Saison 2017-2018 : les 10 joueurs NBA en quête de rédemption

Blessures, contrats béton pas assumés, changements d'équipes, certains sont passés complètement au travers l'an passé. Focus sur les 10 joueurs qui seront revanchards.

Stats en carrière : 18.0 points, 8.5 rebonds, 1.5 passe

Stats 2017 : 17.3 points, 7.3 rebonds, 1,9 passe

 

Plus que dans les stats, c'est bien dans l'attitude sur le parquet que LaMarcus Aldridge sera attendu cette saison. Franchise player à Portland, LMA se doit d'être le premier lieutenant de Kawhi Leonard à San Antonio. En saison régulière, l’intérieur a récité sa gamme en attaque mais n’a pas tenu la raquette défensivement : pour la première fois de sa carrière, Aldridge affiche une stat on/off (efficacité de l’équipe avec le joueur sur le parquet ou sur le banc) négative de -4,6 points. Sans réel impact sur le collectif des Spurs, il a raté le All Star Game pour la première fois depuis 2011. Cité dans les rumeurs de trade avant la draft, Aldridge a ensuite plongé en playoffs. Son match à 4 points contre les Rockets en demi-finale lui a valu les foudres de Gregg Popovich. Un tour plus tard, en l’absence de Leonard, LMA aurait dû porter les Texans contre les Warriors. Mais, ses 15.5 points et 5.8 rebonds sur la série ont montré que l’intérieur avait jeté l’éponge. Cet été, Aldridge a déclaré vouloir retrouver son statut de All Star, à lui de nous prouver qu’il en a encore le niveau.

 

Stats 2016 : 11.0 points, 4.7 rebonds, 1.1 passe

Stats 2017 : 8.9 points, 3.8 rebonds, 1,0 passe

 

En 2015, Atlanta sort d’une saison régulière fabuleuse à 60 victoires. Ailier titulaire des Hawks, DeMarre Carroll s’est affiché en playoffs à 14.6 points, 6.1 rebonds et 40,3% à 3 points. Estampillé 3 and D de luxe, il signe ce même été un contrat de 60 millions sur 4 ans à Toronto. Les Raptors pensent détenir leur arme anti-Cavaliers avec celui que l’on surnomme le LeBron-stoppeur. Une belle arnaque ! En deux saisons dans le Canada, notre ami aux dreadlocks a raté 66 matchs. Lors des derniers playoffs, Carroll, pourtant titulaire, a souffert le martyr face aux Bucks puis aux Cavs, au point d’être un boulet pour son équipe. Il termine la post-saison à 4.2 points et 31,8% derrière l’arc. Résultat, les Raptors l’ont échangé en juillet contre l’anonyme Justin Hamilton des Nets. A 31 ans, ce changement de franchise est une chance pour Carroll. Loin de la pression des playoffs, il doit surtout apporter son expérience au projet de Brooklyn et son côté nasty aux jeunes prospects. Un rôle de mentor dans lequel il peut s’épanouir tout en retrouvant un niveau correct sur le parquet.

 

Stats en carrière : 10.5 points, 5.0 rebonds, 3.7 passes

Stats 2017 : 9.0 points, 3.8 rebonds, 3.2 passes

 

Free agent en 2016, Evan Turner est une cible de choix : couteau suisse dans les systèmes de Brad Stevens, l'arrière tourne à 10 points, 5 rebonds et 5 passes. Le sixième homme idéal pour un tas de franchises. Portland lui offre le pactole, 70 millions sur 5 ans. Le coach Terry Stotts souhaite en faire son playmaker en sortie de banc. Le hic, c'est qu'avec un backcourt Damian Lillard - CJ McCollum, difficile de se faire une place. Résultat, Turner est décalé à l'aile où ses 26% à 3 points posent problème. L'ancien Celtic peine à trouver ses marques et pour couronner le tout se fracture la main en février. Au final, les Blazers marquent 7,7 points de plus sur 100 possessions lorsque Turner est sur le banc. Un cruel échec. Le départ d'Allen Crabbe cet été va certainement lui offrir plus de minutes. Tout le défi de Stotts cette saison sera de profiter des qualités de création de Turner sans altérer le rendement de son duo d'arrière.

 

Stats 2016 : 16.4 points, 8.1 rebonds, 1.5 passe

Stats 2017 : 9.5 points, 6.1 rebonds, 1.1 passe

 

Depuis son arrivée au Jazz en 2011, Derrick Favors était en constante progression. Grand artisan de la reconstruction d'Utah, malgré un profil d’intérieur old school, sa solidité dans la raquette, a porté l'équipe aux portes des playoffs en 2016. Coup d’arrêt la saison dernière avec une blessure au genou gauche qui l’a écarté une trentaine de matchs des parquets. A son retour, les progrès en attaque de Rudy Gobert l’ont restreint à un petit temps de jeu. Et en playoffs, Favors a même perdu sa place de starter au profit de Joe Johnson aligné au poste 4. Avec le départ de Gordon Hayward cet été, le Jazz va avoir besoin d’un apport offensif plus conséquent de Favors, même en sortie de banc. L’intérieur a fondu de 10 kilos pendant l’intersaison pour gagner en rapidité et s’adapter au jeu moderne. Le plus grand défi pour lui.

 

Stats 2016 : 12.8 points, 3.5 rebonds, 5.5 passes

Stats 2017 : 11.0 points, 3.2 rebonds, 3.9 passes

 

Drafté en 7ème position par les Nuggets en 2015, on savait qu'il faudrait du temps à Emmanuel Mudiay pour arriver à maturité. Auteur d'une saison rookie encourageante, le congolais affichait des lacunes aux shoots de loin tout en perdant trop de ballons. Un jeu à polir mais le potentiel physique était bien là. L'an dernier, Mudiay avait le champs libre pour s'imposer. Une blessure au dos fin janvier l'a éloigné quelques temps des parquets... et on attend toujours son retour ! Mike Malone lui a préféré le vétéran Jameer Nelson, plus à l'aise pour organiser le jeu et a même décalé le shooteur Jamal Murray au poste un. En bisbille avec son coach, Mudiay a d'abord boudé sur le banc avant de grappiller des minutes dans les rotations pour un rendement faiblard : 7.8 points et 2.9 passes après le All Star Game. La saison qui s'annonce est déjà cruciale pour le congolais qui doit prouver qu'il a l'envergure d'un starter. Pas une mince affaire dans une équipe de Denver ambitieuse qui n'hésitera à échanger l'un de ses nombreux big men pour obtenir un point guard.

 

Stats en carrière : 16.0 points, 4.8 rebonds, 5.1 passes

Stats 2017 : 10.4 points, 3.4 rebonds, 3.1 passes

 

Rookie de l'année en 2010 chez les Kings avec 20.1 points, 5.3 rebonds et 5.8 passes, Tyreke Evans est en chute libre depuis. La faute surtout à une cascade de blessures : entorses aux chevilles, opération du genou gauche, douleurs au dos... Malgré des stats encore solides chez les Pelicans, Evans a manqué la bagatelle de 112 matchs en quatre saisons à New Orleans. Victime collatérale du transfert de DeMarcus Cousins en février, il est retourné quelques semaines à Sacramento. Pas vraiment le temps de défaire ses valises. Evans a signé cet été à Memphis dans une équipe qui cherche désespérément une troisième menace offensive derrière le duo Marc Gasol et Mike Conley. Avec un retour en bonne forme physique, T-Rex peut être ce troisième larron, lui qui reste un joueur ultra complet avec 3 triple double et 59 double double à ses plus belles heures. A 27 ans, ce changement d'air ne peut lui être que bénéfique et il doit garder en tête la résurrection d'Eric Gordon l'an passé, devenu meilleur sixième homme de la Ligue en quittant les Pelicans... et l'infirmerie.

 

Stats 2016 : 18.8 points, 3.2 rebonds, 6.2 passes

Stats 2017 : 14.5 points, 2.2 rebonds, 5.2 passes

 

A Detroit, les attentes étaient grandes autour de Reggie Jackson. Le meneur avait porté les Pistons jusqu'en playoffs en 2016 et tenu la dragée haute aux Cavaliers. Dans la discussion pour le All Star Game, l'ancienne doublure de Russell Westbrook était intenable en attaque tout en gérant le tempo de l'équipe. Mais, une tendinite contractée juste avant le training camp l'a privé du début de saison. A son retour, Jackson est méconnaissable : manque de confiance aux tirs, incapacité à imprimer le rythme en attaque. Même ses qualités de dragster sur pick'n'roll ont disparu. Affront suprême, Stan Van Gundy ira jusqu'à le bencher en fin de match, lui préférant Ish Smith. Dans son sillage, c'est tout le collectif des Pistons qui s'effrite avec une banale 10ème place à l'Est. Jackson se doit de retrouver son niveau cette saison, sous peine d'entendre rapidement son nom dans les rumeurs de trade.

 

Stats en carrière : 9.0 points, 9.4 rebonds, 2.9 passes

Stats 2017 : 5.0 points, 8.2 rebonds, 2.2 passes

 

Mis au ban(c) par Fred Hoiberg chez les Bulls, Joakim Noah avait besoin de changer d'air pour se relancer. Quel meilleur endroit pour cela que New York, sa ville natale ! Avec un contrat de 72 millions sur 4 ans, le pivot était attendu comme le point d'ancrage de la raquette des Knicks après le départ de Robin Lopez. Au final, Noah n'aura eu que des pépins à Big Apple. Entre une attaque en triangle imposée, le soap opera Carmelo Anthony et les déclarations incendiaires de Phil Jackson, la vie dans le vestiaire new-yorkais n'a pas été rose. Sur le plan personnel, Noah a cumulé les blessures (arthroscopie du genou, opération de l'épaule) et a dû jeté l'éponge sur la fin de saison. Pour ne rien arranger, il a été contrôlé positif à un complément alimentaire prohibé par la NBA et a écopé de 20 matchs de suspension. En coulisses, son énorme contrat dérange. A 32 ans, il apparaît clair que Jooks ne retrouvera jamais son niveau de Meilleur Défenseur de la Ligue en 2014. Mais, tout n'est pas encore fini. Jeff Hornacek assure que le français est revenu en pleine forme lors du training camp. Si la place de starter semble désormais revenir à Willy Hernangomez, Noah peut encore avoir son utilité dans un roster en pleine reconstruction. Rotation solide dans la raquette, il doit devenir le mentor du vestiaire des Knicks, un leader par la voix comme il l'a été de nombreuses années à Chicago.

 

Stats 2016 : 16.2 points, 14.8 rebonds, 1.4 block

Stats 2017 : 13.6 points, 13.8 rebonds, 1.1 block

 

All Star pour la première fois en 2016, Andre Drummond sortait d'une saison remarquable en tous points : meilleur rebondeur de la Ligue avec 14.8 prises et des progrès indéniables en attaque avec 16.2 points. Le front office des Pistons n'a pas hésité une seule seconde l'été dernier en lui offrant le max et rien d'autre : 130 millions sur 5 ans. Le pivot était donc attendu au tournant, notamment dans sa défense de l'arceau, un secteur où le géant devait s'améliorer. A l'image de la saison des Pistons, Drummond a stagné voire régressé dans tous les secteurs du jeu. L'intérieur a même souvent regardé les fins de match sur le banc, faute à son adresse aux lancers francs toujours aussi indigente. Le staff de Detroit n'acceptera pas une seconde année du même tonneau. Drummond doit impérativement augmenter sa production offensive et surtout afficher plus de motivation. Son énorme contrat en fait le franchise player de l'équipe et, à ce titre, il doit se comporter comme un leader sur le parquet.

 

Stats 2016 : 13.7 points, 4.7 rebonds, 2.8 passes

Stats 2017 : 6.2 points, 2.5 rebonds, 1.6 passe

 

L'an passé, Chandler Parsons nous a fait la totale : changement de franchise, gros contrat à la clé (94 millions sur 4 ans) et une opération du genou gauche. L'ailier des Grizzlies n'a joué qu'une trentaine de matchs avec une production calamiteuse : 33,8% aux tirs dont 26,9% longue distance. Souvent abonné à l'infirmerie chez les Rockets et les Mavericks, Parsons a touché le fonds à Memphis. La franchise du Tennessee a grillé une bonne partie de son salary cap pour s'attacher ses services et doit absolument retrouver son joueur en bonne santé pour espérer quelque chose à l'Ouest. Au top de sa forme, Parsons est un ailier all around capable de suppléer Mike Conley à la création et apporter du spacing grâce à son shoot (41,4% à 3 points en 2016). En juillet, il a déclaré en plaisantant qu'il pouvait lorgner sur le titre de Most Improved Player... sans aller jusque là, Parsons se doit de revenir à un niveau correct entre 10 et 15 points de moyenne et s'affirmer comme la troisième menace offensive des Grizzlies.

 

D'autres joueurs devraient également revenir le couteau entre les dents. C'est le cas de Blake Griffin, seul maître à bord du navire des Clippers, qui doit faire oublier une longue série de blessures. A Charlotte, Dwight Howard et Michael Carter-Williams tenteront de trouver enfin un peu de stabilité. Absent une grosse partie de la saison, Justise Winslow va avoir à coeur de prouver à Erik Spoelstra qu'il a sa place dans le 5 majeur du Heat. Quant à D'Angelo Russell, son nouveau statut de franchise player à Brooklyn, doit lui faire passer un palier au niveau de sa production en attaque.