Utah Jazz : Un big band et pas de fausse note

En août, chaque jour, Inside Basket vous propose un 5 All-Time d'une équipe NBA. Aujourd'hui, la franchise de l'Etat mormon, les Utah Jazz.

 

 

Facile : John Stockton est l'un des plus grands meneurs de tous les temps. Meilleur passeur et meilleur intercepteur de l'histoire de la ligue, il a cumulé la bagatelle de 1504 matchs en 19 saisons, toutes sous le maillot du Jazz. Avec Karl Malone, il a formé un duo pratiquement injouable, conférant au pick and roll le statut d’œuvre d'art. Doté d'un physique quelconque, Stockton n'en était pas moins particulièrement dur au mal, doté qu'il était d'un mental en acier trempé. D'ailleurs, l'un de ses principaux adversaires, l'hyper talentueux Gary Payton, a récemment déclaré que le meneur d'Utah avait été le joueur le plus difficile sur lequel il avait jamais eu à défendre, plus encore que Michael Jordan. Venant d'un des meilleurs défenseurs de l'histoire à ce poste, l'hommage est à la mesure de l'immense joueur qu'a été John Stockton.

 

 

 

La vie de « Pistol » Pete Maravich est de celles dont on écrit des légendes. Meilleur scoreur de l'histoire de la NCAA (44,2 points de moyenne par match !) pour Louisiana State University, il est arrivé au Jazz alors que la franchise venait de voir le jour à la Nouvelle-Orléans, en 1974, et y a passé six saisons pendant lesquelles il a montré l'étendue de son talent offensif. Alors que la ligne à trois points n'existait pas encore, Maravich pouvait tout faire balle en main : shooter, driver, passer (plus de cinq assists par match en carrière) au point que John Havlicek, qui jouait alors pour les Celtics, l'a décrit comme le meilleur ball handler qui ait jamais joué chez les pros. Quatre fois All Star pendant cette période, meilleur scoreur (31,1 points) de la ligue en 1977, ce ne sont pas ses adversaires qui sont parvenus à ralentir Maravich mais plutôt ses blessures, qui l'ont finalement amené à prendre une retraite anticipée en 1980. Mort d'un arrêt cardiaque à l'âge de 40 ans, Maravich a laissé un souvenir impérissable aux amateurs de basket des années 70. Il a d'ailleurs tellement marqué la ville de la Nouvelle-Orléans que son maillot a été retiré par les Pelicans, une franchise pour laquelle il n'a jamais joué !

 

 

 

Adrian Danley a succédé à Pete Maravich comme leader du Jazz à l'orée des années 80, assurant la transition avec le duo Stockton/Malone. Avec pratiquement 30 points par match pendant les sept saisons qu'il passa à Utah (six fois All Star), Dantley a été un poison permanent pour les défenses adverses, qui ne parvenaient pas à stopper un joueur doté d'un excellent shoot à mi-distance et parvenant à se frayer un chemin vers le panier avec une facilité déconcertante autrement qu'en faisant faute, puisque Dantley demeure dans le Top 10 des joueurs ayant tiré le plus de lancer-francs en NBA.

 

 

 

Surnommé The Mailman parce que le facteur passe toujours (always delivers), Karl Malone a constitué l'autre moitié d'un duo infernal (pour les adversaires) avec John Stockton, avec qui il a disputé 1412 rencontres. Auteur de 25 points et 10 rebonds au long d'une carrière de 19 saisons (dont 18 à Utah), MVP de la ligue à deux reprises, il demeure l'un des plus grands ailiers-forts de l'histoire de la NBA. Comme à d'autres, il lui manque cependant une bague de champion. Sous la direction de Jerry Sloan, Utah était pourtant devenu un des cadors de la conférence Ouest, disputant deux finales face aux Bulls en 1997 et 1998. Reste le souvenir d'un colosse aux épaules larges comme ces poids lourds qu'il aimait conduire pendant ses temps libres et pourtant capable de gestes offensifs particulièrement fins.

 

 

 

Les quatres joueurs mentionnés jusqu'ici ont tous été des attaquants hors-norme. La même chose ne peut pas être dite de Mark Eaton, qui a été le prototype du pivot défensif au long d'une carrière de douze saisons, toutes disputées sous le maillot d'Utah. Ayant reçu les conseils de Wilt Chamberlain à l'issue d'un cursus universitaire complètement raté à UCLA, Eaton avait compris qu'il devait se concentrer sur les rebonds et les contres. Dans cette dernière catégorie, ses 2 mètres 24 et son timing lui ont permis d'exceller : auteur de 3,5 contres en carrière, il a même atteint la moyenne astronomique de 5,6 blocks par match en 1984/1985. Élu défenseur de l'année à deux reprises (1985 et 1989), il pourrait voir un jour Rudy Gobert lui succéder au palmarès dans un style similaire. C'est tout le mal que l'on souhaite au jeune Français.

 

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