérieurs, trop petit pour jouer intérieur (il mesure 2m04), pas assez imposant sur le plan basket, Green est finalement parvenu à faire taire ses détracteurs et trouver sa place en NBA après sa sortie de la fac de Michigan en 2012.  
Peu utilisé par Mark Jackson lors de sa première saison (13 min par match 2,9 pts de moyenne), Draymond Green est petit à petit parvenu à se faire un nom au sein du collectif des Warriors comme en atteste déjà ses belles performances lors des playoffs 2014 (11,9 pts 8,3 rbds) où sa présence et son agressivité ont fini déjà par rendre fou Blake Griffin, considérablement gêné par l'intensité du joueur des Warriors.
Ses coachs à Michigan State avaient déjà pu entrevoir cette capacité inouïe chez lui de pouvoir entrer dans la tête de son adversaire et de galvaniser ses troupes, ce qu'il a parfaitement su faire cette saison avec les Warriors. On l'a vu ainsi en galvaniseur, meneur des troupes, se donnant à 300 % sur chaque action, prêt à se sacrifier pour chercher un ballon dans les tribunes.

 

Meilleure défense de la saison avec 101,6 pts encaissés par match sur 100 possessions, les Warriors ont réalisé un exercice 2014/2015 aussi inattendu qu'exceptionnel, étant donné le peu de garanties dans ce secteur entrevues les saisons d’avant, 
Utilisé exclusivement en tant que stoppeur par Mark Jackson, Draymond Green s'est vu confier les clés du camion par Steve Kerr cette saison, qui l'a d'office intronisé dans le cinq majeur en lui octroyant un rôle de lieutenant aux côtés des "splash brothers", avec une mission prioritairement défensive. Peu convaincante sur les précédentes saisons et très peu mise en avant par les spécialistes, son association avec Andrew Bogut a fait des ravages tout au long de la saison, limitant ainsi à seulement   45,8 %  de réussite les adversaires des Warriors à deux points, soit le meilleur total de la NBA.


 L'activité débordante de Draymond Green et sa polyvalence extrême sur le plan défensif (8,2 rbds 1,6 blk 1,3 stl) ont ainsi permis aux Warriors de réaliser une saison exceptionnelle, où le niveau de jeu proposé aussi bien sur le plan défensif que offensif avec les Splash Brothers, ont permis de plier rapidement la plupart des rencontres (10,1 pts d'écart de points sur l’ensemble de la saison), ce qui met d'autant plus en valeur les statistiques de Draymond Green , étant donné qu'il ne passait en moyenne cette saison seulement 31,5 min sur le parquet.
Loin de se limiter à un rôle défensif sur la durée de la saison, l'intérieur des Warriors a multiplié les bonnes performances offensives, progressant très rapidement dans certains secteurs comme son tir extérieur ( 33% en saison régulière) ou sa capacité à s'imposer dans la raquette, qui lui ont permis ainsi d'afficher des statistiques plus que correctes dans ce secteur tout au long de la saison, (11,7 pts à 46 % en saison régulière),
On pensait alors avoir tout vu ou presque de Draymond Green, sélectionné à l'unanimité dans la all défensive first team et passé tout près d'un premier trophée de Defenseur de l'année (317 voix contre 333 pour Kahwi Leonard qui obtient moins de premières places que lui), mais le joueur de Michigan State est encore parvenu à surprendre tout le monde lors des playoffs 2015,,,

 

On se souvient sans aucun doute de cette image, celle d'une franchise des Warriors à la peine, distancée par les Cavaliers au score et sur le point de concéder une seconde défaite consécutive dans le match 3 de finales NBA 2015 . Andrew Bogut est à la peine, Draymond Green également, comme il le concédera plus tard, avec un jeu défensif qui subit les assauts répétitifs de LeBron James ou de Timofeï Mozgov sans parvenir à stopper l’hémorragie,
Peu enthousiasmé par cette situation, Steve Kerr va complètement changer de système, en prenant un risque considérable avec le repositionementt de Green sur le poste de pivot, coaching gagnant !


L’intérieur des Warriors va se muer en véritable leader pour sa franchise, prenant à son compte le jeu défensif mais également offensif de Golden State, qui va  infliger aux Cavaliers une terrible correction sur les trois derniers matchs et remporter le titre, Son dernier fait d'armes,,,, Un Game 6 exceptionnel dont il sort homme du match à l'évaluation avec un triple double (16 pts 11 rbds 10 ast) assorti de 4 stl…
Peu attiré par les lumières, Draymond Green est le joueur d'équipe par excellence, capable de surnager au sein d'un collectif, tout en pouvant se mettre sans problème en retrait en cas de besoin.  La dimension prise par le joueur des Warriors au fur et à mesure de la saison aura été exceptionnelle, Green prenant peu à peu la lumière, pour se muer comme l'un des artisans majeurs du titre de Golden State,
On peut illustrer sa performance lors de ces finales par une image, celle de son contre monumental lors du match 2 face à Lebron james, signe de sa progression phénoménale sur le plan défensif et de sa capacité à gêner l'adversaire, l'un de ses points forts. 

 


Auteur d'une progression phénoménale depuis deux ans, Draymond Green pense pouvoir encore s'améliorer sur certains points, comme il le déclarait en marges des finales NBA 2015, où il regrettait notamment sa défense sur Mozgov lors des premiers matchs,

 

"Il y a plusieurs choses que je veux m’améliorer. Pendant la série contre Cleveland, j’étais en difficulté lors des trois premiers matchs…Il y a d'abord mon pull up à changer au lieu d’essayer de driver vers Timofey Mozgov, il y a aussi mon floater. Je dois Améliorer mon dribble également. Je veux continuer à progresser à 3-points (33.7% en 2014-15) et être plus régulier. Il me faut des nouveaux moves au poste. "

 

Très bon shooteur,Draymond Green fait actuellement parti sans aucun doute des joeurs les plus complets de la ligue, capable à peu près de tout faire sur le plan basket . Stoppeur, passeur, scoreur rebondeur, Green est surtout un incroyable meneur d'homme, remarquable de maturité pour son jeune âge.

 Son intensité émise à chaque fois qu’il pénètre sur le terrain, « un combat » selon lui, se reflète autour de lui, au sein du collectif des Warriors. Ils passent progressivement cette saison d'un style « Lob City » avec un jeu ultra esthétique, à une conception beaucoup plus défensive et agressive (dans le bon sens du terme) lors des playoffs 2015. Là,  Draymond Green a influé de manière qualitative sur son équipe tout au long de la saison pour ajouter  sa touche personnelle au collectif des Warriors, qui portent désormais bien leur nom. Stephen Curry, Klay Thompson, Shaun Livingston, tous se sont mis à suivre la marche de leur coéquipier modèle, pour afficher une grosse intensité et une agressivité débordante sur tout le long de la postseason 2015, dans laquelle aucune équipe n'a semblé en mesure d’inquiéter cette franchise de Golden state, tout simplement intouchable.


Le Généreux, voilà l'adjectif qui pourrait le mieux qualifier Draymond Green, qui n'aura coûté aux Warriors que 3 millions de dollar sur… les trois dernières saisons.  La mire a vite été rectifiée cet été avec un contrat max de 82 millions de dollars sur cinq ans pour l'ancien de Michigan State. Il en a immédiatement fait profiter son ancienne Université, en proie à des difficultés financières, à qui il a offert un chèque de 3,1 millions de dollars... Un symbole de sa personnalité, semblable à son jeu de basketteur, ultra axé sur le partage et le collectif.

A 25 ans, Draymond Green semble avoir déjà écrit une belle page de son histoire, qu'il tentera d'embellir la saison prochaine avec un trophée de meilleur défenseur, l'un de ses objectifs principaux.

 

« Oui cela fait partie de mes ambitions pour la saison prochaine, je ne le cache pas »

 

Favori pour cette distinction, Green pourra bénéficier la saison prochaine d'un statut encore plus important au sein des Warriors, où le coaching de Steve Kerr est clairement orienté vers lui, pièce maîtresse du dispositif de sa franchise.  Green devrait ainsi débuter les rencontres en poste 4 comme la saison dernière, avec une possibilité également pour lui de glisser sur le poste 5 comme il l'avait fait avec succès lors des dernières finales. Il peut même dépanner sur le poste d’ailler shooteur par moment, ce qu'il semble parfaitement capable de faire.  Déjà au top, Green possède pourtant une grosse marge  de progression , comme il l'a expliqué lui même, notamment sur le plan du physique et de la mobilité. C'est vrai également pour son rapport de force sur certaines situations de un contre un défensifs et offensifs, où il semble en mesure de faire des ravages dès la saison prochaine.
Loin d'être rassasie par la conquête de son premier titre, Draymond Green se projette désormais vers l'avenir avec une grosse envie de soulever le trophée Larry O'Brien pour la deuxième saison consécutive.

 


.A chaque fois qu’on vous présente en tant que "champion NBA" ou "champion du monde", c’est génial. Mais à ce point de ma carrière, j’en veux bien plus. Si j’étais dans ma treizième saison,  je me serais peut-être dit : "J'ai enfin une bague". Mais je viens à peine de terminer ma troisième année, j'ai encore beaucoup à faire. C’est génial mais  j’en veux plus !

 

Avec un effectif inchangé et même renforcé par rapport à la saison dernière, Steve Kerr pourra compter à 200 % sur ses joueurs durant la saison à venir, qui ne se contenteront pas d'une nouvelle finale NBA.  Le titre sera ainsi le seul objectif de cette jeune équipe des Warriors qui pourra compter évidemment toujours sur ses deux splash brothers, entourés de leur fidèle lieutenant…. Qui n'a sans doute pas fini de nous surprendre...