Rudy Gobert : taille patron

Il est très difficile en ce moment pour quiconque s’intéresse de près ou de loin à la NBA de ne pas remarquer que Rudy Gobert est en train de changer de dimension. Le français brille autant par ses statistiques que par son attitude, celle d’un leader. Retour sur l’avènement programmé d’un géant.

Update : Rudy Gobert s'est excusé lundi auprès de ses coéquiers suite à ses déclarations après la défaite face aux Clippers.

 

Hier soir, le Utah Jazz recevait les New Orleans Pelicans pour un duel au sommet entre Rudy Gobert et Anthony Davis. Après seulement 15 secondes de jeu dans le premier quart-temps, le jeune intérieur français contre une tentative de la star des Pelicans. Le ton est donné. Utah finira par s’imposer sur le score de 108 à 100, dans le sillage d’un Gobert stratosphérique, une fois de plus, avec ses 20 points (à 8/11 aux tirs), 19 rebonds et 5 contres.

Après la rencontre le français de 2,16 mètres revient très rapidement sur son match, avec une simplicité étonnante.

 

J’essaye de protéger le cercle, tout simplement.

 

Anthony Davis, lui, se veut un peu plus prolixe sur la grande forme de l’intérieur du Jazz.

 

Il est très long, tout le monde le sait. Il contre les tirs, il dévie les trajectoires. C’est difficile de jouer face à lui, il faut réussir à le contourner avec des appuis rapides pour avoir une chance d’accéder au panier.

 

 

D’un naturel discret, le jeune intérieur de 24 ans n’est pas du genre à se mettre sous les feux des projecteurs. En conférence de presse, devant les journalistes, Gobert n’avait jusqu’à présent jamais eu un mot plus haut que l’autre, tout était mesuré, simple, à l’image du français.

Pourtant, samedi dernier, lors de la défaite des siens face aux Clippers, il n’a pas hésité à prendre la parole pour dénoncer le manque d’esprit collectif de certains de ses coéquipiers.

 

Nous avons des gars qui se battent et certains d’entre nous qui ne se battent pas. Certains pensent juste à scorer. Voilà tout. Le coach ne cesse de répéter que nous devons juste nous battre. Que nous sommes trop gentils. Ces gars nous savons qu’ils obtiennent des coups de sifflet. Nous devons juste être agressifs et prêts à nous battre.

 

Une déclaration qui en dit long sur la confiance actuelle de Rudy Gobert, et sur son rôle dans le vestiaire du Jazz. D’autant plus que le leader offensif de l’équipe, en la personne de Gordon Hayward, est très incertain de son avenir proche dans la ville de Salt Lake. En effet, sollicité depuis plusieurs semaines par plusieurs équipes, dont les Indiana Pacers, l’ailier pourrait renoncer à sa dernière année de contrat pour signer dans une autre franchise. Dans ce contexte, il n’est pas impossible que le français sente le vent tourner et qu’il soit temps désormais, pour lui, de prendre le leadership de l’équipe.

 

 

Déjà très en vue lors du début de saison où le français dominait la catégorie des contres et était dans le top 3 des meilleurs rebondeurs, ses statistiques continuent de grimper, et ce dans quasiment tous les secteurs du jeu. Avant le break du NBA All Star Week-End, le natif de Saint-Quentin affichait 12,9 points, 12,6 rebonds et 2,5 contres. Depuis, il tourne à 17 points, 14 rebonds et 3,2 contres.

De plus en plus actif dans le scoring du Jazz, Gobert tourne à presque 18 points sur ce mois de Mars. Installés à la 4ème place à l’Ouest, les hommes de Quin Snyder mènent la danse derrière les mastodontes que sont Golden State, San Antonio et Houston.

Alors qu’Utah avait échoué à une place de la qualification en playoffs l’an passé, Snyder mise sur la défense pour aller le plus loin possible cette année. Rudy Gobert, qui va découvrir pour la première fois la post-season, a donc une belle carte à jouer.