Dwight Howard est-il fini ?

Cet été, Dwight "Superman" Howard a signé avec la franchise des Hawks d'Atlanta. Pour enfin se relancer ?

Dwight Howard a signé durant l'intersaison avec les Atlanta Hawks. La nouvelle, même si elle ne passe pas inaperçue, n'a pas fait les gros titres des journaux américains. Justifié, au vu de l'impact déclinant de l'ancien franchise player d'Orlando. L'intérieur musculeux aura bientôt 31 ans. Pourtant, il semble déjà porter le poids du monde sur ses larges épaules. Quelle déception pour l'un des successeurs présumés du Shaq. Malheureusement pour lui, cela fait désormais plusieurs saisons qu'il nage en plein marasme. Retour sur un parcours sinueux depuis son départ du Orlando Magic.

 

 

Le joueur aura animé l'été 2012 avec son arrivée chez les Lakers suite à un trade épique entre quatre franchises : le Magic, les Sixers, les Nuggets et donc les Lakers. Véritable révolution à cette époque, l'arrivée de Dwight Howard aux Lakers fait le buzz dans toutes les chaumières de Los Angeles. Que donnera son association avec l'éternel Kobe Bryant ?

 

La réponse est brêve, c'est à côté de lui qu'il a commencé son déclin. Le Black Mamba, qui, initialement souhaitait sa venue afin de constituer un formidable duo avec lui, ne supporte pas l'éthique de travail d'un joueur se contentant trop souvent d'enfoncer son adversaire grâce à sa formidable force physique. Alors qu'il aurait fallu qu'il développe quelques mouvements au poste, voire dos au panier, Superman (un surnom venu de ses glorieuses années sous les couleurs du Magic) s'est reposé sur ses "faibles" acquis. C'est-à-dire une envergure phénoménale cumulée à une explosivité hors norme qui lui permette de prendre le dessus sur la majeure partie de ses adversaires. Le problème, c'est que ses limites se sont faites sentir avec ses premières blessures (dues en grande partie à son style de jeu). Moins aérien, un peu moins mobile, Dwight Howard aurait du, au moins à ce moment-là, tenter de légèrement faire évoluer son jeu. Jamais il ne l'aura fait. C'est sa plus grosse erreur. C'est également la plus grosse critique qu'on puisse lui fait. Aux Lakers, beaucoup ont pointé ses lacunes. Ses performances, à des années lumières de celles qu'ils produisaient avec Orlando, sont déplorables, voire médiocre au vu de son statut dans la Grande Ligue à cette époque. Cette saison avec les Lakers marquera le véritable tournant de sa carrière. 

 

 

Une signature à Houston après avoir refusé une offre de prolongation des Lakers devait lui permettre de retrouver les sommets. A nouveau, il était censé former un duo de choc avec un joueur monopolisant le ballon : James Harden. Lors de sa première saison, il semble récupérer un peu de sa superbe, mais la fin de celle-ci est gâchée par un kyste à la cheville gauche. Pour autant, ce ne sera jamais le Dwight Howard des meilleures années. Il semble qu'elles soient déjà loin derrière lui. 

 

C'est ce qu'auront permis de prouver les deux dernières années qu'il a passé dans la franchise texane. Durant quelques matchs, il retrouve son intégrité physique et domine ses adversaires directs. Le problème est récurrent : il mise tout (trop ?) sur son physique. Cela fait maintenant plus de dix années qu'il joue au plus haut niveau, seuil limite pour des intérieurs de son profil... Il n'empêche, Dwight Howard ne s'est jamais montré mauvais, il possède toujours d'énormes points forts qui en font un intérieur indiscutable dans 90% des franchises de la NBA.

 

Lors de la dernière saison, il a aligné ses plus mauvais statistiques en carrière tout en montrant son spleen régulièrement. Le fait de jouer avec un joueur qui ne passe pas la balle n'aide pas à produire de beaux chiffres. Dans une équipe où chacun jouait pour soi, l'intérieur a véritablement galéré tout en étant une nouvelle fois diminué sur le plan physique. Pourtant, c'est l'un des rares à s'être montré à la hauteur lors des derniers playoffs, au premier tour, contre les Warriors, preuve que son talent (que l'on peut tout de même lui reconnaître !) ne s'est pas complètement envolé...

 

Non ! Le joueur a besoin d'être aimé afin de tout donner. Lors de ces dernières années, il fut de nombreuses fois conspué. Il faut dire qu'il a cherché le bâton pour se faire battre avec des sorties médiatiques dans lesquelles il n'a pas montré une grande envie d'être le meilleur. Souvent en train de se plaindre, Dwight Howard renvoie une image de lui au public des plus déplorables. Pourtant, la plupart de ses équipiers estiment que c'est un type bien, un bon soldat au sourire facile. Comme Superman, il cherche à se faire aimer. En tentant cela, il se fait railler... 

 

 

Dwight Howard est avant tout l'un des meilleurs rebondeurs de la planète basket mais il est aussi un très bon défenseur, dur sur l'homme. Certains lui ont reproché de ne pas se mouiller, c'est pourtant le cas... Sinon il n'aurait jamais réussi à décrocher à deux reprises le titre de meilleur défenseur de l'année. Qu'on ne se trompe pas, Dwight Howard a tenté de trouver chaussure à son pied pour imposer une nouvelle dynastie à la NBA. Ce fut un échec. C'est un fait. Désormais, il faut qu'il revoit ses objectifs, il ne s'est pas trompé en choisissant une franchise qui exploitera au mieux son potentiel avec des systèmes qui seront faits pour lui, mais également un partage de la gonfle qui n'aura rien à voir avec ses quatre dernières années. 

 

A Atlanta, Dwight Howard ne sera pas exempt de toutes responsabilités. Pour une fois, il n'arrive pas avec un statut de grosse star au-dessus de sa tête. Beaucoup sont conscient de ce que le joueur semble pouvoir apporter à sa nouvelle équipe : une bonne quinzaine de points, du rebond et du contre. Dwight Howard va être dans un rôle d'intimidateur qui devrait lui convenir. Pour qu'il retrouve confiance et véritable impact sur le jeu de son équipe, cela passera par de très bonnes séquences défensives. Il faut souligner que son association avec l'excellent Paul Millsap paraît très complémentaire sur le papier, autant sur le plan offensif que sur le plan défensif. Ce dernier est d'ailleurs la véritable star de l'équipe si l'on se fie aux simples données chiffrées. 

 

Néanmoins, le désormais ex-Rocket aura l'obligation de faire oublier le très précieux Al Horford, monument incontesté de la franchise depuis désormais une bonne dizaine d'années. Nul doute que l'environnement familial devrait lui convenir. En plus de cela, il va jouer à l'école Gregg Popovich avec Mike Buldenhozer, un coach réputé proche de ses joueurs. Il se pourrait que pour la première fois depuis son exil d'Orlando, tous les éléments soient réunis afin que Dwight Howard nous gratifie d'une belle saison. Certes, elle pourrait être d'une qualité bien inférieure à celles de ses années avec le Magic, mais il ne faut plus attendre de Dwight Howard qu'il soit un franchise player. Ce temps-là est révolu. Ca fait cinq ans maintenant.