Quels coachs sur le fil pour des équipes en détresse ?

Alors que le quart de la saison est désormais atteint, de nombreux coachs d'équipes en difficulté sont cités par les rumeurs de licenciement. Qui sont-ils ?

Il est étonnant de constater que le premier coach limogé cette saison eut été David Fizdale, le coach des Grizzlies (remplacé par son adjoint JB Bickerstaff, connu pour un passage catastrophique aux Rockets) alors que rien ne laissait à penser qu'il était sur la sellette. Ont été mis en avant les coachs cités dans les rumeurs qui sont dans des équipes en grande difficulté. Sont donc exlcus les Alvin Gentry ou Tyronn Lue

 

 

Les premiers touchés par la possibilité de changer de coach sont les Chicago Bulls. Depuis son arrivée en provenance de la NCAA, Fred Hoiberg ne fait pas l’unanimité. Les spectateurs doutent de ses décisions, ses propriétaires se posent la question de savoir s’il faut le débarquer et son passé avec Jimmy Butler ne plaide pas en sa faveur quant à son autorité sur les joueurs. Il est le premier responsable du manque de liant du collectif des Bulls. Lui qui voulait pratiquer un basket offensif et débridé ne possède pas les éléments, à sa décharge, pour pouvoir développer une telle philosphie. Cette année, les nombreuses décisions incompréhensibles du coach se multiplient mais il est relativement épargné de par la faiblesse de son roster. La mise en valeur de Zach LaVine, lorsque ce dernier sera de retour, fera office de test grandeur nature. En attendant, il se contente de développer ses jeunes pousses, rôle dans lequel il est plus à l’aide. Ami du coaching innovant et efficace, passez votre chemin. Kris Dunn pourra néanmoins le remercier de l’avoir remis en selle tandis que des joueurs comme David Nwaba ou Paul Zipser n’auraient jamais eu leur chance sans lui. Il terminera la saison à coup sûr mais il sera ensuite temps de mettre fin au cataclysme.

 

Autre coach grandement menacé par le licenciement : Doc Rivers. Depuis qu’il est arrivé comme GM/coach des Clippers, son crédit n’a cessé de s’étioler. Son influence sur le titre des Celtics est désormais nuancée. Entre mauvais choix de coaching et la faiblesse des systèmes utilisés, l’ancien joueur donne l’impression de se tromper constamment. En l’absence d’un fort meneur général sur le terrain (Chris Paul), le jeu de son équipe est trop statique. Les joueurs ne sont pas mis en avant. La majeure partie du temps, ils ne savent pas quoi faire devant la faiblesse des mouvements autour d’eux… En match, il ne parvient pas à mettre une alchimie cohérente en place. En confiant trop de responsabilités offensives à son fils, il s’attire de nombreuses critiques. Alors qu’il est considéré comme un mobilisateur de troupes, son discours semble avoir de plus en plus de mal à passer. Privé de Danilo Gallinari, Blake Griffin, Milos Teodosic et Patrick Beverley, le karma a définitivement disparu pour Doc Rivers. Les Los Angeles Clippers ont besoin de repartir sur des bases saines. Cela commence par le licenciement d’un coach qui n’est jamais parvenu à exploiter le talent d’une équipe dont l’effectif était taillé (à minima) pour connaître les Finales de Conférence. Chris Paul parti, Doc Rivers démuni, Los Angeles terre d’ennui.

 

 

Eux sont encore relativement épargnés par les critiques, il n’empêche que Luke Walton ou Dave Joerger sont dans le creux de la vague depuis quelques matchs.

 

Le premier nommé, coach des Los Angeles Lakers, interroge. N’a-t-il pas surfé sur le titre des Warriors pour obtenir un poste de head coach ? La question mérite d’être posée. Alvin Gentry avait fait la même chose un an avant lui pour un résultat très mitigé aux Pelicans (il a actuellement la chance d’avoir Anthony Davis et DeMarcus Cousins sous ses ordres). Brook Lopez joue de moins en moins alors que son association sur le pick-and-roll avec Lonzo Ball faisait saliver sur le papier. L’intérieur a prouvé lors de ses saisons aux Nets que, servi dans de bonnes dispositions, il est l’un des meilleurs pivots NBA sur le plan offensif. Kyle Kuzma est bon mais Julius Randle n’apporte t-il pas plus de sécurités défensives (quand il s’y met) ? Randle jouant régulièrement pivot peut s’entendre dans la NBA actuelle mais autant de minutes sur ce poste, c’est peu probant. Larry Nance Jr., bon soldat mais moins talentueux doit-il avoir tant de temps de jeu ? Quid de Lonzo Ball ? Ne faudrait-il pas le laisser se reposer plus souvent quitte à confier la mène à Jordan Clarkson ou Brandon Ingram ? Le meneur, qui subit une pression incroyable, se prend (déjà) le rookie wall en pleine face. Autant de questions sans réponses. Personne ne connaît le style de jeu des Lakers. Luke Walton en est le premier responsable alors qu’il possède un effectif intéressant sur le papier.

 

Quant à Dave Joerger, sa côté fond comme neige au soleil. Lui qui était fort bien considéré comme head coach aux Memphis Grizzlies dilapide son crédit cette saison. Après ce qui semblait être la meilleure intersaison des Kings depuis plus de dix ans, rien n’a changé. Les résultats sont catastrophiques. La question de l’identité collective de cette équipe se pose également. Finalement, alors que les vétérans étaient censés entourer les jeunes, ceux-ci ne sont guère intéressés par l’ampleur de la tâche. George Hill, par exemple, se lasse de son rôle de mentor après avoir volé un énorme contrat en ayant joué une demi-saison à un excellent niveau du côté du Jazz. Les choix et les ajustements de Dave Joerger peuvent également poser question. Quitte à développer De’Aaron Fox, pourquoi ne pas le laisser comme seul meneur de jeu dans le cinq majeur ? Bogdan Bogdanovic, excellent à la création en Europe, peut suppléer le meneur dans la gestion du tempo mais son temps de jeu fluctue. Titulaire en début de saison, il est désormais cantonné à un rôle peu clair dans la second unit. C’est dommage quant on connaît le talent du bonhomme. Beaucoup de joueurs obtiennent un temps de jeu oscillant entre 15 et 25 minutes mais cela empêche la création d’une véritable alchimie ainsi que la mise en place d’une véritable hiérarchie entre les titulaires et les remplaçants. Malachi Richardson est mis sur le côté après de bonnes entrées la saison dernière. Skal Labissiere est décevant alors qu’il était censé progresser. Garett Temple a trop de temps de jeu par rapport à son talent. Le résultat c’est que les Kings ont un bilan pitoyable et qu’ils subissent trop souvent de grosses déculottées. Développer les jeunes, même si cela revient à réduire le temps de jeu de certains vétérans comme peau de chagrin, doit désormais être la seule préoccupation du coach s’il ne veut pas subir les foudres de Vlade Divac.

 

 

Enfin, comment ne pas citer le cas Billy Donovan, actuel coach du Thunder. Le bilan actuel de cette équipe comprenant Paul George, Carmelo Anthony et Russell Westbrook ? 10 victoires pour 12 défaites… Certaines d’entre-elles ne sont guère reluisantes (Mavericks, Magic, Kings) alors que d’autres se justifient davantage. Rien n’a été mis en place dans cette équipe durant les training camps. Billy Donovan ne sait s’il doit demander à l’une de ses trois stars de se mettre en retrait pour le bien de l’équipe… Certes, lors des deux matchs, Carmelo Anthony a inscrit deux fois neuf points et Steven Adams s’est vu davantage responsabilité mais combien de temps cela pourrait-t-il durer ? Certainement pas l’intégralité de la saison. Il va falloir trancher désormais. Redonner confiance à un Russell Westbrook dont les statistiques ne disent pas tout de son manque d’impact sur le terrain. Le MVP ne sait s’il doit pénétrer ou donner le ballon. Paul George, malgré des statistiques individuelles honorables, est trop irrégulière. La seule véritable force de cette équipe (pas sûre qu’elle soit due au coach) réside dans le fait qu’elle est capable d’infliger d’énormes pressions défensives à ses adversaires. C’est un bon point de départ mais tout le système offensif est à construire. Billy Donovan a encore quelques semaines pour redresser la barre mais le pari effectué par les dirigeants ne devrait pas le préserver éternellement. Il doit être capable de mettre en place certains systèmes, de laisser un membre du Big Three sur le parquet tout en soulageant les autres, de dire à RW de donner la balle au joueur chaud. Même dans ses rotations, il doit faire davantage confiance à son banc, que ce soit les Terrance Ferguson ou Alex Abrines… Les manques du Thunder sont apparents durant les fins de rencontre au couteau. Combien de fois ont-ils perdu alors que le score était serré à l’entame du dernier quart-temps ? Bien trop… Preuve en est que les joueurs sont perdus lorsqu’ils sont confrontés à une situation délicate.