Wilt Chamberlain Vs Shaquille O'Neal

Pour patienter avant la reprise de la nouvelle saison NBA, Duel de Génération vous propose des oppositions entre légendes du basket. Cette série s'ouvre avec deux colosses qui ont marqué leur époque par leur domination et leur charisme : Wilt Chamberlain et Shaquille O'Neal.

Deux pivots hors norme sont sur le ring. Un ring dont on a agrandi les dimensions pour l'occasion. 36 ans les séparent et pourtant, ils présentent tant de points communs dans leurs forces comme dans leurs faiblesses que la tâche pour les départager s'annonce ardue. Sylvain s'occupera du mojo du légendaire Wilt Chamberlain pendant que David lui ripostera avec un Shaquille O'Neal, plus souriant que jamais.

 

 

Sylvain : Il y a des physiques qui ne trompent pas : 1m84 à 10 ans, 2m08 à 15 ans, 2m16 à 18 ans. Très vite, Wilt Chamberlain comprend que ce don de la nature va le pousser sur le devant de la scène et il choisit le basket comme tremplin. Dès l'université, il déroute tous les observateurs. Lors de son premier match avec les Jayhawks de Kansas, Wilt plante le décor : 52 points et 31 rebonds. Le point de départ d'une carrière faite d'orgies offensives avec des chiffres inimaginables aujourd'hui. Après deux saisons en NCAA et une défaite au Final Four 1957, Wilt a fait le tour de ce championnat, il s'ennuie. Trop jeune pour rejoindre la NBA, il s'engage avec les Harlem Globetrotters pour passer le temps où avec son physique de colosse, il joue meneur bien sûr.

Au début des 60's, la NBA gagne en popularité grâce à NBC qui diffuse les matchs le week-end et Wilt va vite devenir le porte étendard de la balle orange. Il débarque aux Warriors de... Philadelphie en 1959 et fait ses débuts dans la Grande Ligue contre New York. Le Madison Square Garden découvre médusé une aberration sportive et physique qui survole le parquet avec 43 points et 28 rebonds. Jamais, ce sport n'a connu d'intérieur aussi vif et habile balle en main. Il termine l'année avec 37.6 points et 27 rebonds et réussit l'exploit de remporter le titre de MVP et de Rookie de l'Année. La saison 1961 sera celle de tous les records, le paroxysme de l'hégémonie de Wilt. En transe lors du mois de janvier avec des pointes à 78 et 73 unités, il se repose en février en enchaînant 65, 67, 65 et 61 points, avant de se reprendre début mars avec son fameux match à 100 points contre les Knicks. Sa moyenne, cette saison là, défie les lois statistiques du basket : 50.4 points ! Malgré sa domination, Chamberlain bute sur les Celtics de Bill Russell dans sa quête de titre, une rivalité qui le suivra toute sa carrière. Le déménagement de la franchise dans la Baie de San Francisco ne va arranger les choses, l'équipe ne se qualifiant pas pour les playoffs.

Il faut attendre son retour à Philly en 1965, chez les 76ers cette fois, pour le voir de nouveau sous les feux des projecteurs. En 1967, après une régulière de haute volée (68 victoires-13 défaites), les Sixers se débarrassent enfin de Boston à l'Est et remportent le titre face à son ancienne équipe des Warriors menée par Rick Barry. Un signe du destin pour Wilt qui survole les débats. Finie l'image d'éternel loser, le géant a enfin sa bague. Au zénith de sa carrière, il doit renégocier son contrat à Philly et propose une deal inédit et gonflé : Wilt souhaite détenir 25% de la franchise. Il n'aura pas gain de cause et le divorce est prononcé en 1968. L'intérieur rejoint les Lakers de Jerry West et Elgin Baylor pour créer une superteam. Un véritable électrochoc à l'époque. Malgré l'accumulation de stars, la greffe ne prend pas de suite. Les Lakers s'inclinent à deux reprises en Finales NBA contre Boston puis New York. En 1970, Wilt amorce son déclin en attaque, peinant à atteindre les 20 points de moyenne. Dans un duel de légende face à Kareem Abdul-Jabbar alors à Milwaukee, il tombe les armes à la main face à la fougue du jeune Lew Alcindor. Il décide de repartir pour une dernière campagne en 1972. Chamberlain est désormais utilisé comme menace défensive et machine à rebonds (19,2 prises encore cette année là). Le Laker est à l'aise dans ce nouveau rôle, les Californiens marchent sur la Ligue (69 victoires) et décrochent enfin le Graal contre les Knicks. Wilt peut enfin raccrocher ses baskets en paix avec un second titre en poche.

 

David : A 12 ans, le Shaq frôlait déjà les deux mètres. Il rencontre à l'époque Dale Brown, coach de Louisiana State, qui convainc le père adoptif de Shaquille de le faire entrer dans son équipe. Une fois en âge de jouer pour les LSU Tigers, Big Shaq impressionnera pendant sa carrière universitaire. Elu par deux fois All-American et deux fois également meilleur joueur de sa division, Shaq est déjà inarrêtable à l'époque et quitte la NCAA avec un trophée Adolph Rupp et le record de contre sur un match NCAA avec 17 bash.

 

Même si les résultats des Tigers étaient mauvais, ça n'a pas empêché Shaquille O'Neal d'être drafté en première position de la draft 1992, devant Alonzo Mourning et Christian Laettner. Le Magic d'Orlando enrôle un joueur de 2m16 et plus de 130 kilos avec une mobilité incroyable, Shaq est une aberration physique (dans le bon sens du terme !). Il va se faire sa place dans la ligue à une vitesse incroyable. 23pts, 13.9rbds et 3.5ctrs de moyenne pour sa première saison, il est titulaire au All-Star Game et évidemment rookie de l'année. Les rookies sont sensés s'adapter à la grande Ligue mais cette année, c'est la NBA qui a dû se faire au Big Diesel. Shaq explose plusieurs paniers tout au long de la saison... arceau, planche, poteau, tout y passe ! Les paniers seront renforcés par la suite pour supporter les assauts du monstre physique.  

Pour sa deuxième saison avec le Magic, il monte sa moyenne à 29.3pts et rate de peu le titre de meilleur scoreur... David Robinson le dépassant au dernier match de la saison. Qu'à cela ne tienne, O'Neal obtient ce titre l'année suivante avec encore 29.3pts de moyenne. Surtout, avec Penny Hardaway, il atteint pour la première fois de sa carrière les finales NBA. Après s'être débarrassé des Bulls de Michael Jordan et Scottie Pippen, le Magic est sweepé par les Rockets d'Hakeem Olajuwon pour les quatre derniers matchs de la saison 1994-1995. O'Neal restera encore une saison en Floride, gâchée par des blessures. Il ne joue que 54 matchs avant de rejoindre la Californie...après une défaite en Playoffs contre les Bulls, futurs champions, et une entente avec Hardaway de plus en plus chaotique. 

 

En 1996, Jerry West pose les deux premières pierres de la future dynastie des Lakers. Il trade Vlade Divac contre Kobe Bryant et signe Shaquille O'Neal. Si Pippen et Jordan décrochent les trois titres suivants, un duo aussi efficace qu'eux prend forme de l'autre côté du pays. Après quelques années aux résultats mitigés collectivement, les Lakers se débarrassent du coach Dell Harris pour engager Phil Jackson. Jax a déjà six bagues à l'époque et son attaque en triangle est parfaite pour Shaq et Kobe. Il transforme les deux jeunes joueurs en légendes et leur permet d'obtenir trois titres consécutifs en battant en finales NBA les Pacers en 2000, les Sixers en 2001 et les Nets en 2002. Pendant cette période, Superman est énorme et enchaîne trois titres de MVP des finales ainsi qu'un titre de MVP de la saison en 2000. Shaq obtient un nouveau surnom pendant cette période, il est le Most Dominant Ever. Pourtant, les plus grandes dynasties ont aussi une fin et c'est les Spurs qui décrocheront le titre en 2003 malgré une nouvelle saison à 27pts et 11rbds pour le Big Aristote. Les Lakers tentent alors un coup de poker en signant les vétérans Karl Malone et Gary Payton mais cette saison est gachée par le procès de Kobe (accusé de viol), les blessures de Malone et l'acclimatation de Payton avec le triangle. Pourtant, L.A  atteint les finales NBA contre les Pistons de Ben Wallace, Rasheed Wallace et Chauncey Billups... Cinq matchs plus tard, c'est ce dernier qui soulève le trophée de MVP des finales.

 

Shaq quitte alors la Californie pour retourner en Floride. A L.A, son entente avec Kobe s'était détériorée et les deux hommes avaient besoin de se séparer. Shaq signe alors avec le Heat de Miami en 2004 pour former un nouveau duo incroyable avec un arrière génial, Dwyane Wade. Shaq est efficace dès le début avec 22pts et 11rbds de moyennes sur la saison, manque de chance, il retrouve les Pistons des Wallace en finale de Conférence et la saison s'arrêtera là pour le Heat. 

O'Neal et Wade prendront alors leur revanche dès la saison suivante dans une saison riche en rebondissement. Le pivot explique publiquement que c'est désormais Wade qui aura les clefs de l'attaque avant de se réconcilier avec Kobe pour le All-Star game. Au terme de cette saison, le Heat bat Dallas en finale et offre alors leurs première bagues à Alonzo Mourning, Gary Payton, Antoine Walker, Jason Williams et bien sûr Wade. Cela en fait quatre pour Shaq !

Commence alors le relatif déclin de Shaquille O'Neal qui se blesse souvent les saisons suivantes et qui finit par être échangé avec les Suns contre Shawn Marion.

Désormais devenu le Big Cactus, il jouera une saison et demi avec Steve Nash et Amar'e Stoudemire avant de rejoindre Cleveland pour prêter mains fortes à LeBron James. O'Neal n'est plus au top et ses efforts pour obtenir une cinquième bague s'avèrent inutiles. Il tente une dernière saison à Boston en essayant de se greffer au Big Three, Kevin Garnett-Paul Pierce-Ray Allen. Il termine sa carrière là-bas avec 9.2pts de moyenne en une trentaine de matchs, sa seule saison sous la barre des 10pts. Avec 28 596pts marqués en carrière, il est actuellement le 9ème scoreur de l'histoire de la NBA.

 

Résultats : 1-0 pour Wilt Chamberlain. Shaq est un attaquant incroyable qui a été sans égal à son poste pendant la majeure partie de sa carrière dans une NBA moderne et sans doute plus compétitive que cette de Wilt qui avait 40 ans d'avance sur son temps. Pourtant, impossible de ne pas donner le point à un joueur qui a enregistré une saison à 50pts de moyenne et qui possède le record de point sur une rencontre. Les 100pts de Chamberlain font passer les 81 de Kobe pour une anecdote et les 61 de Shaq pour un jeu d'enfant. De plus Chamberlain a la meilleur moyenne de tous les temps en points par match (30.1 comme Michael Jordan) et est 5ème au classement des meilleurs scoreurs all-time, soit quatre place au dessus du Shaq avec tout autant de lancers-francs ratés.

 

 

Sylvain : Jamais un joueur NBA n'a autant dominé la Ligue aux points et aux rebonds. Chamberlain possède encore plus de 70 records tout azimut : plus grand nombre de points sur un match (100), plus grosse moyenne de points (50.4), meilleur rebondeur de l'Histoire (23.924), plus grosse moyenne de rebonds (27.2 prises)... On passe sur les records concernant les tirs tentés, les lancers-francs ou l'Efficiency Rating. Des chiffres ahurissants, mais le géant a aussi brillé dans un autre domaine souvent oublié, les passes décisives. Décrié à Philadelphie pour son jeu personnel qui ne ramène pas de titre, Wilt se met en tête de devenir le meilleur passeur de la Ligue. Imaginez un instant, Andre Drummond ou DeAndre Jordan se fixer un tel pari ! Mais, Chamberlain est un joueur à part. Au service du collectif à partir de la saison 1966, il tourne à 7.8 passes l'année suivante pour atteindre 8.6 assists en 1968. Il gagne son pari en étant le joueur avec le meilleur total de passes cette saison là. Au passage, il réalise une performance unique dans l'Histoire, peut être encore plus incroyable que ses 100 points sur un match. En février 1968 contre les Pistons, il enregistre un double-triple-double : 21 points, 25 rebonds et 21 passes. Le seul domaine où le grand Wilt peut être critiquable est celui de la défense. Contreur prolifique compte tenu de sa taille, il n'est, en revanche, pas un défenseur dur sur l'homme. En 1045 matchs professionnels, Chamberlain ne sort jamais pour six fautes et enchaîne même cinq saisons à moins de deux fautes par match.

 

David : Tout comme Wilt, son "père spirituel", Shaq a réussi à être ultra dominant en NBA dès ses premiers pas dans la ligue. Malgré une tendance incroyable à déconner dès que possible, Shaq était un leader par la voix sur le terrain. Il a su s'affirmer à côté de grands joueurs comme Hardaway, Kobe, Wade, LeBron, Nash ou encore Kevin Garnett. Malgré toutes les stars avec qui il a joué, il a toujours été le leader moral de son équipe. Bien sûr, son physique archi dominateur a aidé à en arriver là. Leader aux points et aux rebonds pendant la majeure partie de sa carrière, Shaq dominait dans les deux stats les plus importantes.

En plus de ça, son apport était aussi énorme de l'autre côté du terrain. Sa carrure intimidante suffisait à dissuader la plupart des attaquants et ses contres calmaient alors les plus courageux. Shaq a été un métronome pendant toute sa carrière. S'il n'a réalisé que deux triples-doubles, il comptabilise la bagatelle de 869 doubles-doubles !

 

Résultats : 2-0 pour Wilt. Shaq est un joueur polyvalent mais pas autant que ne l'était Wilt. Outre son double-triple-double, Wilt excellait à la passe, domaine où Shaq n'était pas un manche mais pas au point de devenir l'un des meilleurs passeurs de la ligue. 

 

 

Sylvain : Pendant 15 ans, le nom de Wilt Chamberlain apparaît chaque fin de saison dans les trophées individuels. Un abonné des titres et distinctions : 4 fois MVP, Rookie of the Year, 13 sélections au All Star Game, 11 nominations dans des All-NBA Teams, 2 fois All-Defensive First Team... Sur le plan collectif, le bilan est plus mitigé et ne reflète pas son ultra-domination offensive. Avec 2 bagues et 4 finales perdues, Chamberlain butte souvent sur son pendant défensif de l'époque : Bill Russell. Cette première grande rivalité en NBA va rythmer les playoffs pendant une décennie. Au bout du compte, Wilt avouera que le pivot des Celtics le terrifiait. Sa conquête d'une deuxième bague avec les Lakers au crépuscule de sa carrière vient toutefois redorer son palmarès collectif.

 

 

David : Shaquille O'Neal, comme Wilt Chamberlain, ne possède pas un palmarès digne de l'impact qu'il avait sur le terrain. Il n'est MVP qu'une seule fois en 2000 mais peut-être que s'il n'avait pas joué avec Kobe, il aurait obtenu plusieurs fois ce titre (on sait que les journalistes ne votent pas toujours pour les stars qui cohabitent avec d'autres). Il atteint six fois les finales NBA pour quatre titres. Si Wade est le MVP des finales 2006, même Kobe n'aura pas pu enlever ces trois premiers trophées au Shaq qui massacrait les pivots de la conférence Est durant chaque finale des Lakers. A ce stade là, deux choses ont pu arrêter Shaq Fu, le talent d'Hakeem Olajuwon en 1995 et le collectif des Pistons 2004. O'Neal a cumulé les récompenses avec 14 sélections dans les All-NBA Teams, 3 dans les All-NBA defensives Teams et quinze sélections au All-Star Game. Il est d'ailleurs trois fois MVP du match des étoiles, en 2000 avec Tim Duncan, en 2004 et en 2009 avec Kobe Bryant. Cerise sur le gâteau, il est champion du monde en 1994 avec Team USA et champion Olympique en 1996. 

 

Résultats : 2-1,  Shaq revient au score. Sur le plan individuel, les deux géants sont sur un pied d'égalité. Collectivement, O'Neal est un cran au dessus avec deux bagues en plus.

 

 

 

Sylvain : Un physique hors norme allié à une technique irréprochable font de Chamberlain un extra-terrestre des parquets. Puissant et athlétique, Wilt est aussi capable de courir. Tenant le ballon d'une main, il maîtrise à la perfection la technique du finger roll. Sa science du positionnement au rebond lui permet de faire des moissons chaque soir et scorer des paniers faciles en deuxième chance. Son passage chez les Harlem Globetrotters le rend habile balle en main et lui donne une vision du jeu unique pour un big man. Chamberlain est un OVNI dans une NBA encore juvénile. Ses aptitudes défie la logique tactique de l'époque et la Ligue est même obligée de faire évoluer les règles après son passage. Seul talon d'Achille du géant, les lancers-francs. Avec 51,1% en carrière, Wilt est l'ancêtre du Hack-a-Machin, les fins de certains matchs se terminant en jeu du chat et de la souris avec le colosse.

 

David : La croyance populaire veut que Shaquille O'Neal soit avant tout un monstre marquant en force et dunkant sur tout ce qui bouge. Le Shaq, c'est effectivement ça... mais pas que. Aussi colossale soit-il, son talent ne se résume pas à ses capacités physiques. La palette offensive de Shaq le rendait injouable car il était capable de marquer dans toutes les positions. Que ce soit avec un crochet, sur un pick and roll bien placé ou à la réception d'un alley oop, les armes d'O'Neal sont très diversifiées. Quand il "enroulait" son adversaire dans son Spin Move, on savait que rien ne pourrait le stopper et qu'un panier allait morfler. Si certains pensent encore qu'il n'était qu'un gorille sur le parquet, il faut se rappeler à quel point Shaq était bon passeur pour un pivot et que sa sélection de tir était excellente, en attestent ses 58% de réussite en carrière. Seule sa maladresse aux lancers-francs constitue réellement un point faible dans le jeu de Shaq. 

 

Résultats : 2-2, O'Neal égalise dans ce duel. Aussi technique que soit Chamberlain, Shaq semble avoir encore plus de doigté et une mobilité encore plus exacerbée malgré ses 135 kilos (voire plus certaines saisons). La NBA a dû changer certaines règles pour s'adapter aux deux joueurs, on donne un léger avantage au Shaq sur ce round mais les deux pivots ont dans l'ensemble les mêmes défauts/faiblesses.

 

 

 

Sylvain : 17 ans après son décès, le nom de Chamberlain est encore synonyme de records. Certains de ses exploits semblent gravés à vie sur les tablettes de la NBA tant le jeu a désormais évolué. Un Everest de chiffres insensés que plus aucune star ne pourra franchir. Pourtant un de ses records les plus incroyables se situe dans un autre domaine. Séducteur, le grand Wilt est un homme à femmes. Dans son autobiographie, il avoue avoir couché avec 20.000 femmes au long de sa vie. Un rapide calcul donne le chiffre de plus de 500 conquêtes par an ! Une véritable prouesse menée de front avec son activité sur les parquets. A la fin de sa carrière, le pivot est devenu une telle icône qu'il s'essaye au cinéma face à Arnold Schwarzenegger dans "Conan le destructeur". Un promoteur de boxe lui propose également un combat face à Mohammed Ali. Le deal ne se fera pas. Par la suite, Wilt investira dans des boites de nuits, des chevaux de course et se fait construire une villa sur-mesure inspirée du Manoir Playboy. Il finira d'ailleurs sa vie dans cette propriété, seul, succombant à une crise cardiaque.

 

David : Shaq est le dernier colosse des parquets à avoir joué en NBA. Il symbolise la fin des pivots à l'ancienne, depuis son départ, la NBA s'est tournée vers le small ball et on ne voit pas qui pourra prendre le relais dans le même registre.  Phénomène sur le terrain, Shaq l'était pourtant aussi en dehors des parquets. Clown de 2m16, il n'hésitait pas à danser en public avec les autres joueurs lors du All-Star Game par exemple. C'est sans aucun tabou qu'il vannait les autres joueurs de la Ligue, coéquipiers ou adversaires. Avec ses multiples talent, il s'est même essayé au rap, comme Kobe ou Allen Iverson, et au cinéma dans des nanards comme Kazaam ou Steel mais aussi pour jouer son propre rôle comme dans Scary Movie ou He Got Game. Comme Dennis Rodman, il s'est aussi essayé à la télé réalité. Dans son émission, il affrontait des grands sportifs dans leurs propres disciplines. On l'a ainsi vu faire face au Big Show dans un ring de catch de la WWE, à Oscar De La Hoya dans un combat de boxe ou encore face à Michael Phelps pour une course de natation. Quand on vous dit qu'il est partout, il est même dans plusieurs jeux vidéos. Entre Shaq Fu, Ready To Rumble et UFC Undisputed 2010, le bonhomme semble omniprésent. Titulaire d'une licence et d'un MBA, Docteur Shaq a même soutenu une thèse en éducation en 2012 !

 

3-3 : Impossible de départager ces deux joueurs en terme d'aura médiatique ou sportive dans ce dernier round. Shaq fait partie des meubles dans le paysage NBA depuis 1992. Il nous a d'abord impressionné sur le terrain tout en nous faisant délirer avant de nous faire encore plus rire lors de son passage à la télé. Son Shaqtin'A Fool n'a pas fini de nous amuser et on peine encore à faire notre deuil du plus grand pivot du 21ème siècle. Quant à Wilt, il représente toujours une légende de la ligue. En terme de record NBA, il est sans doute le seul à pouvoir rivaliser avec Jordan. De ses 100pts à ses 55rbds en passant par sa saison à 50pts de moyenne et son double-triple-double, il donne un sentiment de surpuissance qu'on voit mal être égalé un jour. De plus, on parle d'un homme à 20 000 femmes, que dire de plus !

Si Wilt était encore de ce monde, il serait drôle d'essayer de départager les deux légendes dans un concours de lancers-francs ! Dans l'impossibilité de réaliser ce rêve absurde, nous maintenons ce score et ce duel devient le second match nul de l'histoire de cette chronique. 

 

Article rédigé par Sylvain Hermer et David Kalmes

 

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