Preview : Dallas, le vilain petit canard

Preview : Dallas, le vilain petit canard

dallas mavericks - dirk nowitzki - vince carter

À l'annonce des 8 qualifiés à l'Ouest, la question que se posaient tous les amoureux du beau jeu était terrifiante : "mais que fait Dallas en Playoffs ?" Eh oui, Phoenix qui a fait rêver les fans d'équipes jeunes et soudées ainsi que les amateurs de belles histoires, s'est fait chiper son spot par Memphis et Dallas…. Ah Dallas, ce champion 2011 qui ne ressemble plus à rien. Comment a-t-il pu se hisser si haut ?

 

Tout d'abord, à bientôt 36 ans, Dirk Nowitzki retrouve son très haut niveau : 21,7 points, 6,2 rebonds et 2,7 passes par match avec une réussite de 53% à deux points et 40% à trois points, le tout en un peu moins de 33 minutes. Mais pour réellement mesurer son impact, il faut regarder son offensive rating, c'est-à-dire le nombre de points qu'il génère sur 100 possessions. Et la réponse est 120, soit son deuxième meilleur total en carrière. À titre comparaison, Lebron James affiche un offensive rating de 121 cette saison. 

  • Trois meneurs atypiques

La rotation de Dallas et complètement atypique. Aux postes de meneur et d'arrière, un pur gestionnaire, un joueur de un contre un et pile électrique permutent en permanence. Sur le papier, le trio Calderon, Ellis, Harris ne fait pas baver. Dans les faits, il s'avère extrêmement délicat à gérer pour les adversaires des Mavericks. Tout d'abord, chacun apporte un type de création différente. Calderon est purement sur du système et de la mise en place intelligente qui snipe volontiers à trois points : il tourne à 5 assists par match et 2,5 trois points inscrits avec 50% de réussite. Il est si efficace, que son offensive rating est lui aussi de 120, c'est dire à quel point il est capital dans le schéma des Mavs. Pour résumé en deux mots, Calderon est devenu le nouveau Jason Kidd de Dallas. 

 

Monta Ellis est un scoreur qui n'a aucun problème à arroser à toutes les distances malgré son inconsistance au-delà de 5 mètres. Mais sa particularité, c'est sa capacité à pénétrer vite et avec explosivité. Une faculté qui lui permet d'attirer l'aide sur lui et d'éclater la rotation défensive. Croqueur mais tout de même altruiste, il s'en sert pour lâcher 5,7 passes décisives à chaque match. Il contribue clairement à l'ouverture de lignes de passes et de trois points ouverts, d'ailleurs, les Mavericks possède le 2e meilleur pourcentage à longue distance de la NBA.

 

Devin Harris n'a jamais eu de shoot, mais sa vitesse de pénétration et son côté casse-cou dans la raquette font parfois du bien en attaque. Son agilité est bien utilisé en défense par Rick Carlisle non pas pour stopper son vis-à-vis mais pour ralentir la mise en place de l'attaque adverse. Un remplaçant au statu de star déchue mais dans un rôle d'appui très bien approprié. 

  • Une raquette folklorique

La raquette de Dallas ne fait pas rêver. En y réfléchissant bien, les Blair, Wright, Dalembert seraient remplaçants voire waterboys dans n'importe quelle autre équipe… Chez les Mavericks, ce trio est respecté. On lui demande de réaliser des tâches besogneuses en échange d'une tape dans le dos du futur hall of famer Nowitzki et d'éventuellement avoir les projecteurs sur eux grâce aux Playoffs. Apparemment le discours de Rick Carlisle est passé comme une lettre à la poste : Wright compile en 19 minutes, 9 points  à 68% 4 rebonds 1 contre. Blair aligne 6,4 points 5 rebonds et 1 interception en 16 minutes à 54% de réussite au tir. Enfin, Dalembert offre en 20 minutes 6,6 points 7 rebonds et 1,2 block.
 

Ramenées à 36 minutes de temps de jeu par match, ils produiraient hypothétiquement les stats suivantes… Attention c'est tout simplement hallucinant.
Wright : 17,5 points, 8,2 rebonds et 1,8 contre. 
Blair :14,7 points, 10,9 rebonds, 2 assists, 2 interceptions.
Dalembert : 11,8 points, 12,1 rebonds, 2,1 contres.

 

Ce trio d'intérieur de rotations est la preuve qu'un bon coach au bon discours et à la bonne vision de son groupe, peut tirer le maximum de ses joueurs, même moyens, pour tirer son groupe vers le haut. 

  • Un magicien à la baguette

En parlant du coach, le secret du succès des Mavs c'est aussi l'excellent Rick Carlisle. Sans avoir des joueurs magiques, que ça soit en attaque ou en défense, il est parvenu à créer un groupe cohérent et dangereux. Chaque joueur est utilisé à bon escient, dans son rôle en fonction de ce qu'il sait faire. Les attaques sont organisées et la défense adaptée aux lacunes de chacun. Sur 100 possessions, Dallas est la troisième équipe la plus productive de la NBA. En défense, avec des trous comme Ellis, Calderon, Nowitzki et Carter, le coach est parvenu à mettre en place une zone qui sur certaines séquences permet de tenir la baraque. 

 

Personne ne voit aller Dallas en finale. Tout le monde à raison. Mais si les Mavericks peuvent prendre un 4-0 contre San Antonio, ils sont aussi capable de réaliser un upset contre n'importe quelle équipe, tant ils sont chiant à jouer et efficaces.