Doc Rivers Vs Austin Rivers

Le talent est bien souvent une histoire héréditaire. En ce mois de septembre, Duel de Génération propose une série spéciale de confrontations familiales. Des premiers shoots sur le panier au fond du jardin aux highlights des parquets NBA, Inside Basket retrace le parcours des grandes lignées de basketteurs.

Doc Rivers et Austin Rivers, un père et un fils unis sous les mêmes couleurs d'une franchise NBA, une première dans les Annales de la Ligue. Pour comprendre les dessous d'une telle relation sportive et familiale, David retracera la brillante carrière de l'ancien meneur All Star Doc Rivers et Sylvain s'intéressera au parcours de sa progéniture, Austin, désormais sous les ordres de son paternel aux Clippers.

 

 

Plus de 30 ans plus tard, on ne s'en souvient pas forcément, mais en 1982, Glenn "Doc" Rivers était élu meilleur joueur du championnat du monde de basket en Colombie. Les Américains avaient échoué en finale contre la Russie d'un seul petit point et quelques mois plus tard, Doc rejoignait la NBA en étant drafté au second tour par les Hawks. C'est donc à Atlanta que l'ancien de Marquette réalise ses plus beaux exploits. Il y reste durant huit saisons durant lesquelles il enregistre des moyennes de 13pts et 6.8pds. Coéquipier de Dominique Wilkins, il atteint les sommets en 1986-87 avec 12pts et 10pds de moyennes puis 14pts, 9pds et une sélection au All-Star Game l'année suivante. 

 

Les saisons suivantes, le rendement du Doc baisse et les Hawks décident de le trader. Direction L.A et les Clippers pour Papa Rivers qui ne jouera qu'une seule saison là-bas. En 59 matchs, il tourne à 10pts et 4ds de moyennes, malheureusement, ce sera la dernière année de Doc avec au moins 10pts de moyennes. Dès la saison suivante, il rejoint Patrick Ewing et les Knicks. Rivers est en quête du titre et pense pouvoir atteindre son but à New York. Malheureusement, malgré 77 matchs joués (44 en tant que titulaire) durant la saison et 7pts et 5pds de moyennes, les Knicks, meilleur bilan à l'Est, rencontrent le mur Michael Jordan - Scottie Pippen. Les Bulls éliminent les Knicks qui attendront donc la saison suivante et la retraite de MJ pour atteindre les finales. A ce moment, Doc était déjà "en vacances"... une blessure lui ayant fait rater les playoffs. NYC décide de le transférer la saison suivante chez les Spurs. Là-bas, il devient définitivement remplaçant et il termine sa carrière de joueur à 34 ans et sans titre.

 

En 1999 s'ouvre une nouvelle page pour la carrière du père Rivers. Il devient Head-Coach du Magic. Après une première saison moyenne avec 50% de victoire, il rate les playoffs d'une place. Celà ne l'empêche pas d'être élu Coach of the Year au nez et à la barbe de Phil Jackson.  Doc qualifie Orlando les trois saisons suivantes pour les playoffs avant d'être licencié en 2003 en raison d'un mauvais début de saison.

Il est alors désigné coach des Celtics chez qui il passera quasiment dix ans sur le banc. Là-bas, il réconciliera Boston avec la victoire. Il coache à merveille l'équipe de stars articulée autour de Paul Pierce, Kevin Garnett, Ray Allen et Rajon Rondo. Il atteint les finales NBA par deux fois, chacune contre les Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol. Il emporte lors de cette première confrontation son premier titre NBA et s'incline contre Phil Jackson deux ans plus tard. 

 

Depuis 2013, il est le coach des Clippers. Il a la lourde tâche de faire décoller le trio Blake Griffin - Chris Paul - DeAndre Jordan. Là-bas, il découvre la joie d'être au centre de toutes les attentions. A Los Angeles, on n'a pas le droit à l'erreur et entre les scandales de son ancien patron Donald Sterling et les frasques de ses joueurs, Doc découvre une autre ambiance que celles d'Orlando et Boston. Le déclin des Lakers propulse encore plus l'autre équipe de Los Angeles sur les devants de la scène. Si la bande à Chris Paul réalise de belles choses depuis quelques saisons, elle peine encore à s'imposer dans cette conférence Ouest dominée par les Spurs, le Thunder et les Warriors. Doc Rivers ne dispose plus de beaucoup de temps pour gagner avec ses joueurs, Griffin et Paul étant free-agents à la fin du prochain exercice. Le stratège va devoir mettre les bouchées double dès cette année. Entre temps, si vous n'avez jamais vu le Doc jouer, voici quelques highlights avec les Hawks.

 

 

 

Bien avant d'atterrir à Los Angeles, le lycéen Austin Rivers est auréolé d'une hype énorme. Il conduit son lycée de Winter Park au titre, deux années consécutives avec une performance énorme (25 points, 11 rebonds et 4 steals) lors de la dernière finale. Logiquement, il est retenu par la sélection américaine lors des Championnats du Monde moins de 18 ans. L'enfant prodige remporte la médaille d'or en battant le record de points chez les U18. Ça en est assez pour faire de lui, le prospect numéro un du pays, selon Rivals.com et ESPN, au moment de choisir sa fac. La prestigieuse université de Duke lui fait les yeux doux. Austin sera, donc, un Blue Devil. Son buzzer beater contre l'ennemi juré North Carolina en février 2012 grandit encore sa réputation. Mais, à la surprise générale, Duke sort au premier tour lors du tournoi NCAA, contre la modeste université de Lehigh. Avec une ligne statistique satisfaisante lors de son année freshman (15.5 points, 3.4 rebonds et 2.1 passes), l'arrière décide de se rendre éligible à la draft.

 

Les Hornets de la Nouvelle Orléans le sélectionnent en 10ème position. Austin choisit le maillot n°25 pour ses débuts de la Ligue... comme son père. Barré par Greivis Vasquez au poste de meneur, le fiston goûte aux joies de titulaire après la blessure d'Eric Gordon (une fois n'est pas coutûme) en étant décalé shooting guard. Un choix qui deviendra récurrent dans sa carrière, le jeu d'Austin se situant entre les deux postes. Après deux saisons et demie à NOLA et malgré un temps de jeu supérieur à 20 minutes, ses stats ne décollent pas : 6.9 points, 1.9 rebond et 2.3 passes. En janvier 2015, Austin est envoyé aux Celtics dans un échange à trois franchises. Il n'aura pas le temps de poser les pieds dans le Massachusetts. Trois jours plus tard, les Clippers montent un autre trade pour récupérer l'ex Pelican et libère sur le champs Jordan Farmar pour faire place nette à leur recrue. Dès lors, la machine médiatique s'emballe, Austin devient le fils à papa d'un Doc Rivers, omnipotent dans la franchise angeline.

 

Pourtant, être la doublure de Chris Paul n'est pas un cadeau et ne laisse que peu de place pour exprimer la plénitude de son talent. Avec la confiance de son coach, Austin parvient à tirer son épingle du jeu : son pourcentage s'améliore (43,8% contre 39,0% à NOLA) et sa production offensive passe à presque 9.0 points de moyenne, la saison dernière. Avec l'échec répété des Clippers en playoffs, les critiques envers Austin ne cessent pas vraiment. Mais, l'arrière s'est fait remarquer lors de la dernière campagne post-saison et en partie adouber par les journalistes. Alors que Los Angeles est privé de Paul et Blake Griffin, Austin écrit la plus belle page de sa courte carrière. Dans un match décisif face à Portland, le Clipper reçoit un coup de coude dans l'oeil. Bilan 11 points de suture et un faciès de boxeur laminé après 12 rounds. Face à l'adversité, Austin revient sur le parquet et tient tête aux Blazers à lui tout seul : 21 points, 6 rebonds et 8 passes. Il n'évite, cependant, pas la défaite des siens, mais sa performance pleine d'abnégation marque les esprits et lui font gagner ses premiers galons de joueur NBA.

 

 

 

Austin Rivers ne doit sa place dans la Ligue que par la présence de son père sur le banc, clament souvent les mauvaises langues. Pas totalement inexact tant la connexion familiale entre les deux protagonistes est forte : Doc a été accusé de népotisme au moment de récupérer son rejeton dans la Cité des Anges. Pourtant, il y a des signes du destin qui ne trompent pas. En 1992, Doc Rivers est le meneur des Clippers, pendant une courte saison, juste le temps de goûter aux playoffs à l'Ouest et de donner naissance à son fils, Austin. 20 ans plus tard et après pas mal de pérégrinations de chaque côté, père et fils sont réunis sous ce même uniforme, l'un sur le banc l'autre sur le parquet.

 

Malheureusement pour Austin, comme souvent avec les duels père-fils, il n'y a vraiment pas match dans cette confrontation. Si Doc n'a jamais été LA Superstar de la ligue, il a connu de beaux succès individuels entre sa sélection au All-Star Game, ses deux saisons en quasi double-double de moyennes et son titre de meilleur joueur du mondial 82. Austin débute sa carrière en tant que doublure et l'est toujours aujourd'hui. S'il montre de belles choses, on a du mal à le voir titularisé cette année, sauf en cas de blessure de Chris Paul. Alors que Doc Rivers a su se montrer comme un titulaire efficace pour épauler Do' Wilkins puis Pat' Ewing, Austin Rivers semble condamné à n'être qu'une doublure. Meneur de jeu dans une ligue qui regorge de talents à ce poste, il est de plus régulièrement décalé au poste 2 qui n'est pas sa spécialité. Avantage évident donc pour le Doc qui remporte ce duel contre son fils. En espérant pour Austin qu'il rééquilibre les choses lors des prochaines saisons. 

 

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