Byron Scott jamais loin des Lakers

Byron Scott jamais loin des Lakers

Byron Scott - Los Angeles Lakers

Joueur, mentor, adversaire et maintenant coach, depuis trente ans Byron a pris l'habitude : sa carrière passe toujours par L.A.

Un angelino est de retour. Byron Scott, partie intégrante du Showtime des 80's caché derrière Magic, Kareem et Worthy, a été accueilli fièrement par ses anciens coéquipiers pour prendre le poste de Mike D'Antoni. Un mélange de nostalgie et d'espoir dont les Lakers ont bien besoin ces temps-ci.

Scott, qui a grandi dans le quartier d'Inglewood, a passé la quasi intégralité de sa carrière de joueurs chez les purple and gold. De 1983 à 1993, il prend le poste 2 où il s'affirme comme un shooter très adroit (49% aux tirs sur dix saisons, 38% à trois points) et remporte trois bagues en six Finales

En 1988, année du troisième titre en quatre ans, il est même meilleur scoreur de l'équipe (21.7 points). Pourtant, il ne sera jamais All-Star ou All-NBA de toute sa carrière. Byron Scott et les Lakers sont complémentaires mais c'est toujours l'équipe qui brille. Et quand l'équipe ne brille plus, il est toujours là pour limiter la casse après les retraites d'Abdul-Jabbar et Johnson.

 

Libéré en 1993, et après des passages à Indiana puis Vancouver, il revient à L.A pour une dernière pige avec une mission : prendre sous son aile la nouvelle garde, composée d'un certain Shaquille O'Neal et d'un gamin nommé Kobe, agé de 18 ans. (Autant dire que la dernière fois qu'un coéquipier a réussi à dompter Bryant, c'était il y a... 18 ans. L'autre rescapé de cette époque, rookie lui aussi en 1996-97, va commencer sa carrière de coach du côté de New York.) Le succès n'est pas pour tout de suite mais la transition est faite.

  • De partie intégrante à adversaire direct

Retraité dans la foulée, Byron troque son maillot pour un costard. À 39 ans, il prend les rênes de New Jersey en 2001, une équipe bancale où parade Stephon Marbury. Pas de miracle en perspective. Pourtant, à l'intersaison suivante, les Nets réussissent le coup de faire venir Jason Kidd, le leader inespéré. Dans une Conférence de série B, le roi du triple-double mène ses hommes jusqu'aux Finales. Enfin, les Finales se sont déjà jouées du côté de la Conférence Ouest pour déterminer qui allait engloutir l'outsider venu de l'Est. Et ce sont évidemment les Lakers ! Face à un frontcourt minimaliste, Shaq fait de la bouillie (36.3 points, 12.3 rebonds en quatre matchs) et Kobe achève le travail (26.8 points, 5.8 rebonds, 5.3 passes). Scott peut constater à grande échelle l'évolution de ses deux poulains.

 

Après une deuxième défaite au dernier tour en 2003 et un début de saison suivante difficile, il est renvoyé et trouve un autre job chez les Hornets, qui traversent le long épisode de l'après Katrina et vivotent entre New Orleans et Oklahoma City.

Après trois exercices compliqués mais prometteurs, le déclic a lieu lors de la saison 2007-2008, où Chris Paul fait une saison de MVP et les Hornets s'accrochent à la première place à l'Ouest alors qu'il reste quatre matchs au calendrier. Une équipe leur colle au train : les Lakers, qu'ils affrontent un 11 avril pour sans doute déterminer qui sera n°1 et qui sera le joueur de l'année. Au Staples Center, les locaux mettent les choses au clair d'entrée avec un 39 à 20 dans le premier quart. Les visiteurs reviennent dans le match mais ne rattrapent pas L.A. Avec cette victoire, les Californiens reviennent à égalité au classement puis passent devant les frelons. Les premiers jouent tranquillement Denver puis Utah, les autres s'embourbent au Game 7 face aux Spurs. L'euphorie est finie pour la Louisiane et pour Byron Scott.

  • Byron Scott est-il l'homme de la situation ?

Rarement un coach aura eu des avis aussi partagés sur son travail. Interrogés par ESPN la semaine dernière sur la place de Scott parmi les entraîneurs actuels de la ligue, les reporters et analystes américains le classaient tantôt dans le top 10, tantôt dans le dernier tiers. Il faut reconnaître que son parcours a été en dents de scie depuis 13 ans.

Si on regarde la partie émergée de l'iceberg, on voit deux Finales NBA avec les Nets, et un titre de coach de l'année en 2008 avec les Hornets. Mais c'est aussi trois renvois de trois franchises, 44.4 % de victoires en saison régulière, et seulement quatre qualifications en play-offs.

Certains diront que les rares réussites de Scott sont liés à l'arrivée de Jason Kidd dans le New Jersey (avec le même entraîneur, les Nets sont passés de 26 victoires en 2001 à deux titres consécutifs de champion de la Conférence Est) et la maturité du trio Paul-West-Chandler à New Orleans. Et depuis, il n'a jamais su tirer profit de l'effectif de Cleveland en trois saisons. Résultat, il a passé 2013-14 sans équipe.

 

Mais les Lakers peuvent se rassurer en se disant que le championnat est rempli d'hommes qui vont être pour la première ou deuxième fois à la tête d'une équipe NBA (David Blatt, Derek Fisher, Steve Kerr et Quin Snyder feront leurs débuts en octobre) et que Byron Scott apporte donc une expérience significative, capable de gérer un favori, tout comme une équipe limitée qui bataille pour la postseason. Un combo bizarre mais qui pourrait faire son effet sur une franchise qui n'a que le sommet pour ambition mais doit traverser un sacré paquet d'obstacles avant d'y arriver. Au moins il sait à quoi s'attendre.