Indiana Pacers : Les Poulidors de la Conférence Est

Suite de notre saga du mois d'août avec le 5 Majeur All-Time des "éternels seconds" de la Conférence Est : les Pacers d'Indiana.

L'espoir est le privilège des perdants, disait le romancier Jean Van Hamme. Aucune autre citation ne peut mieux résumer cette franchise des Pacers. L'attente, l'espoir incessant de voir cette terre de basket ramener en son sein le Graal NBA hante les esprits du Midwest. Puis la déception, le désarroi. Pas sexy et pas hype pour un sou, la franchise ne fait pas (plus) rêver et pourtant, force est de constater que les Pacers sont souvent dans les bons coups. Ils sont costauds mais échouent toujours aux portes des Finales NBA. Au cours de son âge d'or (de 1993/94 à 2003/2004), Indy a trusté le haut de tableau et s'est ainsi hissé six fois en Finales de Conférence... pour 5 défaites. Paradoxalement de cruelles mais belles défaites en sept matchs contre les Knicks (93-94), les Magics (94-95) et les Bulls d'un certain Michael Jordan (97-98). C'est toujours la même rengaine. Face aux éternels vainqueurs, les Pacers sont les plus beaux perdants, les "éternels seconds". Poulidor un jour, Poulidor toujours... Passons désormais à la composition de ce 5 All-Time.

 

 

 

Pas rapide, pas athlétique, pas flashy, Mark Jackson a trop souvent été sous-estimé lors de sa carrière NBA. Certes ces 9,6 points de moyenne par match en carrière n'aident pas. Néanmoins, la qualité d'un meneur de jeu ne doit pas s'apprécier aux nombres de points qu'il marque (Russel si tu nous entends). Un " vrai " meneur distribue, communique et connaît le basket sur le bout des doigts. Mark Jackson compense ses lacunes par les qualités mentionnées précédemment et par une vision hors du commun. Lors de son passage de 1994 à 2000 dans le Midwest, le pasteur est le dépositaire du jeu des Pacers, l'extension du coach sur le terrain, le leader qui dirige le vestiaire. Malgré des stats peu reluisantes (8,4 points et 8,3 passes lors de ses six années aux Pacers), son influence est primordiale. Un exemple ? En 1996, Donnie Walsh, alors GM des Pacers, échange le meneur qui prend la direction des Nuggets de Denver. Après un début de saison chaotique, le front-office admet avoir fait une erreur et le fait revenir dans l'Indiana. Mais le mal est fait, les Pacers n'iront pas en playoffs en 1997. Les trois prochaines saisons, les Pacers iront trois fois en Finales de Conférence avec Mark Jackson. Quand nous parlons d'influence...

 

 

 

Fantastique, magique, squelettique, clutchtrashtalker, bagarreur, Knick-Killer... Les adjectifs manquent pour décrire la grandeur de Reginald Wayne Miller​. Reggie Miller est le symbole des Pacers, le joueur qui a fait de cette franchise la plus grande menace aux Chicago Bulls lors de la deuxième moitié des années 90. Désolé Maître Larry Bird, mais les Pacers, c'est Reggie ! Tout remonte à ce soir du 22 juin 1987 lorsque Donnie Walsh décide de drafter ce bonhomme rachitique de Riverside  à la place de l'enfant du pays, le héros Steve Alford qui a mené les Hoosiers de l'Université d'Indiana au titre NCAA. Une trahison pour les fans des Pacers qui vont vite se consoler avec les performances exceptionnelles de son désormais symbole. Auteur de 18,2 points en carrière, Reggie marque 25 279 points sous le maillot d'Indiana en 1389 matchs. Très bon défenseur, trashtalker (considéré comme l'un des plus grands dans le domaine avec Michael Jordan et Larry Bird), il se sublime en playoffs pour devenir le  Knick-Killer

 

 

 

Il est toujours difficile, voire impossible de passer après Reggie et pourtant Jalen Rose a amplement contribué à l'âge d'or des Pacers. 7,3 points, 9,4 points, 11,1 points, 18,2 points, 20,5 points et une dernière année à 18,5 points où il est échangé. Voici la progression constante de cet ancien membre du fameux "Fab Five" de l'Université du Michigan. Cette progression lui a même valu le titre de Most Improved Player (MIP) en 2000, la seule année au cours de laquelle les Pacers arrivent à se hisser en Finales NBA. Il inscrit d'ailleurs 30 points lors du match 2, 32 points lors du match 5 et tourne à 23 points de moyenne sur l'ensemble des Finales. Jalen Rose a connu six franchises mais son passage dans l'Indiana est de loin sa meilleure période NBA. Scoreur en périphérie, au poste bas et capable de dégainer à trois points, c'est un très bon passeur pour sa taille (2m03) comme en témoignent ses 6 passes de moyenne sur la saison 2000-01. Trop souvent oublié, il n'en demeure pas moins que Jalen Rose a marqué de sa patte gauche l'histoire des Pacers. Au tour de Paul George d'en faire de même à présent...

 

 

 

8 saisons sous les couleurs des Pacers (2000-08), six sélections au All-Star Game, cinquième meilleur marqueur de l'histoire de la franchise, MIP en 2002, troisième à l'élection du MVP en 2004. Des statistiques qui témoignent de l'importance de Jermaine pour les Pacers. Drafté en 1996 lors de la meilleure draft de tous les temps, The Forgotten O'Neal  joue son premier match à 18 ans sous le maillot de Portland, ce qui en fait le plus jeune joueur à avoir joué en NBA. Après quatre saisons dans l'Oregon, il est échangé contre Dale Davis en 2000. Ce coup de maître est considéré par Tom Lewis comme le meilleur échange de l'histoire des Pacers. En effet, Jermaine O'Neal ne déçoit pas. Au contraire, il devient la pierre angulaire du système des Pacers en alliant une présence défensive (c'est l'un des meilleurs contreurs de l'histoire) et une fluidité offensive impressionnante. Lors des playoffs en 2003, les Pacers se font sortir par les Celtics de Boston en six matchs au premier tour. Au cours de cette série, Jermaine O'Neal tourne alors à 22,8 points, 17,5 rebonds et 2,3 contres ! De quoi faire saliver les Spurs de San Antonio qui, à l'époque, tentent de combler le départ de David Robinson. Aidé par les 126,5 millions proposés par la franchise du Midwest, O'Neal décide de rester dans l'Indiana et rentre ainsi définitivement dans le coeur des inconditionnels des Pacers. Sa réputation est malheureusement ternie par son implication dans la bagarre du Palace of Auburn Hill le soir du 19 novembre 2004. Néanmoins, les fans ne semblent pas lui en vouloir car son maillot pourrait bien être retiré du côté d'Indy

 

 

​Au cours des douze années passées dans l'Indiana, il joue dix fois les playoffs pour atteindre une fois les Finales NBA et quatre fois les Finales de Conférence. Un bilan plus qu'honorable. Drafté par les Pacers en deuxième position en 1988, Rik Smits passe sa carrière entière dans la franchise du Midwest et forme avec Reggie Miller un duo redouté et redoutable dans une Conférence Est digne des guerres de tranchées lors des années 1990.  Du haut de ses 2m24, Rik Smits arrive sur la pointe des pieds en NBA (54 de pointure ceci dit) avec une allure peu orthodoxe, un " swag à la Laurent Voulzy " comme dirait le poète Booba. Sans faire de bruit et style à part, The Dunkin' Dutchman commence à se faire un nom dès son année rookie où il tourne à 11,7 points et 6,1 rebonds. Il faut attendre la saison 1993-94 pour que Rik Smits prenne des responsabilités et devienne ainsi le fer de lance de la franchise avec son compère Reggie Miller. Le Néerlandais est toujours dans les standards NBA au niveau des points, mais il a cette capacité à se sublimer durant les playoffs. Le match 4 des Finales de Conférence Est contre le Magic d'Orlando du Shaq' et d'Hardaway en est un exemple symptomatique. Ce match d'anthologie est l'un de ces matchs inoubliables avec l'un des dénouements les plus incroyables de l'histoire de la Ligue. Et la palme d'or revient à.... Reggie Miller Rik Smits qui, à une seconde de la fin, inscrit le panier de la gagne. Toujours fidèle à Indiana, le pivot représente bien cette franchise des Pacers : pas sexy, pas hype mais avec un coeur énorme. 

 

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