Preview : San Antonio, dernière valse victorieuse ?

Preview : San Antonio, dernière valse victorieuse ?

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À partir du 19 avril, certaines franchises seront en mission. Les playoffs démarreront et ce sera le début de saison pour de nombreuses équipes. Car si les Bobcats et les Mavs sont heureux de retrouver les phases finales, d’autres franchises attendent ce jour depuis un an avec une seule idée en tête : le titre de champion. En effet, malgré 16 équipes participant aux playoffs et donc potentiellement 16 vainqueurs différents, toutes n’ont pas le même statut. Et nous ne parlons pas de favoris. Mais de concurrents et de prétendants. Le premier décrit une franchise dont l’objectif sera d’aller le plus loin possible dans la compétition, tandis que l’autre représente celles dont un autre résultat que la victoire finale serait synonyme d’échec. Profitant des duels du premier tour des playoffs, la rédaction d’ISB débat de ces statuts et délivre son verdict. Alors, San Antonio… Concurrent ou prétendant ?

 

  • Ce qu’il faut savoir sur San Antonio

 

Bilan : 62-20
Classement : 1er de la NBA
Joueurs clés : Tim Duncan, Tony Parker, Kawhi Leonard, Manu Ginobili, Danny Green
Chiffres clés : 6e meilleure attaque (105,4 points inscrits par match), 6e meilleure défense (97,6 points encaissés par match), 25,2 passes décisives de moyenne (1er de la ligue).

 

  • Un prétendant blessé prêt à prendre sa revanche

 

14 février 2014 : en réfléchissant à cette date, les plus romantiques vous évoqueront leurs beaux souvenirs de la dernière Saint-Valentin. Quant aux Spurs de San Antonio, ils vous citeront le break permis par le All Star Weekend, plus que jamais bénéfique pour les coéquipiers de Tim Duncan cette année. En effet, la saison régulière accomplie par la franchise texane se découpe en deux parties, avec le week-end des étoiles comme véritable césure. A l’aube d’un match spectaculaire et sans enjeu dont Kyrie Irving deviendra le MVP, San Antonio possède le quatrième meilleur bilan de la ligue, derrière Oklahoma City, Indiana et Miami (38-15). Jusqu’ici, Gregg Popovich gère l’ensemble de ses troupes et les Spurs sont confortablement installés au sein du peloton de tête de la conférence ouest. Un bémol de taille tout de même puisque les pensionnaires de l’AT&T Center perdent leurs confrontations directes face aux cadors de la NBA : 1-11.

 

La deuxième partie de saison est d’une toute autre facture, et San Antonio passe la vitesse supérieure, enregistrant un joli total de 24 victoires pour seulement 5 défaites. Invaincus au cours du mois de mars, les Texans réalisent même la plus longue série de matches consécutivement remportés de l’année, avec 19 succès d’affilée. Au-delà des statistiques, le jeu pratiqué par les hommes de Popovich laisse rêveur, et certaines rencontres tournent à la démonstration collective, à l’image de la déculotté infligée à Miami le 6 mars dernier (111-87). Mais comme le rappelle si bien Tony Parker, la superbe saison régulière des Spurs n’est pas d’une importance fondamentale :

Ca a montré le caractère de notre équipe, mais dans le même temps, cela ne veut rien dire si on ne gagne pas le titre. On a l’avantage du terrain, on a fait le boulot mais rien n’est garanti. 

 

Afin d’arriver dans la meilleure des formes possibles en postseason, Popovich aura, une fois n’est pas coutume, beaucoup fait tourner son effectif. Kawhi Leonard est resté éloigné des parquets durant près d’un mois pour soigner une blessure à la main tandis que les vieux briscards Duncan, Parker et Manu Ginobili ont largement été préservés. Par rapport à l’an dernier, l’effectif n’a pas connu de grand chamboulement, et les départs de Gary Neal et DeJuan Blair ont respectivement été compensés par les arrivées de Marco Belinelli et Jeff Ayres. La stabilité a toujours été le mot d’ordre au sein de cette franchise à petit marché, et les automatismes en place font de San Antonio un sérieux prétendant au titre, comme chaque année. De plus, Leonard semble avoir franchi un cap important cette saison, et sa complémentarité avec le tireur d’élite Danny Green constitue un atout supplémentaire pour les Spurs, déjà forts de leur Big Three de toujours. Enfin, avec des éléments comme Belinelli, Boris Diaw, Patty Mills ou encore Matt Bonner, le banc des remplaçants n’apparaît pas sur le papier aussi talentueux, mais force est de constater que la seconde unité texane est probablement la meilleure de toute la ligue.

 

Aujourd’hui, cela fait plus de sept ans que San Antonio court après un dernier sacre sous l’ère Duncan-Parker-Ginobili. En 2012, Oklahoma City avait éliminé les Spurs en finale de conférence (2-4) avant que ce ne soient Ray Allen et le Heat qui ne brisent leurs rêves de titre l’an passé (3-4). Plus revanchards que jamais, Parker et ses partenaires savent que la route à parcourir sera longue et semée d’embuches. Opposés aux Mavericks de Dallas lors du premier tour, d’éventuelles confrontations face à Houston en demi-finale, puis OKC en finale sont susceptibles d’inquiéter davantage les fans de la franchise. En effet, ces deux équipes ont réalisé l’exploit de sweeper San Antonio au cours de la saison régulière (0-4). Mais qu’importe l’adversaire, cette campagne se doit d’être la bonne pour un Big Three à la longévité épatante mais qui se rapproche chaque année un peu plus de sa date de péremption.

 

  • La second unit, le véritable plus des Spurs ?

 

Contrairement à la majorité des autres entraîneurs de la ligue, Gregg Popovich ne s’est jamais véritablement appuyé sur un cinq de départ fixe. La force de frappe des Texans n’est pas réduite à une simple poignée de joueurs, et c’est tout un collectif qui fait les beaux jours de cette franchise depuis tant d’années. Par exemple, Tiago Splitter et Boris Diaw se sont régulièrement partagé les titularisations cette saison. Mais si l’on se fie aux statistiques, les Spurs possèdent tout de même le meilleur banc de touche NBA, du moins offensivement parlant. En termes de points et de passes décisives, la seconde unité texane survole effectivement les débats, avec 45,1 points et 11,1 offrandes de moyenne par match.

 

Coach Pop n’est pas une référence à son poste pour rien, et il aura toujours su tirer le meilleur de chacun des joueurs qu’il aura eu sous ses ordres. Des éléments comme Matt Bonner ou encore Cory Joseph seraient très certainement exclus de la rotation dans n’importe quelle autre franchise encore en lice. Et pourtant, il ne fait aucun doute que leur entraîneur compte sur eux pour les phases finales à venir. La capacité de Popovich à impliquer l’intégralité de son effectif est unique, ce qui fait de lui le véritable plus de San Antonio pour les playoffs à venir.

 

Un article rédigé par Robin Foucault