Bob Myers, le General Manager des champions

Bob Myers, le General Manager des champions

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Ce mec est un génie !

Bob Myers est un homme à part. Faiseur de talent, héro lui-même, venez le découvrir au travers un dossier choc !

 

La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

 

Assis sur un banc, seul, Bob attend. Le vent souffle. Et, alors que son équipe de toujours les Golden State Warriors bataillent à quelques encablures du parc où il se trouve, une plume se pose délicatement sur ses genoux, telle la tendre brise du matin sur l'herbe souple. Emu, il se souvient. Tour à tour, champion NCAA, agent de star, et faiseur de champion, il se remémore son histoire. L'histoire d'une course folle, une course sans fin. Court Bob ! Court ! Une fabuleuse histoire, celle de Bob Myers, le General Manager des Warriors, champions NBA 2015 ! Alors laissez vous porter par ces lignes comme Myers se laisse porter par son destin. Et courez avec nous !

 

  • L' agent

 

Expert en négociation, Bob devient très vite à sa sortie de Loyola Law School agent de joueur. Certes, de 1997 à 2006, il n'est qu'un second de cordée. Un bras droit. Un padawan. Mais pas l'associé de n'importe qui. Celui d' Arn Tellem. Arn Tellem ? Prénom : Arn - Nom : Tellem - Hobby : actionnaire des Pistons - Passe - temps : journaliste pour The New York Post, Grantland ou Sport Illustrated. Métier : Agent - Carte de visite : Tracy Mc Grady, Russell Westbrook, Baron Davis, LaMarcus Aldridge, Al Horford, Derrick Rose ou Anthony Davis et surtout l'agent d'un certain Kobe Bryant à ses débuts. Tellem est même l'inspirateur d'une série (Arli§§) et voilà pour 2013, le poids de ce géant méconnu...

 

 

Alors dans l'ombre, Bob apprend. Passé au service, de la Wasserman Media Group, Myers court toujours, sans relâche, tout en enmagasinant sans cesse. Un temps, à gérer les affaires du soccer auprès des Anglais Steven Gerrard, Mickel Owen, Jamie Carragher, Robbie Keane ou Jack Wilshere, Bob ne ménage pas sa peine. Mais en 2011, las de courir, las des renégociations de contrat, il s'arrête pour combattre à nouveau sur le terrain. Comme à ses débuts...

 

  • Le Warrior

 

Nommé en avril 2011, Assistant GM, sa première mission consiste à dénicher un arrière capable d'accompagner la nouvelle pépite de l'équipe Steph Curry. Et là, tout de suite Myers passe la ligne en tête.

 

 

Devenu calife à la place du calife en 2012, Myers poursuit sa course folle tout en marchant sur l'eau puisqu'il offre Harrison Barnes, Festus Ezeli et Draymond Green aux Warriors. En 2013, Golden State réalise même sa meilleure saison depuis 36 ans. Mais pas de clap de fin pour autant. Refusant d'échanger Thompson pour Kevin Love, pris pour un fou, Bob laisse dire les journaleux tout en ajoutant une dernière pierre à son édifice : Steve Kerr. Allongeant leur foulée, les Warriors enchainent victoires sur victoires en saison régulière '(67) avant de fondre sur leurs rivaux en playoffs. Champion NBA, Executive Manager of The Year, Bob peut s'ennivrer ! Il est le second plus jeune GM de l'histoire à devenir Champion NBA nous dit le LA Herald à qui il déclare :

 

Mettre sur pied une équipe capable de jouer le titre, c'est le but ultime ! Mais pour réussir, je peux juste regarder un petit peu derrière. L'essentiel est devant !

 

 

 

Mais à l'heure où vous lisez ces lignes, la bouteille n'a pas de fond. Les Warriors enfilent les jéroboams à pleines gorgées et en sont à 27 victoires pour une seule petite défaite...

 

  • Le joueur

 

Surnommé Forrest Gump par ses coéquipiers pour son bonne fortune (NDRL : cette anecdote est véritable) Myers passe la plupart de son temps à jouer les poms-poms sur le banc alors que les Bruins remportent le titre face à Connecticut. Sur le Sport Illustrated qui célèbre les champions NCAA de 1995, il trône derrière Tyus Edney, la star de l'équipe. Cet homme prend votre foulée pour vous lâcher alors qu'arrive la dernière ligne droite. C'est ainsi qu'il rencontre Bill Clinton, c'est ainsi qu'il est invité à la parade de Disney à Orlando, c'est ainsi qu'il participe au Talk Show de Jay Leno, the Tonight Show. C'est ainsi... Né en 1975 dans la baie de San Francisco, à Monte Vista Bob ne s'oublie pas pour autant :

 

 

J'ai toujours été sur le derrière de la scène, concentré à aider quelqu'un. Concentré sur le succès de la personne pour laquelle je travaille. Mais toujours, je pense aussi à moi. A mon succès.

 

Son coach Jim Harrick ne lui donne que des miettes en 1995 (0,3 points de moyenne), et Bob regrette de na pas avoir tenté sa chance en Europe après sa carrière universitaire (NDRL : c'est son seul regret) alors qu'il a un rôle central dans l'équipe de 1997 de l'université.

 

Je courrais toujours pour aller partout, mais je ne pensais pas pour autant que ça allait me mener quelque part.

Je ne sais pas si c’est maman qui avait raison ou si c’est le lieutenant Dan... Je sais pas si nous avons chacun un destin... ou si nous... si nous nous laissons porter par le hasard comme sur une brise... Mais je... je crois que c’est peut-être un peu des deux... peut-être un peu des deux arrive en même temps.

 

La plume est partie. Le bus est passé. Bob se lève du banc. L'Oracle Center se vide. Les Warriors ont gagné. Bob peut recourir ! Encore et encore. Court Bob ! Court !

 

  • Le suite ?

 

La suite, Myers ne se l'est pas encore totalement imaginée. Il se souvient certes avoir eu très peur lors du Match 4 des dernières finales. A 7 - 0 pour les Cavs, il tremblait d'avoir laissé Kerr placer Andre Iguodala  à la place d' Andrew Bogut dans le 5 majeur. A Zach Lowe d'ESPN il déclarera d'ailleurs :

 

J'ai toujours entendu qu'au basket, c'est la taille qui compte ! Alors quand j'ai vu le 5 sur le terrain, je me suis mis à avoir peur. On n'a jamais voulu faire jouer l'équipe small ball de manière consciente. D'ailleurs tout ce qu'on a toujours voulu, c'est posséder des joueurs polyvalents. En plus, en jouant petit, nous aurions perdu face à Memphis.

 

Bob n'a rien inventé donc en terme de "jouer petit". En outre, Golden State n'est pas le premier champion à jouer  small ball, mais aucune équipe n'a joué petit aussi longtemps sur le terrain à ce stade de la compétiton. Peu importe qu'on le qualifie de "cul beurré de nouilles", d'imbibé de providence, de novateur ou des trois, Bob poursuit sa route avec confiance. En plus de cela, les Warriors ont une baguette magique. C'est Draymond Green ! En jouant poste 5, Green peut d'abord protéger le panneau grâce à son envergure incroyable. Sur les écrans, il peut ensuite se décaller vite pour créer des décalages. En tête de raquette, il est encore diabolique à 3 points. D'ailleurs, et pour toutes ces raisons Mike D'antoni pense que :

 

Draymond est le joueur le plus important de la Ligue !

 

Superbe passeur Green est enfin le prototype du joueur moderne. Mais comme beaucoup de belles choses, c'est d'un hasard qu'a explosé son talent. En effet, David Lee se blesse gravement en 2013 et lui laisse du temps de jeu. Et, c'est là que Green explose ! A présent, aucune équipe ne possède autant de joueurs intelligents que Golden State. Cet amoncellement de talent reste la grande oeuvre de Myers et presque tous font 2 mètres ou plus. Mais certains disent que le GM prépare un nouveau coup. L'homme recherche un strech-center, un intérieur capable de shooter à 3 points et de contrer à tout va ! La Ligue possède de tels joueurs en la personne d' Anthony Davis, Chris Bosh, LaMarcus Aldridge, Al Horford ou Serge Ibaka. DeMarcus Cousins et Karl-Anthony Towns peuvent aussi allonger cette liste ou encore Kristaps Porzingis voire Myles Turner. C'est de là que vient la suite.

 

Et alors qu'une larme coule sur les joues de notre héro, au loin, on entend une voix qui s'exclame doucement:

 

Au revoir papa !