Chris Andersen : de l'oiseau tombé du nid à Birdman

Chris Andersen : de l'oiseau tombé du nid à Birdman

Chris Andersen - Georges Karl - Denver Nuggets - New Orleans - Miami Heat - nba - basketball

Qui ne connaît pas Chris Andersen aujourd’hui en NBA ? Personne ! Il faut dire que le Texan de 35 ans ne passe pas inaperçu du haut de ses 2m08, et de ses 103 kilos. Mais ce sont surtout ses coupes de cheveux et ses tatouages extravagants qui en font l'un des visages de la NBA. Un personnage atypique pour un parcours atypique.

  • L’oisillon tombé du nid

La vie est loin d’être un long fleuve tranquille pour Chris Andersen. Au cours de sa jeunesse, sa mère passe son temps sur les routes américaines tandis que son père tente de vendre ses œuvres d’art à travers le monde. Heureusement, il tombe vite dans le basket. Mais dans l’alcool et la drogue aussi... Ce qui lui vaut des suspensions dès ses années lycée. Il joua une année en université, à Blinn College, une fac de seconde zone au fin fond du Texas. Mais peu importe, Chris veut aller en NBA ! Il se présente donc à la draft de 1999, mais aucune équipe ne le choisi. Logique.

Il disparait alors des radars et et se retrouve à jouer dans des championnats mineurs comme en Chine, au Mexique ou encore dans le Dakota du Nord.

 

Et puis, en 2001, les Nuggets décident de lui donner une chance de faire son trou en NBA. Il passe trois saisons du côté de Denver pour un faible rendement statistique : 4 points et 4 rebonds en moyenne et jamais plus de 15 minutes de jeu. En 2004, il est transféré à la Nouvelle-Orléans et le grand public le découvre lors du All-Star Game 2005 et plus particulièrement au cours du Slam Dunk Contest. Un blanc au Slam Dunk Contest ? Un blanc sûr de lui ? Des cheveux longs, quelques tatouages sur les bras. Il n’en faut pas plus pour faire le buzz. Hélas, il est loin de survoler le concours et en devient même ridicule !

 

 

Malgré tout, son arrivée du côté des Hornets est plutôt bonne. Il joue 21 minutes par match pour 7,7 points, 6,1 rebonds et 1,5 contre. Son style détonne : il est énergique, combattif et les Hornets voudraient lui proposer une prolongation de contrat. Sauf qu’avec la réussite et l’argent, Andersen profite très largement des joies de la nuit, des sorties, de la boisson et des drogues. Andersen n’est pas prêt pour tout cet argent et les démons de son adolescence refont surface.
Et lorsque dans la tête ça ne va pas, les gens vous fuient. Cela ne fait qu’aggraver les problèmes d’alcool du joueur, c’est la descente aux enfers. Il est en conflit ouvert avec ses parents, Katrina passe par là et détruit sa maison, sa fiancée le quitte...

 

Le couperai tombe un 27 janvier 2006 : la NBA le suspend pour usage de drogues. Il n’est pas bon d’être toxicomane et instable dans l’univers de David Stern. À ce moment précis, tout le monde pense que la carrière d’Andersen est terminée et qu’on pourrait bien découvrir une histoire sordide dans les faits divers. Contre toute attente, il part en cure de désintoxication, retourne à Denver, s’entoure d’amis proches et sincères. Deux ans et deux jours plus tard, c’est la résurrection, l’oisillon va pouvoir devenir le Birdman.

  • L’oiseau prend son envol

En 2008, les Hornets lui donnent une nouvelle chance mais malgré ses 5 points et 4,8 rebonds en 18 minutes de jeu, l’équipe ne le conserve pas. Pas grave puisqu’il a une idée derrière la tête : il veut jouer pour Denver, la ville où il a réussi à chasser ses démons. Andersen envoie un signal fort lors de ses quatre saisons chez les Nuggets (2008-2012). Il n’est plus le joueur instable tombé du nid, le petit oiseau fragile. Non, il est le Birdman ! Energique, dur au mal, il se donne à 300%, à chaque match. Georges Karl apprécie, les fans apprécient, l’oiseau étend ses ailes. Un des plus grands changements est bien sûr physique. Si Andersen aime les tatouages très tôt dans sa vie, et qu’en 2005, il en a déjà pas mal sur les bras, son retour en 2008 marque un tournant. De plus en plus de tatouages apparaissent sur son corps et tous sans exception ont une signification. Un exemple ? Les deux ailes sur ses avant-bras : sa renaissance après sa cure de désintoxication.

 

 

Les matchs se suivent à Denver, il joue 15 minutes durant ces 4 saisons (6 points et 6 rebonds de moyenne). Les tatouages continuent de recouvrir son corps, comme en 2009 où il apparaît avec une inscription Free Bird sur son cou. Son tatoueur préféré John Slaughter explique même que 75% du corps d’Andersen est recouvert de tatouage. Il faut dire qu’il en a partout, tous très colorés, loin de ses années noires. Il ajoute aussi un style capillaire : la crête puis plus tard, les cheveux plaqués et une barbe impressionnante. Le Birdman est maintenant connu de tous et pourtant il ne le sait pas encore mais le meilleur est à venir.

  • It’s time to fly for the Birdman

Georges Karl apprécie Andersen : dynamique en sortie de banc, gros contreur, bon rebondeur, un peu frustre mais capable de claquer de gros dunks, il est un joueur de collectif solide dans la rotation. Pourtant, l’histoire se termine et à la reprise de la saison 2012-2013, aucune équipe ne se manifeste. Mais en février 2013, Miami cherche à renforcer sa raquette pour partir à la conquête d’un deuxième titre NBA. Le Birdman tombe dans les filets de Pat Riley. À Miami, il est dans la lumière, son énergie, son look, son côté joueur à fleur de peau tatoué de la tête au pied plaît. Toujours dans le bon timing, il aide considérablement le Heat à l’intérieur grâce à ses contres et ses dunks rageurs.

En juin, c’est la consécration : le Heat remporte une seconde bague et Andersen n'y est pas pour rien. Pas question donc pour le Heat de se séparer de ce joueur apprécié de tous. Il rempile cette saison, et à l'aide de ses 6,5 points, 4,7 rebonds et 1,2 contres en 19 minutes de jeu, le Heat court après son troisième titre. 

 

 

Après chacune de ses actions, il déploie ses longs bras comme un oiseau qui prend son envol. Oui le Birdman vole. Andersen est devenu un bel oiseau. Une belle histoire dans le monde de la NBA ? Bien sûr, c’est aussi toute la force du sport aux Etats-Unis : mettre au jour des joueurs qui ont réussi à passer les obstacles. Chris Andersen en a eu beaucoup, il est tombé du nid mais aujourd’hui il s’est définitivement envolé. Oui l’oiseau est libre !