Bilan de la mi-saison : la course au MIP

Bilan de la mi-saison : la course au MIP

Eric Gordon - Lou Williams - Kristaps Porzingis - Giannis Antetokounmpo - Victor Oladipo

On est déjà à la mi-saison de cette campagne 2017-2018 et il est donc grand temps de dresser les premiers bilans des courses aux récompenses qui seront décernées à l'issue de la saison. Place aujourd'hui au trophée de meilleure progression (MIP) !

 

  •  5) ERIC GORDON

 

S'il est l'un des favoris dans la course au trophée de meilleur sixième homme, que je vous invite à retrouver sur la rubrique ''Nba Awards'' d'Inside Basket, il ne faut pas oublier Eric Gordon dans la course au MIP. Parfaitement implanté dans la rotation à 3 sur les lignes arrières de Houston, il y tient un rôle primordial trop souvent oublié. Cette année tout particulièrement, puisque les Rockets ont du faire face aux absences répétées de James Harden et Chris Paul, les deux leaders de l'équipe. Eric Gordon a donc su en profiter pour débuter la moitié des matchs de Houston, et il connait ainsi une progression statistique non négligeable. L'an dernier, il tournait à 16 points de moyenne, à 40% au tir. Cette année, pour une réussite et un temps de jeu similaire, l'arrière des Texans tourne à 20 points de moyenne. Si les Rockets connaissent une si belle saison, c'est donc en partie grâce à lui, qui répond toujours présent lorsque Paul et Harden doivent passer à l'infirmerie. Il profite pleinement de ce système à 3 arrières qui se relayent qui lui convient parfaitement. Au-delà des stats, c'est son rôle qui a évolué, il est maintenant une des toutes premières options offensives chez les Rockets. Contrairement à l'an dernier, il est seul sixième homme, un rôle qu'il partageait en fin de saison dernière avec Lou Williams...

 

  •  4) LOU WILLIAMS

 

Afin d'accueillir Chris Paul, les Rockets ont donc du se séparer de Lou Williams. A l'aise chez les Rockets, Lou Williams s'est progressivement installé comme le leader de l'attaque à Los Angeles. Le succès des Clippers cette saison est en grande partie l'oeuvre de Williams. L'effectif des Clippers est miné. Le départ de Chris Paul a été un choc donc il a fallu vite se relever. Mais les arrivées de Milos Teodosic et Danilo Gallinari sont un échec, tant leurs blessures respectives les ont très vite éloignés des parquets. Le constat est le même pour Blake Griffin, qui se bat avec son corps, même s'il semble aujourd'hui voir le bout du tunnel. Enfin, Deandre Jordan affiche un niveau qui, bien que statistiquement bon, n'est pas adapté à la NBA moderne.

 

Dans ce contexte difficile, Lou Williams s'est imposé. Il est devenu un leader, déterminé de prouver qu'il peut devenir mieux qu'un sixième homme, mieux qu'un simple facteur X. Aujourd'hui il est le meilleur arrière des Clippers, et leur meilleur scoreur devant Blake Griffin, rien que ça. Il est un élement essentiel, bien qu'il soit encore trop souvent placé sur le banc par Doc Rivers. En 44 matchs, il a passé à 12 reprises la barre des 30 points, ce qui démontre une régularité nouvelle. Régularité, c'est le mot qui définit le mieux le renouveau de Lou Williams, qui ne connaît plus de baisse de régime. En 2018, il n'est tombé qu'une seule fois en dessous des 15 points. Dans la course au MIP, il est donc un client plus que serieux. A Houston l'an dernier, il affichait des stats honorables mais irrégulières (14,9 points à 38% au tir, dont 31% à 3 points). Désormais à Los Angeles, il est devenu un leader technique, et ses pourcentages au tir sont désormais excellents (23,4 points à 45% au tir, dont 40 % à 3 points). Autre nouvelle facette, c'est un jeu plus altruiste, plus collectif. L'an dernier il ne distribuait que 2,4 passes décisives par match, il en donne 5 par match maintenant. Cette année est donc un véritable déclic pour Lou, qui pourra voir ses ambitions salariales à la hausse à la fin de l'année. Actuellement il ne touche que 7 Millions à l'année, c'est trop peu tant son talent parle pour lui en 2018. Il sera agent libre sans restriction, on peut donc imaginer qu'un très grand nombre d'équipes voudront s'attacher ses services.

 

  •  3) KRISTAPS PORZINGIS

 

Assumer l'ère post Carmelo Anthony, voilà la mission de grande ampleur qui attendait Kristaps Porzingis au début de la saison. A-t-il réussi sa mission ? Oui, c'est avec assurance que l'on peut affirmer que Porzingis mène les Knicks avec brio, la même assurance que celle que l'on retrouve dans son jeu, alors qu'il n'a que 22 ans. New York a changé de cap cet été en se séparant de Carmelo Anthony et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était une bonne décision. La franchise minée par les décisions douteuses de son ex-GM Phil Jackson, repart enfin de l'avant cette année. Le travail s'annonce long mais les espoirs existent, ils sont portés par Kristaps Porzingis. Le jeune Letton travaille dur depuis sa draft sous les huées, et le travail paie. Pendant 2 ans, il s'est fait remarqué sous l'ombre de Carmelo, aujourd'hui, en jeune franchise player, il explose. Les Knicks annoncés perdus en début de saison se batent pour les playoffs grâce à un collectif retrouvé, et une star pleine de potentiel. Statistiquement, la progression de Porzingis ne se vérifie que sur les points, où il est passé de 18 à 23,5 points par match. Mais ici, c'est surtout son leadership qu'il faut saluer, pour sa première année en tant que Franchise Player. Entouré de jeunes talentueux (Franck Ntilikina, Willy Hernangomez) et de joueurs de talents confirmés (Tim Hardaway Jr, Enes Kanter), Kristaps Porzingis a désormais devant lui l'immense défi d'atteindre le Top 8. La tâche s'annonce très compliquée vu le calendrier des Knicks. Si cette année n'est pas la bonne, l'an prochain sera meilleur, si les dirigeants de New-York ont la bonne idée d'ajouter un joueur de grand talent, à cet effectif déjà bien rodé.

 

  •  2) GIANNIS ANTETOKOUNMPO

 

Et si le MIP 2017 était candidat à sa propre succession ? C'est impossible de parler de progression sans citer, cette année encore, Giannis Antetokounmpo. Le jeune Grec continue d'impressionner toute la ligue. Ses stats de l'an dernier le plaçaient comme l'un des tout meilleurs jeunes à fort potentiel de la ligue (22.9 points, 8.8 rebonds, 5.4 passes, 1.9 contres et 1.6 interceptions). On pensait alors voir le Grec exploser dans quelques années, et succèder à LeBron James lorsque ce dernier préparera sa retraite sportive. C'était sans compter sur un Giannis Antetokounmpo mort de faim. Le Grec est véritablement en train d'exploser tout les compteurs, et de s'affirmer comme un des tout meilleurs joueurs de la ligue, alors qu'il n'a que 23 ans. La preuve, vous l'avez déjà vu cette semaine sur Inside Basket dans la course au MVP, un autre trophée qui risque de très vite lui arriver dans les mains tant sa progression est fulgurante. Ses stats, sont déjà au niveau des plus grands, elles le propulsent au All Star Game pour la seconde fois, il a même failli inquièter LeBron pour le capitannat. Les stats les voici : 28.2 points, 10.1 rebonds, 4.6 passes, 1.3 contres, 1.5 interceptions. Ce sont des stats phénoménales pour un jeune de 23 ans. Vous noterez aussi la polyvalence du Grec. Ce niveau de polyvalence est proche de la perfection, et seuls des joueurs comme LeBron James ou Kevin Durant peuvent rivaliser avec lui sur ce point. Vous l'avez compris, Giannis est un monstre de talent, et sa domination ne fait que commencer. Aujourd'hui, il est dans la course, pour devenir le premier joueur de l'histoire à remporter deux fois ce trophée, ce qui serait un nouvel exploit phénoménal pour Giannis Antetokounmpo.

 

  •  1) VICTOR OLADIPO

 

Mais le favori, et de loin, se nomme bien Victor Oladipo. Il est LA surprise de cette saison en NBA. Rappellez-vous, c'est l'un des grand trade de cet été, Indiana avait échangé Paul George contre Victor Oladipo et Domantas Sabonis. Alors à l'époque, le monde entier, et moi le premier criait au hold-up d'OKC, qui avait obtenu un des meilleurs ailiers de la ligue contre une bouchée de pain. Victor Oladipo a depuis fait taire les critiques. Au Thunder, Oladipo semblait simplement coincé dans un effectif qui l'utilisait très mal, à côté de Russell Westbrook, le plus gros croqueur de ballons de la ligue. Victor Oladipo n'a pourtant jamais baissé les bras et l'annonce de son trade a du lui apparaître comme une immense délivrance.

 

Quelle meilleure destination que l'Indiana finalement, où il a fait son cursus universitaire. Quelle meilleure destination qu'une franchise en reconstruction qui ne demandait qu'à trouver un nouveau leader. A la mi-saison, il tourne fièrement à 24,3 points (44%), 4 passes et 5 rebonds. Il enregistre également près de 2 interceptions par match, faisant de lui un des tout meilleur de la ligue dans ce domaine cette saison. Il porte les Pacers sur ses épaules, et peut les emmener loin. On peut enfin souligner son côté très clutch, lors d'importantes victoires des Pacers acquises sur ses game-winner, comme à San Antonio. Alors que tout le monde imaginait les Pacers à l'aube d'une grande et longue reconstruction, Victor Oladipo et les siens déjouent tout les pronostics. Ils sont 7ème à l'Est, devant des effectifs qui parraissent, sur le papier, mieux armés (Bucks, Pistons, Hornets...). Oui mais sur le parquet, la réalité est tout autre, et cette équipe transformée des Pacers, surprend. Et ce n'est que le début de l'histoire pour ce groupe. Cependant, commencer ce joli roman par une place en playoffs serait un énorme pas en avant. Ce serait aussi le présage d'un futur meilleur pour les Pacers.

 

Alors aujourd'hui, à la moitié de la saison, est-ce que les Pacers n'ont-ils pas réalisés une excellente affaire avec du recul ? Paul George ne réussissait plus aux Pacers, qui ne pouvaient esperer mieux qu'un premier tour de playoffs avec lui. La décision de tourner la page, d'abord très contestée peut donc paraître pleine de bon sens finalement. Indiana se reconstruit avec un groupe de joueurs talentueux, emmenés d'une main de maître par Victor Oladipo qui s'est retrouvé, et dont les limites sont encore inconnues. Indiana réussit une grande saison, et c'est majoritairement grâce à ce monsieur, Victor Oladipo.

 

  •  MENTIONS HONORABLES

 

Au-delà des ces 5 joueurs qui sont aujourd'hui les mieux placés dans cette course au trophée, on se devait de rendre hommage à d'autres hommes, qui réalisent une saison plus qu'honorable. C'est le cas de Nikola Mirotic qui surprend tout le monde à Chicago, passé de 10 à 17 points de moyenne. Mais avec seulement 21 matchs au compteur et une équipe des Bulls assez faible, il est difficile de lui faire intégrer le Top 5. C'est aussi le cas d'Aaron Gordon, devenu une arme redoutable au sein du Magic qui a le pire bilan de la ligue. On peut citer Devin Booker, le jeune arrière des Suns continue sa belle progression et confirme qu'il est en train de devenir un des meilleurs à son poste sous quelques belles victoires de Phoenix. On pense aussi à Khris Middleton qui enregistre des stats assez folles dans l'ombre de Giannis Antetokounmpo avec 20 points, 5 rebonds et 4 passes. Enfin, il faut saluer le beau travail de LaMarcus Aldridge chez les Spurs. En l'absence interminable de Kawhi Leonard, il porte les Spurs vers le haut de la conférence Ouest, avec 22.6 points et 8.7 rebonds par match.