Towns ou Okafor ? Une simple vision du basket !

Les Timberwolves détiennent le premier choix de la draft 2015 qui aura lieu le 25 juin. Les prochaines années de la franchise dépendent de ce choix : Jahlil Okafor ou Karl-Anthony Towns ?

Le futur de la NBA se joue maintenant. Lors de la prochaine draft, de nombreux prospects et franchises espèrent transformer le paysage de la NBA dans les années à venir. Parmi eux, deux intérieurs aux styles radicalement différents qui devraient atterrir dans les quatre premières positions.

Tous deux sont pivots, mesurent 2,11m et ont 19 ans. Et pourtant, leur basket n'ont rien en commun. Jahlil Okafor tourne en moyenne à 17.3 points (66.4%), 8.5 rebonds, 1.3 passe et 1.4 contre en 30.1 minutes. Karl-Anthony Towns a quant à lui une moyenne de 10.3 points( 56.6%), 6.7 rebonds, 1.1 passe et 2.3 contres en seulement 21.1 minutes. Pour informations, ces deux joueurs sont pivots, font 2.11 mètres et sont agés de 19 ans.

 

Sa défense : Peu d'effort, manque de dureté et d'agilité sur ses appuis, vision réduite... Okafor galère en défense. 

Lors des post-ups Jahlil se laisse beaucoup trop facilement enfoncer sous son propre cercle et ne fournit pas un vrai duel physique à son adversaire. Sur pick and roll il se laisse régulièrement déborder par les meneurs rapides et son manque de réactivité ne lui permet pas de contenir l'adversaire. Le meneur pénètre aisément dans la raquette ou profite la trop grande distance laissée par Okafor pour prendre un jump shot mi-distance sans contestation.
La protection du cercle est également un défaut du jeune homme, son manque de vision et, encore une fois, de réactivité en sont la principale cause. Une nonchalance parfois visible à travers sa faible explosivité et le peu d'engagement lorsqu'il décide d'aller au contre. Et que dire de son repli défensif en trottinant (pour être gentil !), sans regarder le jeu...           

                                          

Le rebond défensif : Okafor est très moyen au rebond défensif en raison de son manque de tenacité.                                                                              

L'ancien joueur de Duke n'a visiblement jamais appris à faire d'écrans retards, pourtant l'une des bases du basket-ball. Okafor laisse pleinement l'opportunité à son adversaire de prendre le rebond offensif et lorsqu'il semble avoir l'intention d'empêcher le pivot adverse de prendre le rebond, il a tendance à perdre le duel au physique.

 

Sa palette de tir : Okafor dispose d'un shoot mi-distance extrêmement pauvre et ses lancers-francs ne risquent pas de combler ce défaut.    

Malgré un excellent touché à l'intérieur, l'ancien pensionnaire de Duke n'a pas un jump-shot mi-distance très fiable. Le joueur lui-même le sait puisqu'il n'a pris que cinq jump-shot cette saison. Il n'est pas vraiment meilleur sur la ligne des lancers, puisqu'il tourne à seulement à 51% (99/194) cette saison. Les défenseurs se permettent donc le luxe de rester à au moins un mètre d'Okafor puisqu'il n'est pas dangereux lorsqu'il shoot à 4-5 mètres du cercle.

 

Son explosivité : Okafor se repose essentiellement sa longueur et sa puissance face aux petits gabarits.

Avec son explosivité très limitée, visible aussi bien quand il va au contre et au rebond que lorsqu'il monte au panier, Okafor risque d'être mangé tout cru par des intérieurs "aérien" à la DeAndre Jordan ou Dwight Howard. D'ailleurs, sa masse physique ne lui servira à rien face à ces joueurs NBA, mille fois plus physiques que tout ce qu'il a pu voir en NCAA.

 

Ses capacités physiques : Grâce à sa force et sa longueur, le pivot Américain est excellent en attaque et peut devenir un très bon défenseur au poste.      

Grâce à ses énormes mains et son toucher, il possédait l'une des meilleures finitions en NCAA. Les contacts près du cercle ne le dérange pas, le plus souvent il tient la balle d'une main et se protège du contre de l'autre. Malgré ses 2.11 mètres pour 125 kg, Okafor dispose d'une très bonne mobilité, il peut se retrouver sans problème poste haut ou poste bas. Il n'est pas explosif mais son spin et ses longs segments lui permettent de pouvoir jouer le backdoor sans problème.    

 

Son scoring intérieur : Avec 657 points en 1143 minutes (401 pour Towns en 822 minutes) Jahlil Okafor est un scoreur de qualité dans la raquette.

Deux dribbles dévastateurs. Il est difficile à arrêter lorsqu'il joue dos au panier notamment grâce à son jeu de jambes et son toucher. Avec sa force, Okafor ne lutte pas énormément pour obtenir une position avantageuse dans la peinture, pour finir près du cercle il utilise la force de ses jambes et son toucher fait le reste. Il possède un très bon hook shoot et utilise ses appuis à bon escient pour des spins moves et des feintes de tirs.

 

Son sens du jeu : Okafor est patient et ne force pas ses shoots.

Il sait ressortir le ballon. Très bon passeur lorsqu'il est au poste, Jahlil est capable de trouver les shooteurs ouverts tout en gardant un oeil sur ses coéquipiers qui coupent dans la raquette. Lors de ses phases de jeu au poste il subit régulièrement des prises à deux, ce n'est pas pour autant qu'il panique, au contraire il ressort vite la balle ou s'éloigne de ces deux joueurs puis réattaque le cercle s'il y voit une possibilité. 
 

 

 

Sa discipline défensive : Towns est naïf en défense.      

Pour résumer, il mord aux feintes et commet beaucoup trop de fautes. Durant la saison, Karl-Anthony a été expulsé à six reprises en raison de ses cinq fautes et a fini huit matchs avec quatre fautes. S'il est un excellent contreur, Towns saute sur toutes les feintes. Durant la prise de position au poste de son adversaire, il a tendance à utiliser ses mains plutôt que son corps pour contester. Des gestes et réactions naïves immédiatement sanctionnés par les arbitre.       

    

Son explosivité : Mobile mais pas très athlétique.                                                                                        

Tout comme Jahlil Okafor, Towns n'est pas très réactif. Mauvais finisseur face à un défenseur longiligne, il met du temps à monter attaquer vers l'arceau et à agresser le panier sur les pick and roll

 

Sa dureté : Towns ne travaille pas toujours pour établir sa position dans la raquette, il essaie même d'éviter les contacts.

Ce n'est pas un secret, Towns n'a pas le même talent offensif qu'Okafor. Lors des phases de post-up, le pivot essaie régulièrement d'écarter son adversaire d'un bras pour se créer une route vers le cercle, ce qui est immédiatement sifflé par l'arbitre. Plutôt que d'user de feintes de corps et autres déplacements, il se démarque comme un bourrin. 
Au rebond défensif, il repose uniquement sur sa taille ce qui n'est pas suffisant lorsque son adversaire arrive avec de l'élan ou bataille avec acharnement. Ce petit côté "pataud", pourrait lui coûter cher en NBA. 

 

Son jeu au poste : Une palette de moves très réduite.

Karl-Anthony dispose d'un jeu très pauvre en attaque. Lorsque le défenseur l'empêche de faire son hook shoot, il efface le seul danger de son jeu intérieur. Prévisible et limité, pour exister à plus haut niveau, Towns va devoir apprendre de nouveaux gestes techniques.

 

Ses capacités physiques : NBA READY

La mobilité du jeune homme est un énorme atout. Capable de finir en transition, il est également un très bon finisseur sur pick and roll. Il utilise sa force pour bouger les défenseurs qui viennent le gêner. Avec ses longs bras et sa mobilité, Towns est très polyvalent et peut jouer poste 4 et 5, se gaver de rebonds et même remonter le terrain en coast-to-coast.                                     

                                                                                                                                                   

Son scoring intérieur : Towns dispose d'un excellent hook shoot des deux mains.

Lorsqu'il détient une position avantageuse, l'ancien joueur de Kentucky peut se retourner pour faire un hook shoot main gauche ou main droite, ce qui est un vrai danger pour ses adversaires. Cette saison il est à 13/28 avec la main gauche et 7/9 avec la droite.          

     

Sa capacité à faire des passes : Towns possède un QI basket très élevé, il trouve les shooteurs disponibles et force que très rarement.

Il est capable de faire des passes rapides en contre-attaque, peut faire des passes lasers ou lobées avec beaucoup de précision. Lorsqu'il joue son duel au poste, Towns garde toujours un oeil sur ses coéquipiers disponibles pour shooter.

 

Son potentiel défensif : Il protège bien le cercle, 2,3 contres cette saison.

Grâce à sa mobilité, Karl-Anthony défend très bien dans la raquette, il est capable de provoquer des passages en force, d'aider à outrance mais surtout, de contenir ses adversaires sur pick and roll. Towns est tout à fait capable de changer sur les écrans afin de défendre sur des meneurs ou arrières. Un atout majeur pour la NBA. Durant ces phases de défense, le dominicain ne fait d'ailleurs pas que contenir son adversaire, il lui empêche littéralement l'accès au cercle.
Avec sa taille et sa force, Towns pose de vrais problèmes à ses adversaires lors des duels au poste.

 

Sa polyvalence :  Un potentiel au tir extérieur       

Towns a de très bonnes bases concernant son shoot, il n'est certainement pas aussi bon qu'Okafor à l'intérieur, mais à l'extérieur il domine clairement son homologue. Il a vrai potentiel en attaque de côté là et présente tous les atouts pour une franchise souhaitant construire une équipe autour de lui. Bon signe pour son futur en NBA,  il tourne à 81.7% (107/131) sur la ligne de lancer-francs.

 

 

Leurs différences : En attaque, Okafor est une machine, donnez lui la balle est c'est deux points assurés. Il est vraiment difficile à arrêter en situation de "un contre un", de plus, sur quasiment chaque possession il arrive à prendre sa position préférentielle. Okafor commence également développer un petit shoot avec la planche à 3 mètres du cercle. Son jeu dos au panier incarne sa vraie force, il dispose d'une panoplie offensive dos au panier très complète mais lorsqu'il s'éloigne à 4-5 mètres du panier, il n'est plus vraiment pas dangereux.

C'est totalement le contraire de Towns qui n'a qu'un hook shoot vraiment bien rôdé pour marquer à l'intérieur. Cependant on le sent beaucoup plus à l'aise à l'extérieur, il possède vraiment de bonne bases sur son shoot extérieur, à l'image d'un Marc Gasol, capable à tout moment de s'écarter du cercle. Sur la ligne des lancers, Towns est bien plus fort qu'Okafor (81.7% contre seulement 51%).  

En défense, Okafor est inexistant. Il a un très mauvais repli en défense, au rebond il ne fait même pas d'écrans retards. Au poste il se laisse emmener sous son propre cercle sans donner du fil à retordre à son adversaire. Lors des pick and roll il garde une trop grande distance entre lui et son adversaire, ce qui lui laisse tout son temps pour shooter. Au vu de son temps de réaction et de toutes les autres raisons citées précédemment, Okafor ne semble pas vouloir défendre, du moins pour le moment il défend aussi bien qu'un benjamin première année.
 La défense est la plus grande force de Karl-Anthony Towns, excellent contreur, il protège très bien son cercle en provoquant des passages en force. Lors des pick and roll, Towns utilise sa mobilité pour barrer l'accès au cercle. Avec sa taille et sa force il pose des problèmes au poste à ses adversaires.  

 

Les Timberwolves disposent du premier choix de cette draft, la décision est donc dans les mains de Flip Saunders. Saunders est un coach de la vieille école, autrefois Okafor aurait eu le profil type puisqu'il est un pivot dominant avec un jeu dos au panier dévastateur. Cependant ce temps où les franchises construisaient une équipe autour d'un pivot dominant pour gagner le titre NBA est révolu. Comme nous avons pu le voir cette année, les Golden State Warriors ont gagné avec un cinq majeur small ball.

 

L’idée qu’il faut un pivot dominant pour gagner un titre NBA est dépassée. Reggie Miller

 

Tandis que Okafor semble avoir une marge de progression limitée avec un jeu offensif déjà bien abouti, Towns a lui un énorme potentiel à exploiter. Si les Timberwolves prennent Okafor, ce serait jouer une certaine sécurité en ayant la certitude de voir arriver un joueur avec les fondamentaux nécessaire pour pouvoir créer une équipe autour de lui. Cependant la sélection d'un joueur à la draft découle du difficile équilibre entre le talent/potentiel et la sécurité, et là il y'a fort à parier que Karl-Anthony Towns sera le premier choix de cette draft.        

 

C'est le paradoxe Okafor. C'est certainement le meilleur joueur actuel de la draft mais ce n'est pas le joueur qui amènera votre équipe vers les sommets de la NBA. Et lorsque l'on sélectionne très haut à la draft, c'est bien dans l'idée d'avoir une voire la pièce maîtresse d'une équipe qui va vous offrir le titre.

 

Flip Saunders peut soit faire un choix "Old-school" en prenant Jahlil Okafor qui est selon les scouts le joueur le plus prêt pour la NBA, tout en sachant que ce joueur n'excelle que d'un côté du terrain. Ou bien Saunders choisit Karl-Anthony Towns, le joueur "moderne" qui correspond le plus à la NBA actuelle. De plus, Towns a un énorme potentiel à exploiter, c'est un joueur polyvalent qui pourra apporter un titre à son équipe dans les prochaines années.  

 

Ce qui est sûr c'est que l'un de ces deux joueurs ira se geler les miches à Minneapolis, mais lequel ? Réponse le 25 juin.