Draft 2016 : Une progression est attendue

Draft 2016 : Une progression est attendue

Dragan Bender - Marquese Chriss - Tyler Ullis - Thon Maker - Skal Labissiere

Quel bilan de la draft 2016, jugée catastrophique en fin de saison dernière ? En voici de nouveaux éléments de réponse avec des joueurs qui vont devoir progresser pour poursuivre leur carrière.

Après une première année mitigée, les joueurs issus de la classe de draft 2016 commencent à gagner en impact lors de cette deuxième année. Seulement deux d’entre eux dépassaient la barre des dix points par match la saison dernière tandis que deux autres (Buddy Hield,Yogi Ferrell) atteignaient les 9.9 points inscrits par rencontre. Considérée comme l’une des pires cuvées de draft de ces dix dernières années, certains des membres sont en train de montrer les prémisses de leur talent tandis que d’autres sombrent désespérément. De manière générale, le niveau moyen de cette draft est probablement plus élevé que ne l’annonçait l’année dernière.

 

Sont exclus Joel Embiid ou Dario Saric, qui ne sont pas issus de cette draft.

 

En draftant Dragan Bender, les Suns pensaient réaliser le même coup que les New York Knicks un an plus tôt avec le letton Kristaps Porzingis. Le temps file et l’impression de s’être trompé s’accentue. Grand et longiligne, capable de dribbler et de driver vers le cercle, il était présenté comme un futur freak susceptible d’être une vraie menace offensive extérieure. Le jeune joueur ne justifie pas son statut de quatrième choix de cette draft. Sa réussite aux tirs est mitigée. Malgré un temps de jeu dépassant la vingtaine de minutes par rencontre, il ne pèse aucunement sur un match. Ses prestations, neutres, s’accumulent au sein d’une équipe de Phoenix tournée vers l’attaque. S’il ne s’améliore pas d’ici la fin de saison prochaine, son avenir en NBA posera question. Son potentiel apparaît plus limité que jamais. C’est également le cas de Marquese Chriss, lui aussi drafté par les Suns l’année dernière sur le poste 4. Au contraire de Bender, il s’était montré intéressant lors de la fin de saison dernière. Athlétique mais indiscipliné, capable de s’écarter mais doté une vision du jeu à développer, cette saison s’annonçait comme celle de l’explosion pour ce joueur très athlétique. Un été calamiteux (il l’admet lui-même) durant lequel il s’est reposé sur ses lauriers ont détruit cette éventualité. Peu concerné par les tâches défensives, moins impliqué au rebond, il partage son temps de jeu sur le poste avec un Dragan Bender bien moins NBA ready que lui… Visiblement, il ne possède pas un mental exceptionnel. Ce premier contrecoup peut être dépassé s’il se reprend. Pour cela, il doit se rapprocher du cercle pour inscrire davantage de paniers faciles. Doté d’un potentiel intéressant, son avenir s’inscrit au sein de la Grande Ligue.

 

Tyler Ullis, également drafté par les Phoenix Suns, est un joueur qu’il faudra toujours cacher en défense la faute à un physique sous-dimensionné pour un meneur de jeu en NBA. Malgré ses qualités de vitesse et de percussion, sa petite taille constitue un fardeau à compenser. Depuis quelques matchs, le meneur des Suns, auteur d’une excellente saison universitaire, ainsi qu’une très bonne fin de saison l’année dernière, est un petit général sur le terrain. Néanmoins, cette saison, ses performances aux tirs sont catastrophiques. Avec seulement 22.2% à trois-points, il ne constitue pas une menace extérieure crédible. Le joueur possède de grosses qualités de création mais ses performances sont inégales. En concurrence avec Mike James, il est désormais titulaire depuis le départ d’Eric Bledsoe. S’il gagne en régularité, il pourrait constituer un vrai meneur-organisateur de qualité en sortie de banc (à l’image d’un Ish Smith).

 

 

Cet été, Thon Maker a travaillé aux côtés de Kevin Garnett qui en a dit le plus grand bien. Plus physique (bien qu’encore frêle) que lors de sa première saison, ses entraînements étaient censés porter ses fruits dès le début de saison. Débutant les matchs (comme la saison dernière), ce freak doté d’une envergure immense et d’un tir intéressant, n’a montré aucune progression par rapport à son année rookie. Toujours dominé face aux intérieurs plus physiques même s’il se bat. Naif en défense et limité en attaque, le soudanais, qui a zappé la case NCAA, est retourné sur le banc au profit du besogneux John Henson. Il reconnaît lui-même qu’il est dans le dur. Sa volonté de s’écarter du cercle à tout prix ne doit pas nuire au rendement de son équipe lorsqu’il est sur le terrain… L’avenir de Thon Maker, sur lequel s’appuie Jason Kidd, s’accompagne d’un vrai renforcement physique. Il n’est pas le seul intérieur qui se devait de progresser cette saison.

 

Comme son frère Willy aux Knicks, Juancho Hernangomez est performant dès lors qu’il obtient un temps de jeu suffisant. Néanmoins, l’espagnol est relégué derrière de nombreux joueurs dans la hiérarchie établie par Mike Malone. Adroit près du cercle, bagarreur au rebond, limité en défense, le joueur a ses qualités et ses défauts. Son profil est intéressant dans une NBA qui se souvient que posséder un intérieur avec de bonnes mains ne peut constituer qu’un atout. Peut-être que sa place n’est pas aux Nuggets ? En attendant, son temps de jeu famélique ne rend guère optimiste quant à son avenir en NBA.

 

Intéressant durant la saison dernière avec son équipe des Sacramento Kings, Malachi Richardson, combo guard de son état, souffre de l’arrivée de nombreux joueurs sur son poste. La baisse de son temps de jeu serait justifiable si les nouveaux étaient meilleurs que lui, ce qui, en l’espèce, n’est pas le cas. Mal utilisé par Dave Joerger, ses qualités athlétiques et le tanking probable de cette équipe vont lui permettre de prouver qu’il est un très bon scoreur en sortie de banc. Autre joueur des Kings en stagnation : Skal Labissiere. Longiligne et athlétique, cet intérieur avait délivré une excellente fin de saison. Cette saison, il joue moins, la faute à l’arrivée de Zach Randolph sur son poste. Cela ne l’empêche pas d’être plutôt intéressant, notamment lorsqu’il est aligné dans la raquette avec Willie Cauley-Stein (en sortie de banc). En se renforçant, il peut même jouer sur le poste de pivot sur quelques séquences. Chien fou, il peut coûter des points à son équipe par des fautes stupides ou ses errements défensifs. Lui aussi pourrait voir ses responsabilités s’accroître au fil de la saison des Kings s’il se montre plus concentré lorsqu’il est sur le terrain.