Les chiffres d'un premier tour extraordinaire

Les chiffres d'un premier tour extraordinaire

PlayOffs - Oklahoma City Thunder - Memphis Grizzlies - Portland Trail Blazers - Houston Rockets - San Antonio Spurs - Dallas Mavericks - Los Angeles Clippers - Golden State Warriors - Indiana Pacers - Atlanta Hawks - Miami Heat - Charlotte Bobcats - Toronto Raptors - Brooklyn Nets - Washington Wizards - Chicago Bulls

Quelle que soit l'issue de cette saison, la promotion 2014 est déjà sans équivalent après le premier tour que nous ont offertes les 16 équipes en course.

50

Un premier tour, c'est au total 32 rencontres au minimum, et 56 au maximum, et ce depuis 2003, quand la NBA a décidé que les quarts de finale de Conférence se joueraient au meilleur des sept matchs, et non cinq comme auparavant. Cette saison, un record de 50 matchs ont eu lieu, dépassant ainsi les 49 affrontements organisés en 2003.

24

Le nombre de victoires à l'extérieur, pour seulement 26 succès à domicile. Autant dire que l'avantage du terrain ne veut rien dire cette année.

5

Les matchs décisifs sont plutôt rares, avec au maximum deux Game 7 par année. Mais cette 12ème cuvée est vraiment particulière, puisque cinq séries sont allés jusqu'au bout du face-à-face.

11

C'est le nombre de joueurs qui ont inscrit au moins 150 points lors de ce premier tour. En 30 ans de compétition, 59 hommes avaient jusque là atteint ce palier. En comparaison, ils étaient quatre l'année dernière.

4

Une seule bataille s'est conclue en quatre manches, celle de Miami qui a enterré Charlotte. Sans grand espoir de surprendre le champion en titre, les Bobcats ont en plus été diminué par les pépins physiques d'Al Jefferson qui n'a pas pu limiter la casse. La franchise de Caroline du Nord n'a toujours pas gagné le moindre match de play-offs de son histoire.

11 + 2

Depuis l'apparition du tableau final à 16 équipes il y a trente ans, seules 11 équipes classées première de leur Conférence ont du jouer un match décisif face au huitième qualifié. Le phénomène a eu lieu neuf fois quand la série se jouait en cinq manches, seulement deux fois depuis le changement de format en 2003 (La dernière occasion, c'était Boston en 2008). Cette saison, les deux leaders Indiana et San Antonio ont subi un match 7, du jamais vu.

À noter que les Spurs sont la première équipe numéro 1 à jouer un match décisif au premier tour depuis les Lakers en 2000 contre Sacramento (3-2).

28

C'est l'écart de points total entre Portland et Houston sur six matchs. Les Trail Blazers sont qualifiés après avoir inscrit deux points de moins que leur adversaire !

1

Jamais une série ne s'était jouée à un point près, jusqu'à la victoire des Nets à Toronto 104 à 103. Le score le plus serré lors d'un septième match au premier tour était jusque là une victoire de quatre points 103 à 99 d'Utah sur Houston en 2007.

2

Alors qu'on n'avait pas vu une victoire au buzzer à trois points depuis LeBron James en 2009, ce premier tour nous en a offert deux ! Le premier par Vince Carter face aux Spurs pour donner l'avantage à Dallas, et évidemment le tir de Damian Lillard qui fait gagner la série aux Trail Blazers.

8

Huit rencontres ont nécessité une prolongation, et Memphis et Oklahoma City en sont à moitié responsables. Les deux équipes ont joué 53 minutes à quatre occasions consécutives, entre le deuxième et le cinquième match de la série. La guerre aura duré 1780 minutes, soit près de 30 heures de jeu, une première dans l'Histoire du championnat.

Houston et Portland ne sont pas en reste, puisque trois de leurs affrontements se sont décidés en overtime.

324

C'est le nombres de minutes passées sur le parquet par le prochainement couronné MVP Kevin Durant. Personne n'avait jusque là dépassé les 317 minutes de Rajon Rondo en 2009.

  • Pourquoi un premier tour aussi serré ? 

Si les écarts de niveau entre le quatrième et le cinquième d'une conférence sont souvent faibles, et qu'un numéro 3 peut être surcoté parce qu'il est vainqueur de sa division, devoir jouer sept matchs quand on ait l'une des deux meilleures équipes est plutôt signe d'une anomalie.

Le cas des Pacers, largement analysé depuis mars, est sans équivalent. La machine Indiana avait l'air tellement grippée que beaucoup les voyait se faire sortir par Atlanta, l'équipe dont on disait qu'elle faisait tout pour rater les play-offs il y a à peine un mois. L'équipe de Frank Vogel a semblé perdue à chaque fois qu'on la pensait prête à repartir sur de bonnes bases (les matchs trois et cinq notamment). Un Roy Hibbert déconfit s'est réveillé pour sauver les meubles au game 7, mais Indianapolis doit son salut à la ténacité de David West et la fougue de Paul George. Les Pacers sont-ils réparés ? Non, mais ce coup d'orgueil leur a sûrement fait du bien.

Voir le premier tour à l'Ouest, c'est presque comme regarder les demi-finales. - Jalen Rose, samedi dernier

Quant à l'Ouest, dont on loue le niveau de compétition depuis quinze ans, il a réussi a être encore plus sauvage que d'habitude. C'est simple : Dallas et surtout Memphis aurait sans doute pu battre n'importe quelle équipe qualifiée à l'Est excepté Miami.

San Antonio s'est retrouvé dans une bataille de vétérans face à la seule équipe qui peut lui faire jeu égal côté expérience, et où Rick Carlisle a encore montré qu'il était l'héritier le plus proche de Gregg Popovich (voir la leçon du Game 2). Les Spurs n'ont pas faibli autant que les Mavs ont été bons, Monta Ellis en tête (20.4 points, meilleur scoreur devant Dirk Nowitzki, une première depuis 2007) qui a sans doute relancé sa carrière cette année. Une belle copie, qui rappelle que 2011 n'est pas si loin.

 

Du côté du Thunder, c'est plus compliqué. La dépendance de l'équipe à son duo de stars a failli lui coûter la série, mais c'est ce même duo qui l'a sauvé. Durant et Westbrook ont dû shooter comme des forcenés pour passer outre la défense des Grizzlies (166 tentatives et 44 % d'adresse pour le premier, 165 et 38 % pour le second). Memphis, désormais habitué au rôle du spoiler, a enfin montré un intérêt pour le tir à trois points, et surtout le gluant défenseur Tony Allen s'est révélé à l'autre bout du parquet. L'équipe du Tennessee aurait-elle pu gagner si Zach Randolph n'avait pas été suspendu pour le match fatidique? Pas sûr. Pendant plus d'une semaine, chaque rencontre s'est jouée sur des détails, mais avec un élément régulier : chaque fois que Memphis prenait le large, OKC rattrapait son retard. Le premier jouait son meilleur basket, l'autre cherchait à comprendre le puzzle dans la douleur. Ça ne pouvait pas durer, et KD allait forcément finir par redevenir le MVP. Peut-être la plus belle bataille qu'on ait vu lors d'un premier tour.

 

Les Clippers pour leur part auront eu des circonstances atténuantes, qui si elles n'expliquent la difficulté des tours jumelles DeAndre Jordan et Blake Griffin a dévorer leurs faibles homologues d'Oakland, ont forcément joué sur leur mental face à un adversaire qui les détestent. Comme d'habitude, les Warriors ont eu l'euphorie des play-offs, là où la bande de Chris Paul a dû faire profil bas. Mais Donald Sterling ou pas, le festival Stephen Curry devait avoir lieu. L.A avait beau être troisième, il n'y avait rien d'étonnant à ce que Golden State la retienne jusqu'au septième match.

 

Les favoris se sont donc fait très peur mais dans l'ensemble, la hiérarchie a été respectée. Spurs, Thunder, Clippers, Pacers et évidemment Heat sont passés comme prévu. Seuls Raptors, Bulls et Rockets se sont fait battre par un adversaire moins bien classé. L'expérience a battu les jeunes équipes, preuve en est l'affrontement 100 % équilibrée entre Toronto et Brooklyn, et Washington a battu un groupe plus limité que son classement le laissait penser.

Après une série aussi éprouvante, voire laborieuse pour certains, Miami prend clairement la place de l'équipe à battre. Certes, LeBron James et ses acolytes n'ont pas vraiment eu d'adversaire à leur niveau, mais les autres concurrents ont déjà commencé à s'entretuer. La forme physique des joueurs sera déterminante pour la suite de la compétition. Reste à voir si Brooklyn saura les fatiguer.