L'avenir appartient aux Trail Blazers

Les Portland Trail Blazers ont été éliminés cette nuit par les Warriors. Ils n'ont jamais cessés d'y croire alors qu'on leur prédisait l'enfer face à une équipe largement supérieure. Merci à eux pour une opposition magnifique de ces playoffs.

A voir leur mine désunie après leur élimination en demi-finale de Conférence en playoffs, il est difficile de ne pas être compatissant avec cette équipe des Portland Trail Blazers. Luttant jusqu'à la dernière minute, ils n'ont jamais cessé de croire en leur chance dans une série qui ne leur était pas destinée face aux ogres Warriors. Pourtant, il faut qu'ils prennent la mesure de ce qu'ils viennent d'accomplir. Ils ont lutté à armes égales avec leurs adversaires, les regardant les yeux dans les yeux sans jamais défaillir, ni baisser les bras. Ils sont allés jusqu'à inquiéter l'équipe de Golden State, que l'on annonçait insubmersible. Seul le retour de Stephen Curry lors du Game 4 a changé le cours d'une série qui aurait pu devenir historique tant les Blazers ont montré du courage et de l'abnégation face à un adversaire supposé largement supérieur. Sans le retour du petit Mozart, le score aurait pu être de deux partout et la série intégralement relancée. Malheureusement, son retour a plombé les espoirs de cette équipe de Portland que personne n'attendait à ce niveau. 

 

On peut comprendre cette déception mais elle n'a pas lieu d'être tant leur performance fut remarquable. Ils nous ont probablement offert l'une des plus belles lutte de ces playoffs malgré la victoire 4 à 1 de leurs adversaires. Hormis le premier match, aucun n'a été joué avant le fameux money time. Money time qu'ils ont mal géré la plupart du temps, la faute à un manque d'expérience mais aussi à un leader pas toujours en réussite alors qu'il est réputé pour sa clutch attitude. Malgré cela, le bilan est là : ils ont été vaincus par une équipe supérieure. Ils n'ont jamais semblé être très loin de la victoire contre une équipe supposée largement supérieure à la leur, c'est peut-être ça la plus belle des victoires : celle d'avoir lutté avec des  joueurs moins talentueux mais gorgé d'envie.

 

Cela laisse de très bons motifs d'espoir pour la suite. Avec une telle équipe, jeune, talentueuse, et plus que motivée, on attend de les revoir l'année prochaine pour aller encore plus haut avec, on leur souhaite, un ou deux joueurs intérieurs de talent supplémentaires.

 

 

Comment ne pas tenter de se remémorer le début de cette saison fantastique ? Elle a commencé à l'intersaison. Quatre des cinq joueurs titulaires de cette équipe s'en vont, ils ne sont pas nécessairement remplacés par des joueurs supposés de niveau équivalent. Exit LaMarcus Aldridge, Nicolas Batum, Wesley Matthews et Robin Lopez. Place aux Al-Farouq Aminu, Moe Harkless, Mason Plumlee ou Ed Davis... Comment avoir un quelconque motif d'espoir avec un cinq majeur emmené par une traction porteuse d'espoir mais encore inexpérimentée composée de CJ McCollum et Damian Lillard. Ce dernier a l'entière responsabilité de cette équipe au-dessus de sa tête. C'est le franchise player de l'équipe. Il doit tirer les siens avec lui. Qui le pensait aussi rassembleur, lui dont LaMarcus Albridge ne supportait pas de partager la casquette de leader de cette équipe ? Personne. Certes l'équipe a quelque talent mais trop peu pour espérer dépasser la trentaine de victoire.

 

Nous voilà aujourd'hui, en train de raconter comment ils étaient si proches (mais aussi si loin) des Golden State Warriors. Qui aurait pu imaginer cela ? Damian Lillard est un véritable franchise player, capable de fédérer une équipe autour de lui. Bien que soliste, son talent ne laisse personne indifférent. Considéré comme un personnage plein d'ambition, mais aussi sympathique et doté d'un esprit d'équipe sans faille, les joueurs l'entourant se sont mis au diapason de son niveau pour pouvoir espérer, dans un premier temps, lutter pour les derniers tickets pour les playoffs, puis dans un second temps, s'imaginer faire chuter les champions en titre. Il ne faut pas oublier qu'il furent dirigés de main de maître par un coach dont le mérite a été d'y croire tout le temps malgré un effectif décimé. Terry Stotts a montré qu'il avait des idées (notamment offensives) et qu'il était bien meilleur pour diriger une équipe composée de jeunes joueurs plutôt que de "stars"

 

Cette équipe a animé les espoirs des observateurs par leurs qualités mentales. On sait tous qu' Al-Farouq Aminu n'est pas le meilleur ailier de la ligue mais c'est un joueur à l'envie contagieuse. On sait également que Mason Plumlee n'est pas catalogué comme un pivot aux mains d'argent, cela ne l'a pas empêché de distribuer le caviar au premier tour (idée géniale de Terry Stotts) pour ses équipiers. CJ McCollum fut responsabilisé à de nombreuses reprises alors qu'il ne dépassait à peine les six points de moyenne la saison dernière. Allen Crabbe est un sixième homme capable d'apporter énormément en sortie de banc, tout comme Ed Davis (joueur de devoi bien connu). L'ensemble a tellement bien pris qu'il est possible de se demander si l'arrivée d'un joueur titulaire (Peut-être un Al Horford à l'intérieur) ne briserait pas l'alchimie de cette équipe. Car oui, contrairement à d'autres franchises, ils ont montré ce que le mot équipe signifie. Ils jouent les uns pour les autres, les uns avec les autres, plaçant leur confiance en un joueur qu'ils savent être leur franchise player. C'est ce qui a fait la force de cette équipe : même après un début de saison compliquée, les joueurs ne se sont jamais pris pour d'autres et ont pris conscience de leur rôle au sein d'une équation compliquée à résoudre, même pour des Golden State Warriors, l'une des meilleures équipes de tous les temps. 

 

La seule chose que l'on puisse espérer désormais : une revanche l'année prochaine contre ces mêmes Warriors.

 

Merci les Trail Blazers !